jeudi 10 juin 2010

[Tract] Ils veulent la guerre ?

En juin 2008, des sans-papiers foutent le feu à leur taule. La plus grande prison pour étrangers, le centre de rétention de Vincennes, part en fumée. Une dizaine, choisis « au hasard » serviront d’exemple lors d’un procès dont l’issue ne laissait place à aucune surprise (de 8 mois à 3 ans de prison ferme).

Depuis l’incendie, des dizaines et des dizaines d’actes de solidarité à travers la France ont entaché le calme et le silence que voulait imposer cette justice de paix : tracts, affiches, déambulations sauvages et bruyantes, sabotages de distributeurs de banques qui balancent leurs clients sans-papiers aux flics, poses de banderoles, attaques matérielles et occupations ravageuses des collabos de la machine à expulser et de leurs locaux ainsi que de nombreux tags et autres formes offensives.

Le 15 février 2010, plusieurs personnes sont perquisitionnées et arrêtées par le Service Anti-Terroriste de la Brigade Criminelle dans le cadre d’une instruction ouverte autour de cette lutte sans médiation contre la machine à expulser.
Le 8 juin 2010, c’est une nouvelle vague d’arrestations qui vient rappeler que l’Etat n’oublie rien.
Nous non plus.

Il est clair qu’à travers la répression de quelques individus bien connus de la police, c’est toute une lutte que l’Etat cherche à sanctionner en lui coupant bras et langue. Contre la machine à expulser et le silence imposé tout autour, il est temps de choisir son camps entre résignation et passivité, collaboration et cogestion, ou bien faire du bruit, lutter et attaquer cet existant qui nous détruit.

Nous ne réclamons pas la "liberté d’expression" et nous ne voulons pas d’une démocratie plus juste. Nous ne plaidons, ni ne demandons, ni ne revendiquons rien aux forces de la domination. Il ne tient qu’à nous de mener nos luttes de façon autonome et offensive afin de briser cette paix sociale qui ne peut s’imposer que par la violence et l’assentiment de notre passivité.

Liberté pour tous, avec ou sans papiers.
Que la guerre sociale ravage ce monde de crevures.


[Tract trouvé dans les rues de Paris, 9 juin 2010.]

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