mardi 17 août 2010

Italie : évasions à Milan, Brindisi & Gradisca pour le week-end du 15 août

Brindisi : « Une trentaine d’immigrés clandestins se sont évadés du centre de rétention de Restinco, aux portes de Brindisi, en franchissant le mur d’enceinte. Lors de leur fuite, certains se sont blessés aux jambes à cause de la hauteur du mur. En quelques heures, une vingtaine d’entre eux a été repris et ramenés au centre. La police cherche les autres. »

Gradisca : Quinze août en liberté pour un beau groupe de retenus du centre de rétention de Gradisca. Hier, une quarantaine des 130 enfermés se sont lancés contre les grilles du petit terrain de foot. Après avoir réussi à faire sauter les cadenas, près de 25 ont escaladé le mur d’enceinte pour s’évader. Quelques uns ont été repris immédiatement, d’autres ce matin, mais selon la préfecture de Gorizia, il manque encore 11 personnes. Il est difficile pour nous, dehors, d’imaginer comment ce centre après des années de révoltes, d’évasions et de répression féroce.
Écoutez ce qu’ont déclaré il y a quelques semaines des employés de Connecting People [coopérative qui cogère le centre] : le centre de Gradisca "est une prison à bas coût qui utilise une structure complètement inadaptée. (...) Depuis juillet 2009, nous avons subi 15 agressions, dans deux cas extrêmement graves, et la situation ne s’est pas améliorée depuis. Nous sommes obligés de travailler dans la terreur, dans une situation d’insécurité totale, avec les caméras de surveillance cassées et les détecteurs infra-rouges hors d’usage suite aux tentatives d’évasion à répétition. La plupart des protections en verre renforcé placées sur les caméras sont désormais en miettes, et ne sont plus remplacées ». Ca doit être un vrai désastre si même leurs collabos comme Giuseppe Scozzari, Mauro Maurino et Luigi Del Ciello commencent à se plaindre à vois haute ! Qui sait si quelqu’un ne décidera pas un jour de changer de boulot.

Milan : Hier soir, vers 1h30 du matin, une trentaine de retenus au moins de via Corelli sont montés sur le toit. Ils provenaient des trois sections, y compris la B, soit la section femmes qui avait été vidée pour être immédiatement re-remplie d’hommes à peine débarqués sur les côtes italiennes. Parmi tous ceux qui sont montés sur le toit, seuls quatre ont tenté concrètement de s’évader, et un seul a réussi à sauter le dernier mur puis à courir : les trois autres ont été repris à l’intérieur du centre. Quant à ceux qui sont restés sur le toit, ça a été un massacre : "comme lors du G8 à Gênes" disent-ils. Les flics ont descendu les gens du toit et les ont frappés à coups de matraque sur la tête et au visage. Ils se sont déchaînés contre ceux qui tombaient à terre : trois ne réussissent plus à se relever, dans le coma à force de coups. Ils sont encore à l’hôpital. Selon la Préfecture, il y a 18 mis en examen pour cette révolte.

Traduit de l’italien de macerie, Agosto 16, 2010.