vendredi 2 avril 2010

Des salariés menacent de faire sauter leur usine dans l'Oise

Des salariés de l'usine Sodimatex, située à Crépy-en-Valois (Oise), menacent de faire sauter leur usine, jeudi 1er avril au soir. Ils protestent contre les conditions de départ proposés par leur employeur, qui a annoncé il y a plus d'un an la fermeture du site, selon Le Parisien.fr. L'usine Sodimatex, qui emploie 92 salariés, produit des moquettes pour automobile.

Selon le site Internet, les grévistes occupaient depuis la mi-journée le rond-point situé devant leur entreprise. A l'arrivée des CRS, ils auraient décidé de se retrancher dans leur usine, menaçant depuis de faire sauter une citerne à gaz. Selon Le Parisien.fr, ils réclament le retrait des forces de l'ordre et l'ouverture de négociations avec la direction.

Le groupe Trèves, propriétaire de l'usine, a annoncé le 19 avril 2009 la fermeture du site et sa délocalisation vers Cambrai (Nord). La justice a annulé en janvier cette décision de fermeture, mais depuis, les salariés n'auraient reçu aucune information de leur direction, selon un syndicaliste interrogé par Le Courrier picard.

LEMONDE.FR | 01.04.10

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Une soixantaine d'employés de l'équipementier automobile Sodimatex, dont le propriétaire a décidé la fermeture, sont retranchés depuis jeudi après-midi dans leur usine et menaçent de mettre le feu à une citerne de gaz.

Une soixantaine de salariés de l'équipementier automobile Sodimatex, dont le propriétaire a décidé la fermeture, sont retranchés depuis cet après-midi dans leur usine de Crépy-en-Valois, dans l'Oise, et menaçent de mettre le feu à une citerne de gaz, a-t-on appris auprès de la gendarmerie, confirmant une information du site Parisien.fr.

Un escadron de gendarmes mobiles a été déployé autour de l'usine. Après avoir été délogés jeudi matin d'un rond-point qu'ils occupaient, les salariés se sont retranchés vers 15 heures dans leur usine.

«Ils déclarent vouloir incendier une citerne de gaz. Ils souhaitent que le plan social soit augmenté, a indiqué la préfecture. Ils réclament que des négociations se rouvrent avec la direction. L'Etat joue son rôle de médiateur».

La citerne, de quatre à cinq mètres de long, située à l'extérieur de l'usine, est entourée de palettes «prêtes à être allumées», selon les salariés.

La préfecture a indiqué travailler à une réunion de négociation «si possible dès jeudi soir». «On ne sait pas comment ça va se finir. Les gens sont déterminés», a déclaré Eric Lemoine, de la CFDT de l'usine. «Les gens commencent à craquer», selon lui.

Une prime extra-légale de 21.000 euros par salarié

La fermeture de l'usine, qui emploie 92 salariés, a été annoncée le 10 avril 2009. Depuis, les négociations sur le plan social entre la direction et les salariés ont échoué, malgré une médiation de l'Etat. Les représentants des salariés ont été reçus début février à l'Elysée par un conseiller du chef de l'Etat, selon M. Lemoine. «Il devait nous donner des nouvelles. On attend toujours», a-t-il déploré. Les salariés de Sodimatex réclament notamment une prime extra-légale de 21.000 euros par salarié.

Ils avaient manifesté jeudi matin aux abords de l'usine, bloquant les accès à une importante zone industrielle et à la plate-forme logistique de Crépy-en-Valois. Selon la préfecture, ils ont refusé une table ronde pour dire leurs revendications et ont maintenu les blocages.

«Les gendarmes sont intervenus. Ils ont rétabli les conditions de circulation permettant aux entreprises de fonctionner», toujours selon la préfecture, qui a précisé que la direction de Sodimatex «n'a pas requis d'intervention des autorités».

Les gendarmes mobiles sont intervenus en utilisant des gaz lacrymogènes, ce qui a été ressenti par les salariés comme «une véritable agression», a déclaré à l'AFP Alain Lebrun, secrétaire général de l'Union départementale CGT de l'Oise.

«Les salariés demandent que la direction vienne à la table des négociations, mais pas les mains vides», a-t-il affirmé.

Selon lui, le groupe Trèves, propriétaire de Sodimatex, a touché 55 millions d'euros de l'Etat dans le cadre du plan d'aide aux équipementiers automobiles. «Aujourd'hui, on veut laisser les salariés partir avec le minimum légal», a-t-il dénoncé. Xavier Mathieu, le leader CGT des salariés de l'usine Continental de Clairoix (Oise), est venu apporter son soutien jeudi soir «à des frères de lutte».

Le Figaro