dimanche 15 août 2010

EDF, la relance du nucléaire..

Luke MacGregor / Reuters

Pendant plus de 20 ans, les Français ont bénéficié de tarifs de l'électricité relativement bas.

Le gouvernement a annoncé mardi la hausse de 3,4% des tarifs de l'électricité. En pleine crise du pouvoir d'achat, les associations de consommateurs protestent. Eclairage.

Qui est concerné par la hausse ?

Tout le monde sans exception. Les particuliers déjà vont voir leurs tarifs augmenter de 3%. En moyenne, cette hausse devrait alourdir la facture de 0,5 euro à 4 euros par mois (en cas de chauffage électrique). Les particuliers ne sont pas les seuls concernés. Les artisans et professions libérales verront leur note progresser de 4%. Celle des entreprises dépendra de la taille de ces dernières. Pour les petites entreprises, les quelque 300.000 PME et PMI assujetties au tarif jaune, la hausse sera de 4,5%, quand pour les grands industriels elle atteindra 5,5%. Pour les sociétés bénéficiant du "Tartam", le fameux tarif transitoire permettant à ceux qui ont choisi le marché de revenir aux tarifs régulés, la hausse sera de 0,6 %.

Comment expliquer cette hausse ?

Officiellement, la raison est assez simple. Pendant plus de 20 ans, les Français ont bénéficié de tarifs de l'électricité relativement bas. Et ce grâce à l'énergie nucléaire, beaucoup moins chère à produire. Cela ne posait pas de problème tant que les centrales fonctionnaient sans d'importants besoins en investissements. Mais depuis quelques années, le parc nucléaire français est en train de dépérir. Les centrales notamment ne produisent désormais qu'à 75% de leurs facultés. Cela fait donc un certain temps qu'EDF plaide pour une augmentation des tarifs. Selon le fournisseur historique, les prix pratiqués aujourd'hui en France seraient insuffisants pour payer ses investissements. Un avis partagé d'ailleurs par la plupart des économistes qui estiment que "le prix de détail en France est aujourd'hui bien inférieur au coût de développement mais surtout au coût économique complet," expliquait récemment Elie Cohen, du CNRS, à L'Expansion.com. EDF estime ainsi que pour prolonger la durée de vie des centrales il aura besoin de 24 milliards d'euros dans les prochaines années. Rien que cette année, le groupe prévoit de dépenser 8 milliards pour ses centrales, soit une augmentation de 15% par rapport à l'année dernière.