vendredi 25 décembre 2009

Niort : La vengeance du balayeur s’abat sur les triporteurs

Niort : La vengeance du balayeur s’abat sur les triporteurs

la Nouvelle République - ‎22 déc. 2009‎

Ils sont hors service. Les policiers ont arrêté un des balayeurs. Il a avoué.

Un incroyable concours de circonstances a permis, hier, aux policiers niortais, d’élucider en deux heures chrono le saccage des triporteurs du service municipal de propreté. Ces petits véhicules à moteur, dotés d’une benne à l’avant, font pratiquement partie du paysage en centre-ville. Les balayeurs les utilisent pour se déplacer avec leurs outils d’une rue à l’autre. Mais hier, aucun n’a circulé.

Au petit matin, les agents ont en effet découvert leurs outils de travail en piteux état, dans le local de la rue de Fontenay. Les trente-six pneus des douze triporteurs avaient été crevés. Les compteurs de deux d’entre eux brisés. Et les câbles d’alimentation des véhicules à moteur électrique, rechargés chaque nuit, avaient été sectionnés et volés.

En inspectant les lieux, les employés de la ville ont aussi découvert que plusieurs trousseaux de clés avaient disparu. Notamment les clés qui permettent d’ouvrir les poubelles publiques, afin de les vider. Un cyclomoteur Peugeot 103 (aux couleurs de Niort) manquait aussi à l’appel.

Autant d’éléments qui ont orienté d’emblée les policiers sur une piste interne. L’intention de nuire primait sur l’appât du gain, les biens volés n’ayant pratiquement aucune valeur marchande.

L’enquête débutée vers 8 h 15 a connu un rebondissement inattendu dès... 10 h 30. Les pompiers ont en effet signalé au commissariat qu’ils se rendaient en urgence dans le quartier du Clou-Bouchet, où un important dégagement de fumée était signalé par des témoins.

Une vengeance dirigée contre l’encadrement

Sur place, les pompiers ont rapidement constaté qu’il n’y avait aucun péril : l’incident était causé par le locataire d’un immeuble, en train de brûler des déchets dans une lessiveuse, sur son balcon. Le brûlot a été éteint promptement.

Les policiers se sont donc intéressés à ce qui brûlait. Des « papiers », a affirmé l’occupant de l’appartement envahi par l’odeur de... plastique. En réalité, la lessiveuse était pleine de câbles électriques. Et les policiers ont fait le lien avec l’affaire de la nuit, sur laquelle enquêtaient leurs collègues. Le locataire s’est retrouvé en garde à vue dans la foulée. Profession : balayeur à la ville. Au cours de ses auditions, il a reconnu être à l’origine du saccage des triporteurs.

Selon une source proche de l’enquête, il aurait expliqué son acte par un désir de vengeance, vis-à-vis de « son encadrement ». Les clés n’ont pas été retrouvées. L’homme a été remis en liberté hier soir. Sur le volet judiciaire, cette affaire lui vaudra une comparution en audience de plaider coupable, pour vols et dégradations. Sur le plan professionnel, elle risque de lui coûter plus cher.

La Ville a indiqué hier soir qu’elle porte plainte, et que le service va s’organiser pour assurer le nettoyage des rues pendant les fêtes, malgré l’indisponibilité des triporteurs.

Source: http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_article=2810