lundi 19 avril 2010

De Bologne à Milan solidarité entre les prisonniers en lutte dans les CIE

Le vendredi 16 avril, un rassemblement avait lieu devant le centre
d'identification et d'expulsion (CIE) de Bologne. Là-bas, les retenus sont
très en colère, depuis longtemps malgré les calmants et autres
psychotropes avec lesquels on les gave pour les faire se tenir
tranquilles. Ici comme ailleurs les motifs de cette colère, sont
nombreux, allant de la privation de liberté jusqu'à la nourriture infâme
servie dans le centre par la confrérie de la Miséricordia, l'opérateur qui
gèrent les CIE de Bologne et Modane et touche 72 euros par jour et par retenu
pour ça.
Lors du rassemblement les contacts entre l'intérieur et l'extérieur ont
repris, résolument, donnant du courage à chacun/e. Et le soir même les
retenu/es ont appelé leurs camarades solidaires à l'extérieur : plusieurs
d'entre eux ont décidé d'entrer en grève de la faim, une trentaine
d'hommes et une douzaine de femmes.

Lors des contacts téléphoniques établis l'après-midi même ,un retenu avait
demandé ce qu'il se passait dans les autres centres, notamment à Rome et à
Milan qui depuis 2 mois sont agités par plusieurs mouvements de révoltes
et de protestations, allant de l'émeute à la grève de la faim.
Aux prisonniers de Milan a donc été annoncée l'entrée en grève de la faim
de leurs compagnons d'infortune de Bologne. Ils ont accueilli la nouvelle
avec des hurlements de joie et de lutte. Ils ont dicté à un camarade du
comité antiraciste de Milan ce communiqué improvisé :
« Nous voulons que tout le monde sache que la solidarité entre les retenus
est toujours forte et présente et nous voulons pouvoir communiquer avec
ceux de Bologne. Pour nous qui sommes en grève de la faim depuis un mois
et demi il est très important de savoir que la lutte s'élargit et nous
accueillons avec beaucoup de chaleur (même si nous sommes enfermés dans
ces cages froides) le fait de savoir que des femmes et des hommes luttent
ensemble avec nous pour la fermeture de ces camps. Il est important de
lutter et de ne pas rester endormi comme ils le veulent eux. Une accolade
fraternelle à tous les grévistes de Bologne. »
D'ores et déjà les retenus de Bologne ont pu entendre via les téléphones
les cris de luttes et les battements sur les portes, murs et barreaux de
ceux de Milan et vice et versa.
A l'extérieur du centre de Bologne la solidarité a commencé à s'organiser,
des gens venant notamment porter des jus de fruits aux grévistes.
Hier, samedi, en début de soirée, alors qu'un rassemblement de solidarité
avait lieu devant le centre, des colonnes de fumée s'élevaient au-dessus
du CIE de Bologne et on entendait les cris des retenus qui se révoltaient
à l'intérieur.
Plus tard dans la nuit le calme est revenu et il semble qu'aucun/e des
retenu/es ayant participé à la révolte n'ait été arrêté.

Liberté pour tous avec ou sans papiers et surtout sans prisons ni frontières!

(reçu par mail)