mardi 11 mai 2010

Braquons l’existant

Affiche

Nous n’attendons plus rien de cette société. Ce qu’elle nous impose nous dégoûte ; ce qu’elle nous offre ne nous intéresse pas. Nous ne voulons plus succomber à la routine du travail pour gagner quelques miettes en échange de notre obéissance ; nous ne voulons plus avoir comme seuls rêves ce que la télévision nous montre.

Ils nous ont déjà tués des milliers de fois. A l’école, où ils nous ont inculqué que suivre le troupeau est mieux que de créer obstinément son propre chemin. Au travail, où les rythmes de la production et les exigences de l’argent étouffent le battement de nos cœurs qui aspirent à la liberté. A la maison, où les antidépresseurs et la tradition familiale nous noient dans l’habitude de la résignation. En prison ou centre fermé, où la société nous confirme que nous sommes indésirables. A l’église, la mosquée ou la synagogue, où la promesse d’un paradis en échange d’une morale autoritaire fait oublier que c’est que dans le présent que nous vivons. Cette société aime la mort et refoule la vie.

Cette société tient tout le monde en laisse ; la seule différence, c’est la longueur. Nous ne sommes pas de ceux qui se battent pour un collier moins serré, un salaire plus élevé, une police moins brutale, des politiciens et des patrons plus soucieux et honnêtes. Nous voulons simplement ce que tout être tenu en laisse devrait avoir à cœur : nous voulons la couper, foutre le feu à la cage, écraser tous ceux qui nous tiennent ou voudraient nous tenir en laisse.

Ce déchaînement de la passion pour la vie n’est pas un grand moment final à attendre patiemment ; il est quotidien et s’intensifie à mesure qu’il incite et se diffuse. Peut-être est-il parfois confus, ne sachant pas toujours où frapper pour briser les chaînes de l’esclavage et de l’adhésion, mais il est vivant. La révolte, ce cri de vie contre une société de morts, s’exprime des milliers de couleurs d’un arc-en-ciel : des attaques contre les polices qui quadrillent les rues aux atteintes à la sacro-sainte propriété, des sabotages de structures de la domination comme les banques, les intérims, les supermarchés, les institutions en tout genre aux refus clairs et nets de se laisser contrôler, humilier, enrégimenter.

La révolte ne relève pas du simple dégoût, mais parle aussi de joie. La joie d’affirmer que malgré tout, nous sommes vivants. Que malgré l’aliénation régnante, nos chemins de révolte se croisent encore et que les possibilités de tisser des liens de complicité ne sont jamais entièrement anéanties.

Dans la fureur de l’action, nous forgeons, petit à petit, nos rêves d’un monde sans maîtres et sans esclaves. L’attaque est nécessaire car elle crée des fissures, mais ce sont les désirs qui sapent l’édifice social.

Que souffle le vent de la liberté.
Que se déchaîne la tempête de l’insurrection


http://www.cemab.be/news/2010/05/9275.php

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Aggrediamo l’esistente

Non ci aspettiamo nulla da questa società. Quel che ci impone ci
disgusta; quel che ci offre non ci interessa. Non vogliamo più
soccombere alla routine del lavoro per guadagnare qualche briciola in
cambio della nostra obbedienza; non vogliamo più avere come unici
sogni quelli esibiti in televisione.

Ci hanno già ucciso migliaia di volte. A scuola, dove ci hanno
inculcato che seguire il branco è meglio che creare con ostinazione
il proprio percorso. Al lavoro, dove i ritmi della produzione e il
bisogno di soldi soffocano il battito del nostro cuore che aspira
alla libertà. In casa, dove gli antidepressivi e le tradizioni
famigliari ci fanno affogare nell’abitudine alla rassegnazione. In
prigione o in un Cie, dove la società ci conferma che siamo
indesiderabili. In chiesa, nella moschea o nella sinagoga, dove la
promessa di un paradiso in cambio di una morale autoritaria fa
dimenticare che si vive nel presente. Questa società ama la morte e
respinge la vita.

Questa società tiene tutti al guinzaglio; la sola differenza è la sua
lunghezza. Noi non siamo fra quelli che si battono per un collare
meno stretto, un salario migliore, una polizia meno brutale, dei
politici e dei padroni più premurosi ed onesti. Vogliamo solo ciò che
qualsiasi essere tenuto al guinzaglio dovrebbe avere a cuore:
vogliamo tagliarlo, appiccare il fuoco alla gabbia, eliminare tutti
quelli che ci tengono o vorrebbero tenerci al guinzaglio.

Questo scatenamento di passione per la vita non è un grande momento
finale da attendere pazientemente; è quotidiano e si intensifica via
via che incita e si propaga. Può darsi che talvolta sia confuso, non
sapendo sempre dove sia meglio colpire per spezzare le catene della
schiavitù e dell’adesione, ma è vivo. La rivolta, quel grido di vita
contro una società di morti, si esprime con la miriade dei colori di
un arcobaleno: dalle aggressioni alle forze dell’ordine che
pattugliano le strade agli attacchi alla sacrosanta proprietà, dai
sabotaggi di strutture del dominio quali banche, agenzie interinali,
supermercati e istituzioni d’ogni tipo al rifiuto chiaro e netto di
lasciarsi controllare, umiliare, irreggimentare.

La rivolta non dipende da un mero disgusto, ma parla anche di gioia.
La gioia di affermare che, malgrado tutto, siamo vivi. Che, malgrado
l’alienazione imperante, le nostre strade di rivolta s'incontrano
ancora e che le possibilità di tessere dei legami di complicità non
sono mai del tutto annientate.

Nel furore dell’azione, forgiamo a poco a poco i nostri sogni di un
mondo senza padroni e senza schiavi. L’attacco è necessario perché
crea delle crepe, ma sono i desideri che scalzano l’edificio sociale.

Che soffi il vento della libertà

Che si scateni la tempesta dell’insurrezione