vendredi 3 septembre 2010

Mozambique - Emeutes, barricades et pillages contre la vie chère

Mozambique. Sept morts dans des émeutes

3 septembre 2010 Le Télégramme

Sept personnes ont été tuées et 288 blessées depuis mercredi dans les émeutes contre la vie chère à Maputo, des milliers de personnes étant descendues dans la rue pour protester contre les hausses des prix du pain, du pétrole et de l'électricité. Les affrontements se poursuivaient, hier, dans les faubourgs pauvres de la capitale mozambicaine. Le gouvernement mozambicain a refusé de revenir sur les hausses des prix.

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L’armée se déploie sur fond d’émeutes au Mozambique

Le Mozambique a déployé des troupes jeudi afin d’enlever des barricades dressées à Maputo où, pour le deuxième jour consécutif, des habitants ont bloqué des rues avec des pneus en feu et pillé des boutiques pour dénoncer un relèvement des prix du pain.

Le gouvernement s’est réuni en séance extraordinaire et a lancé un appel au calme. Son porte-parole, Alberto Nkutumula, a déclaré que les troubles avaient fait sept morts et 280 blessés.

«Nous condamnons les actes de violence et exhortons tous les citoyens à garder leur calme», a-t-il dit.

La police a fait savoir que l’armée avait été envoyée dans la capitale pour enlever des barricades érigées dans les rues par des milliers de manifestants.

«L’armée a été mobilisée pour débarrasser la ville (des barricades), pas pour rétablir l’ordre et la sécurité publique», a dit Pedro Cossa, porte-parole du commandement général de la police, à la télévision nationale (TVM).

Deux enfants figurent parmi les sept personnes tuées mercredi. La police avait ouvert le feu au cours des incidents les plus graves observés depuis les «émeutes de la faim» de 2008 dans l’ex-colonie portugaise d’Afrique australe.

Pauvreté

Ces violences ont coïncidé avec l’entrée en vigueur d’une hausse de 30% du prix du pain dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Ce relèvement s’ajoute à une flambée des prix de l’essence et d’autres produits de première nécessité. Environ 70% des habitants vivent au-dessous du seuil de pauvreté.

Le gouvernement a fait savoir jeudi qu’il ne reviendrait pas sur le relèvement des prix.

«Les hausses de prix sont irréversibles», a déclaré Alberto Nkutmula aux journalistes après la réunion du cabinet.

Les écoles et la plupart des commerces étaient fermés jeudi et les habitants formaient de longues files d’attente devant les rares boulangeries ouvertes.

Le ministre de l’Intérieur, José Pacheco, a indiqué jeudi qu’une enquête était ouverte en vue d’identifier la source des courriels et SMS diffusés depuis mardi qui invitent la population de la capitale à rallier les manifestations.

Il a aussi assuré sur la chaîne privée STv que les forces de l’ordre qui ont ouvert le feu sur les manifestants n’avaient pas reçu l’ordre de tirer à balles réelles.

Selon des responsables de la police, des balles réelles ont bien été tirées mercredi en certains points de la capitale par des policiers à court de projectiles en caoutchouc.

Le Mozambique, qui souffre encore des effets de la longue guerre civile qui l’a déchiré entre 1976 et 1992, est tributaire de ses importations en provenance d’Afrique du Sud, dont le coût a augmenté récemment en raison de la hausse du rand.

En 2008, des «émeutes de la faim» contre le coût de la vie et la hausse du prix de l’essence avaient fait au moins six morts. Le gouvernement avait accepté de baisser le prix du diésel pour les taxis minibus.

Reuters, 2 septembre.