vendredi 17 septembre 2010

Gitan tué à Draguignan : le gendarme acquitté, la famille en colère

17.09.2010, 12h02 | Mise à jour : 13h54

Le gendarme accusé d'avoir mortellement blessé à Draguignan Joseph Guerdner, 27 ans, membre de la communauté des gens du voyage, a été acquitté vendredi. Christophe Monchal comparaissait depuis lundi devant la cour d'assises du Var.

A l'énoncé du verdict, la famille de la victime a crié sa colère. «Assassin, elle est mal faite la justice ! Les gendarmes, ils ont le droit de tuer, nous aussi on va les tuer», ont lancé des proches de la victime, tandis que des femmes se jetaient sur les forces de l'ordre.

La mère, Micheline Guerdner, s'est effondrée en larmes. «Le sentiment, on est vraiment de la merde», a réagi la soeur, Mauricette Guerdner.

L'avocat général : «il a agi dans le cadre légal»

Les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocat général Philippe Guémas, qui avait estimé jeudi que le gendarme Christophe Monchal ne pouvait «pas être pénalement condamné», au terme de deux heures de réquisitoire.

«Il ne s'agit pas de délivrer un permis de tuer, mais de constater que Monchal a agi conformément à ce qui lui a été enseigné. Il a agi dans le cadre légal, il n'a pas agi pour commettre une infraction pénale», avait-il ajouté.

«Ce qui me paraît malsain c'est qu'on autorise les gendarmes à faire usage de leurs armes, et qu'ensuite on leur reproche. On met les gendarmes dans des situations impossibles. Si on ne veut plus que les gendarmes fassent usage de leur arme, il faut avoir le courage politique de modifier le cadre légal et d'aligner leur statut sur celui des policiers», avait-il encore dit.

Le gendarme avait tiré sept fois

Le militaire était accusé de «coups mortels» pour avoir tiré en mai 2008 sur un gitan de 27 ans, Joseph Guerdner, qui tentait de s'évader de la gendarmerie de Draguignan. Ce dernier était soupçonné dans une affaire d'enlèvement, ce qui avait conduit à son placement en garde à vue.

Lors de son audition, le gendarme l'avait autorisé à fumer dans le couloir mais le jeune homme, menotté, avait sauté d'une fenêtre d'une hauteur de 4,60 m. Le gendarme, affirmant avoir voulu viser les jambes, avait tiré à sept reprises, l'atteignant trois fois.