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Le centre fermé 127 bis en flammes
Récemment encore, quelques prisonniers ont décidé de mettre le feu à leur cellule au centre fermé de Steenokkerzeel. Un dortoir part en flammes. Les flics ont évacué une quarantaine de prisonniers, l’aile entière. Tout est mis en œuvre pour empêcher les évasions. Nous n’en savons pas plus. Si ce n’est que cet acte nous parle, il n’a guère besoin de plus de précisions. Comme l’objectif de l’État, et de ses charognards de journalistes c’est d’arracher les actes de rébellion aux yeux possiblement complices, la version des faits a changé avant de disparaître des colonnes de faits divers. Mais il nous importe peu que ce soit une personne ou bien quatre qui aient agi ce soir-là, et que les dégâts matériels soient de taille ou pas ; ce qui nous inspire c’est le choix d’agir de manière directe, sans demander quoi que ce soit, contre ceux qui nous enferment.
Pour faire taire ces éclats de révoltes, l’État présente ses réponses : dix nouvelles prisons seront construites les prochaines années. Et, à quelques pas du centre déjà existant, des ouvriers, acharnés ou résignés construisent, pour le compte de Besix et Valens, un nouveau camp pour enfermer les récalcitrants. Comme ceux qui viennent de brûler leurs cellules. Mais c’est un acte qui ne tient pas à lui seul.
Depuis des années, une vague d’agitation déferle à travers les prisons. Les rébellions se sont multipliées, ainsi que les évasions et les confrontations avec les matons. Dehors, les révoltes font écho. Les émeutes éclatent dans les quartiers en réponse aux mauvais traitements, les collaborateurs de ce monde carcéral sont visés. Les entreprises qui construisent les taules, celles qui font tourner la machine à expulser, les flics de tous poils… tous reçoivent leur part de «l’addition».
Parce que, devant l’écrasement de la liberté de chacun et de chacune, il revient d’attaquer ceux qui œuvrent pour le maintien de ce monde d’enfermement, que ce soit à la maison, à l’église, à l’école ou au boulot.
Parce qu’il ne sera jamais trop tôt pour se révolter, parce qu’une lutte contre toute forme d’autorité et de domination révèle déjà ce vers quoi nous tendons.
Détruisons ce qui nous détruit.
CEMAB, 2 juin 2010.