Solidarietà a Costa, Silvia e Billy
Il 15 aprile in Svizzera sono stati arrestati Costa, Silvia e Billy. La notizia del loro arresto è arrivata in Italia due giorni dopo, tutt’oggi non si conoscono precisamente i capi d’accusa e per quanto riguarda Costa e Silvia non ci sono notizie certe di dove sono trattenuti.
Non ci interessa sapere per quale reato questi/e compagni/e sono stati/e arrestati/e, li conosciamo bene, abbiamo condiviso con loro anni di lotte, di repressione, di vita, conosciamo la loro coerenza e determinazione, la loro inarrestabile passione per la libertà. Quello che ci interessa ribadire adesso è la nostra incondizionata solidarietà e vicinanza e il nostro ardente desiderio di saperli il prima possibile in libertà. Come spesso accade lo Stato ci priva della preziosa presenza dei compagni più generosi questo non ci servirà mai come monito ma come una ulteriore spinta a lottare con ancora più impegno.
Le strade per sovvertire l’esistente passano anche attraverso la solidarietà complice e attiva.
LIBERTA’ PER COSTA, SILVIA E BILLY!
LIBERTA’ PER TUTTI E TUTTE!
SOLIDARIETA’ AI COMPAGNI ARRESTATI IN GRECIA!
Anarchici e Anarchiche di via del cuore
informa-azione, Lun, 19/04/2010.
mercredi 21 avril 2010
lundi 19 avril 2010
De Bologne à Milan solidarité entre les prisonniers en lutte dans les CIE
Le vendredi 16 avril, un rassemblement avait lieu devant le centre
d'identification et d'expulsion (CIE) de Bologne. Là-bas, les retenus sont
très en colère, depuis longtemps malgré les calmants et autres
psychotropes avec lesquels on les gave pour les faire se tenir
tranquilles. Ici comme ailleurs les motifs de cette colère, sont
nombreux, allant de la privation de liberté jusqu'à la nourriture infâme
servie dans le centre par la confrérie de la Miséricordia, l'opérateur qui
gèrent les CIE de Bologne et Modane et touche 72 euros par jour et par retenu
pour ça.
Lors du rassemblement les contacts entre l'intérieur et l'extérieur ont
repris, résolument, donnant du courage à chacun/e. Et le soir même les
retenu/es ont appelé leurs camarades solidaires à l'extérieur : plusieurs
d'entre eux ont décidé d'entrer en grève de la faim, une trentaine
d'hommes et une douzaine de femmes.
Lors des contacts téléphoniques établis l'après-midi même ,un retenu avait
demandé ce qu'il se passait dans les autres centres, notamment à Rome et à
Milan qui depuis 2 mois sont agités par plusieurs mouvements de révoltes
et de protestations, allant de l'émeute à la grève de la faim.
Aux prisonniers de Milan a donc été annoncée l'entrée en grève de la faim
de leurs compagnons d'infortune de Bologne. Ils ont accueilli la nouvelle
avec des hurlements de joie et de lutte. Ils ont dicté à un camarade du
comité antiraciste de Milan ce communiqué improvisé :
« Nous voulons que tout le monde sache que la solidarité entre les retenus
est toujours forte et présente et nous voulons pouvoir communiquer avec
ceux de Bologne. Pour nous qui sommes en grève de la faim depuis un mois
et demi il est très important de savoir que la lutte s'élargit et nous
accueillons avec beaucoup de chaleur (même si nous sommes enfermés dans
ces cages froides) le fait de savoir que des femmes et des hommes luttent
ensemble avec nous pour la fermeture de ces camps. Il est important de
lutter et de ne pas rester endormi comme ils le veulent eux. Une accolade
fraternelle à tous les grévistes de Bologne. »
D'ores et déjà les retenus de Bologne ont pu entendre via les téléphones
les cris de luttes et les battements sur les portes, murs et barreaux de
ceux de Milan et vice et versa.
A l'extérieur du centre de Bologne la solidarité a commencé à s'organiser,
des gens venant notamment porter des jus de fruits aux grévistes.
Hier, samedi, en début de soirée, alors qu'un rassemblement de solidarité
avait lieu devant le centre, des colonnes de fumée s'élevaient au-dessus
du CIE de Bologne et on entendait les cris des retenus qui se révoltaient
à l'intérieur.
Plus tard dans la nuit le calme est revenu et il semble qu'aucun/e des
retenu/es ayant participé à la révolte n'ait été arrêté.
Liberté pour tous avec ou sans papiers et surtout sans prisons ni frontières!
(reçu par mail)
d'identification et d'expulsion (CIE) de Bologne. Là-bas, les retenus sont
très en colère, depuis longtemps malgré les calmants et autres
psychotropes avec lesquels on les gave pour les faire se tenir
tranquilles. Ici comme ailleurs les motifs de cette colère, sont
nombreux, allant de la privation de liberté jusqu'à la nourriture infâme
servie dans le centre par la confrérie de la Miséricordia, l'opérateur qui
gèrent les CIE de Bologne et Modane et touche 72 euros par jour et par retenu
pour ça.
Lors du rassemblement les contacts entre l'intérieur et l'extérieur ont
repris, résolument, donnant du courage à chacun/e. Et le soir même les
retenu/es ont appelé leurs camarades solidaires à l'extérieur : plusieurs
d'entre eux ont décidé d'entrer en grève de la faim, une trentaine
d'hommes et une douzaine de femmes.
Lors des contacts téléphoniques établis l'après-midi même ,un retenu avait
demandé ce qu'il se passait dans les autres centres, notamment à Rome et à
Milan qui depuis 2 mois sont agités par plusieurs mouvements de révoltes
et de protestations, allant de l'émeute à la grève de la faim.
Aux prisonniers de Milan a donc été annoncée l'entrée en grève de la faim
de leurs compagnons d'infortune de Bologne. Ils ont accueilli la nouvelle
avec des hurlements de joie et de lutte. Ils ont dicté à un camarade du
comité antiraciste de Milan ce communiqué improvisé :
« Nous voulons que tout le monde sache que la solidarité entre les retenus
est toujours forte et présente et nous voulons pouvoir communiquer avec
ceux de Bologne. Pour nous qui sommes en grève de la faim depuis un mois
et demi il est très important de savoir que la lutte s'élargit et nous
accueillons avec beaucoup de chaleur (même si nous sommes enfermés dans
ces cages froides) le fait de savoir que des femmes et des hommes luttent
ensemble avec nous pour la fermeture de ces camps. Il est important de
lutter et de ne pas rester endormi comme ils le veulent eux. Une accolade
fraternelle à tous les grévistes de Bologne. »
D'ores et déjà les retenus de Bologne ont pu entendre via les téléphones
les cris de luttes et les battements sur les portes, murs et barreaux de
ceux de Milan et vice et versa.
A l'extérieur du centre de Bologne la solidarité a commencé à s'organiser,
des gens venant notamment porter des jus de fruits aux grévistes.
Hier, samedi, en début de soirée, alors qu'un rassemblement de solidarité
avait lieu devant le centre, des colonnes de fumée s'élevaient au-dessus
du CIE de Bologne et on entendait les cris des retenus qui se révoltaient
à l'intérieur.
Plus tard dans la nuit le calme est revenu et il semble qu'aucun/e des
retenu/es ayant participé à la révolte n'ait été arrêté.
Liberté pour tous avec ou sans papiers et surtout sans prisons ni frontières!
(reçu par mail)
samedi 17 avril 2010
Arrestations en Suisse
Jeudi 15 avril, Costantino Ragusa, Silvia Guerini et Billy (Luca Bernasconi). Aux dernières nouvelles ils/elle seraient accusé-es de possession de matériel explosif. D'autres infos suivront..
trad. informa-azione, 17 avril 2010.
trad. informa-azione, 17 avril 2010.
Gand: De Lijn ferme les salles d'attente après un début d'incendie
Gand – De Lijn a fermé les salles d'attente situées dans le Zuid. Une note sur la porte précise: "cabines fermées pour cause de multiples vandalismes et incendies".
[De Lijn, entreprise de transports en commun collabore avec la machine à expulser.]
13.04.2010
Traduit de http://www.nieuwsblad.be/article/detail.aspx?articleid=I62OP3CR
Source Suie&Cendres
[De Lijn, entreprise de transports en commun collabore avec la machine à expulser.]
13.04.2010
Traduit de http://www.nieuwsblad.be/article/detail.aspx?articleid=I62OP3CR
Source Suie&Cendres
Quelques brèves berlinoises
Une barricade de rue dressée et une banderole laissée sur place
Berlin le 15 avril 2010
Des témoins ont observé jeudi tôt dans la matinée des inconnus qui
incendiaient un container à ordures à Kreuzberg. Les personnes vêtues de
couleurs sombres avaient poussé deux containers sur Waldemarstrasse peu
après 3 heures et les avaient allumé en bloquant la rue à l'aide de
madriers en bois volés sur un chantier de construction ainsi que des
grilles de protection. En outre, les responsables ont mis sur la chaussée
une banderole d’environ 2,5 sur 2 mètres.
Des forces d’intervention des pompiers qui ont été appelés ont éteint
l'incendie. Pendant les extinctions du feu, Waldemarstrasse était bloquée
complètement. La police de protection de l’état du Landeskriminalamtes a
commencé les recherches.
Source : Morgenpost
Une agence bancaire dévastée – des arrestations
Berlin le 11 avril 2010
Les policiers ont arrêté dimanche dernier deux femmes et un homme à
Berlin-Friedrichshain, ils avaient dévasté la devanture de la succursale
d'une banque et avaient endommagé une voiture. Vers cinq heures des
témoins ont prévenu la police à Warschauer Strasse. Ils ont aperçu trois
personnes masquées avec des pavés détruisant des vitres et tous les
automates de service de la succursale.
Ensuite, selon la police, le trio s’est démasqué dans la rue Revaler et
s’est attaqué avec une hachette à une voiture stationné. Grâce aux
témoignages, des policiers ont pu arrêter les trois jeunes d’environ 22
ans un peu plus tard sur le pont Warschauer. Les trois ont été, entre
temps, de nouveau libérés. La police a repris les recherches.
Source : Morgenpost
Traduit depuis action news aus deutschland
Berlin le 15 avril 2010
Des témoins ont observé jeudi tôt dans la matinée des inconnus qui
incendiaient un container à ordures à Kreuzberg. Les personnes vêtues de
couleurs sombres avaient poussé deux containers sur Waldemarstrasse peu
après 3 heures et les avaient allumé en bloquant la rue à l'aide de
madriers en bois volés sur un chantier de construction ainsi que des
grilles de protection. En outre, les responsables ont mis sur la chaussée
une banderole d’environ 2,5 sur 2 mètres.
Des forces d’intervention des pompiers qui ont été appelés ont éteint
l'incendie. Pendant les extinctions du feu, Waldemarstrasse était bloquée
complètement. La police de protection de l’état du Landeskriminalamtes a
commencé les recherches.
Source : Morgenpost
Une agence bancaire dévastée – des arrestations
Berlin le 11 avril 2010
Les policiers ont arrêté dimanche dernier deux femmes et un homme à
Berlin-Friedrichshain, ils avaient dévasté la devanture de la succursale
d'une banque et avaient endommagé une voiture. Vers cinq heures des
témoins ont prévenu la police à Warschauer Strasse. Ils ont aperçu trois
personnes masquées avec des pavés détruisant des vitres et tous les
automates de service de la succursale.
Ensuite, selon la police, le trio s’est démasqué dans la rue Revaler et
s’est attaqué avec une hachette à une voiture stationné. Grâce aux
témoignages, des policiers ont pu arrêter les trois jeunes d’environ 22
ans un peu plus tard sur le pont Warschauer. Les trois ont été, entre
temps, de nouveau libérés. La police a repris les recherches.
Source : Morgenpost
Traduit depuis action news aus deutschland
Paris : action en solidarité
Dans la nuit du 15 au 16 avril, à Montmartre, nous avons recouvert de peinture un DAB de la Société Générale (clavier, écran, fente), laissant un tag sur le mur d’en face "Bim ! Guerre au capital". Plus loin, un autre tag "guerre à la propriété" était laissé sur la façade d’une agence immobilière en construction, dont une vitre a été brisée.
Par cette action, nous envoyons notre solidarité aux compagnons de Grèce et d’ailleurs qui luttent contre la domination sous toutes ses formes.
La guerre sociale ne connaît ni trêve ni frontière.
Quelques passants (à l’acte)
Source Indymedia Paris.
Par cette action, nous envoyons notre solidarité aux compagnons de Grèce et d’ailleurs qui luttent contre la domination sous toutes ses formes.
La guerre sociale ne connaît ni trêve ni frontière.
Quelques passants (à l’acte)
Source Indymedia Paris.
vendredi 16 avril 2010
Russie: La révolte gronde contre le Sapsan, premier train à grande vitesse de Russie
"SAINT-PÉTERSBOURG — Jets de pierres, tirs de fusil, sabotage des caténaires: la révolte gronde le long de la voie ferrée reliant Moscou à Saint-Pétersbourg contre le Sapsan, le premier train russe à grande vitesse, vu par les riverains comme un "train pour les riches".
Inauguré il y a à peine quatre mois, ce train ultra-moderne qui relie les deux principales villes de Russie en 3H45, contre des trajets allant de 4H30 à plus de huit heures, a déjà été la cible de pas moins de quatorze actes de vandalisme, recense la RZD, la compagnie de chemins de fer du pays.
En janvier, un habitant de Leontievo, village de la région de Tver situé sur le trajet, a ainsi jeté un bloc de glace contre un wagon, brisant une de ses vitres. Il a justifié son geste comme une vengeance, après avoir été renversé par le souffle du train qui fait des pointes allant jusqu'à 250 km/heure.
En avril, deux hommes de la région de Léningrad, qui avaient tiré dessus au fusil, ont été arrêtés par la police.
Et cette semaine, une enquête a été ouverte après l'endommagement d'une caténaire, causant une coupure d'électricité et l'interruption du trafic pendant plusieurs heures.
La colère enfle parmi les riverains, excédés par les nuisances occasionnées et l'absence de règles de sécurité, alors que le train circule sur les voies traditionnelles, loin d'être adaptées à une telle vitesse.
Entre trois et sept personnes sont décédées dans les régions de Novgorod et de Tver au cours des quatre derniers mois, a rapporté jeudi Alexandre Brevnov, responsable de la police locale des transports, cité par des médias locaux.
"A Ouglovka, j'ai vu des gerbes de fleurs posées le long du chemin de fer en mémoire de deux personnes mortes à cause du Sapsan", raconte à l'AFP Tatiana Khrolenko, une retraitée de 70 ans qui possède une maison à la campagne dans ce village situé à 400 km de Saint-Pétersbourg.
Les riverains sont aussi furieux de voir que plusieurs autres trains, dont l'omnibus bon marché Iounost, ont été supprimés avec la mise en circulation du Sapsan, posant des problèmes de déplacement aux habitants des localités traversées.
L'internaute, "aart", raconte sur son blog une telle mésaventure, apprenant une fois arrivé à la gare de Skhodnia avec son enfant, que trois trains électriques avaient été retirés des horaires.
"Il a fallu attendre une heure dans le froid, et l'enfant est tombé malade. La prochaine fois si je vois que le Sapsan s'approche, je prendrai une pierre", assure-t-il.
"Le Sapsan est évidemment un train pour l'élite, pour ceux qui ont les moyens de payer plus de 2.000 roubles (plus de 60 dollars, ndlr) pour un billet", lance Mme Khrolenko. Le coût d'un aller simple varie entre 115 dollars en seconde classe et 175 dollars en première classe.
Mais "personne n'a pensé à ceux qui vivent entre Moscou et Saint-Pétersbourg et qui ont besoin de voyager eux aussi", regrette-t-elle.
"Jeter des pierres contre le train, c'est sans doute barbare, mais c'est le seul moyen pour ces gens de montrer leur mécontentement et attirer l'attention sur leurs problèmes. Les autres moyens, plus civilisés, sont souvent vains", estime-t-elle.
Toutefois, pour Anatoli Osnitski, directeur d'un centre de psychologie et psychothérapie à Saint-Pétersbourg, la haine suscitée par le Sapsan n'est pas uniquement due aux nuisances qu'il occasionne.
"Pour certains habitants des localités entre Moscou et Saint-Pétersbourg, le Sapsan est le symbole de la réussite", dit-il à l'AFP. Et cette réussite irrite ceux qui comparent la vie des passagers à la leur, conclut-il.
AFP
Inauguré il y a à peine quatre mois, ce train ultra-moderne qui relie les deux principales villes de Russie en 3H45, contre des trajets allant de 4H30 à plus de huit heures, a déjà été la cible de pas moins de quatorze actes de vandalisme, recense la RZD, la compagnie de chemins de fer du pays.
En janvier, un habitant de Leontievo, village de la région de Tver situé sur le trajet, a ainsi jeté un bloc de glace contre un wagon, brisant une de ses vitres. Il a justifié son geste comme une vengeance, après avoir été renversé par le souffle du train qui fait des pointes allant jusqu'à 250 km/heure.
En avril, deux hommes de la région de Léningrad, qui avaient tiré dessus au fusil, ont été arrêtés par la police.
Et cette semaine, une enquête a été ouverte après l'endommagement d'une caténaire, causant une coupure d'électricité et l'interruption du trafic pendant plusieurs heures.
La colère enfle parmi les riverains, excédés par les nuisances occasionnées et l'absence de règles de sécurité, alors que le train circule sur les voies traditionnelles, loin d'être adaptées à une telle vitesse.
Entre trois et sept personnes sont décédées dans les régions de Novgorod et de Tver au cours des quatre derniers mois, a rapporté jeudi Alexandre Brevnov, responsable de la police locale des transports, cité par des médias locaux.
"A Ouglovka, j'ai vu des gerbes de fleurs posées le long du chemin de fer en mémoire de deux personnes mortes à cause du Sapsan", raconte à l'AFP Tatiana Khrolenko, une retraitée de 70 ans qui possède une maison à la campagne dans ce village situé à 400 km de Saint-Pétersbourg.
Les riverains sont aussi furieux de voir que plusieurs autres trains, dont l'omnibus bon marché Iounost, ont été supprimés avec la mise en circulation du Sapsan, posant des problèmes de déplacement aux habitants des localités traversées.
L'internaute, "aart", raconte sur son blog une telle mésaventure, apprenant une fois arrivé à la gare de Skhodnia avec son enfant, que trois trains électriques avaient été retirés des horaires.
"Il a fallu attendre une heure dans le froid, et l'enfant est tombé malade. La prochaine fois si je vois que le Sapsan s'approche, je prendrai une pierre", assure-t-il.
"Le Sapsan est évidemment un train pour l'élite, pour ceux qui ont les moyens de payer plus de 2.000 roubles (plus de 60 dollars, ndlr) pour un billet", lance Mme Khrolenko. Le coût d'un aller simple varie entre 115 dollars en seconde classe et 175 dollars en première classe.
Mais "personne n'a pensé à ceux qui vivent entre Moscou et Saint-Pétersbourg et qui ont besoin de voyager eux aussi", regrette-t-elle.
"Jeter des pierres contre le train, c'est sans doute barbare, mais c'est le seul moyen pour ces gens de montrer leur mécontentement et attirer l'attention sur leurs problèmes. Les autres moyens, plus civilisés, sont souvent vains", estime-t-elle.
Toutefois, pour Anatoli Osnitski, directeur d'un centre de psychologie et psychothérapie à Saint-Pétersbourg, la haine suscitée par le Sapsan n'est pas uniquement due aux nuisances qu'il occasionne.
"Pour certains habitants des localités entre Moscou et Saint-Pétersbourg, le Sapsan est le symbole de la réussite", dit-il à l'AFP. Et cette réussite irrite ceux qui comparent la vie des passagers à la leur, conclut-il.
AFP
Mâcon : les dirigeants d'Essex toujours séquestrés
16.04.2010
Fermetures d'usines et plans sociaux se multiplient en France et génèrent chez les salariés excédés des comportements extrêmes. A Mâcon (Saône-et-Loire), les salariés d'Essex, dont la fermeture est programmée et qui appartient au groupe sud-coréen LS Cable, ont séquestré pour la deuxième nuit consécutive le directeur de l'usine et le directeur des ressources humaines (DRH).
Vendredi matin, les négociations étaient toujours dans l'impasse, alors que les deux directeurs étaient visibles aux fenêtres de l'étage où ils étaient retenus.
venu faire un point sur place à 7 heures 30, le directeur départemental du travail et de l'emploi, Marc Ameil, a affirmé «faire la navette» entre l'entreprise et le préfet. «Nous souhaitons que le PSE (ndlr. plan de sauvegarde de l'emploi) soit élaboré, sinon à la hauteur des revendications des représentants du personnel, du moins à la hauteur des besoins de reclassements», a-t-il déclaré, évoquant une «marge de manoeuvre» pour d'éventutelles négociations vendredi.
«120 000 euros ou gare à tes locaux»
Jeudi, Manuel Do Vale, représentant CGT du personnel, jugeait la situation bloquée. «Ils ont confirmé qu'ils ne souhaitaient pas négocier. (...) On est face à un mur», affirmait-il . De son côté, la direction Europe d'Essex a déploré dans un communiqué que ses représentants ne soient «toujours pas libres de leurs mouvements» et dénoncé «les dégradations des locaux, du matériel et de l'outil de travail». La direction, qui a porté plainte, a fait savoir qu'elle étudiait avec les «autorités de justice et de police les mesures à prendre pour que le directeur de l'usine de Mâcon et le directeur des ressources humaines soient libérés au plus vite».
Depuis l'annonce, fin mars, de la fermeture de cette usine de fabrication de fils de cuivre, les salariés jugent «insuffisant» le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Ils demandent que la prime supra-légale soit portée de 30.000 à 120.000 euros par salarié notamment, sans quoi ils menacent de jeter dans la Saône l'équivalent d'un demi-million d'euros de matériel. Après que la réunion de conciliation, organisée jeudi matin sous l'égide de l'inspection du travail entre les salariés et le direction, a échoué, environ 80% des 86 salariés de l'usine ont voté la poursuite du mouvement.
Christian Estrosi «profondément choqué»
Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, s'est dit «profondément choqué par le comportement d'une petite minorité de salariés». «La menace est une impasse», a-t-il estimé jeudi dans un communiqué, .
Le président PS du conseil général de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg, s'est rendu sur place jeudi soir. Après avoir rencontré les dirigeants retenus et les représentants des salariés, il a demandé à l'Etat de «prendre ses responsabilités» et de «désamorcer une situation difficile».
Source Le parisien.
Fermetures d'usines et plans sociaux se multiplient en France et génèrent chez les salariés excédés des comportements extrêmes. A Mâcon (Saône-et-Loire), les salariés d'Essex, dont la fermeture est programmée et qui appartient au groupe sud-coréen LS Cable, ont séquestré pour la deuxième nuit consécutive le directeur de l'usine et le directeur des ressources humaines (DRH).
Vendredi matin, les négociations étaient toujours dans l'impasse, alors que les deux directeurs étaient visibles aux fenêtres de l'étage où ils étaient retenus.
venu faire un point sur place à 7 heures 30, le directeur départemental du travail et de l'emploi, Marc Ameil, a affirmé «faire la navette» entre l'entreprise et le préfet. «Nous souhaitons que le PSE (ndlr. plan de sauvegarde de l'emploi) soit élaboré, sinon à la hauteur des revendications des représentants du personnel, du moins à la hauteur des besoins de reclassements», a-t-il déclaré, évoquant une «marge de manoeuvre» pour d'éventutelles négociations vendredi.
«120 000 euros ou gare à tes locaux»
Jeudi, Manuel Do Vale, représentant CGT du personnel, jugeait la situation bloquée. «Ils ont confirmé qu'ils ne souhaitaient pas négocier. (...) On est face à un mur», affirmait-il . De son côté, la direction Europe d'Essex a déploré dans un communiqué que ses représentants ne soient «toujours pas libres de leurs mouvements» et dénoncé «les dégradations des locaux, du matériel et de l'outil de travail». La direction, qui a porté plainte, a fait savoir qu'elle étudiait avec les «autorités de justice et de police les mesures à prendre pour que le directeur de l'usine de Mâcon et le directeur des ressources humaines soient libérés au plus vite».
Depuis l'annonce, fin mars, de la fermeture de cette usine de fabrication de fils de cuivre, les salariés jugent «insuffisant» le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Ils demandent que la prime supra-légale soit portée de 30.000 à 120.000 euros par salarié notamment, sans quoi ils menacent de jeter dans la Saône l'équivalent d'un demi-million d'euros de matériel. Après que la réunion de conciliation, organisée jeudi matin sous l'égide de l'inspection du travail entre les salariés et le direction, a échoué, environ 80% des 86 salariés de l'usine ont voté la poursuite du mouvement.
Christian Estrosi «profondément choqué»
Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, s'est dit «profondément choqué par le comportement d'une petite minorité de salariés». «La menace est une impasse», a-t-il estimé jeudi dans un communiqué, .
Le président PS du conseil général de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg, s'est rendu sur place jeudi soir. Après avoir rencontré les dirigeants retenus et les représentants des salariés, il a demandé à l'Etat de «prendre ses responsabilités» et de «désamorcer une situation difficile».
Source Le parisien.
Grèce: les anarchistes contre-attaquent après les dernières opérations policières
Athènes, 15 avril.
Les anarchistes grecs ont lancé une véritable offensive contre les arrestations des présumés membres de l'organisation armée "Lutte Révolutionnaire", "victimes" d'une campagne contre le mouvement révolutionnaire et antiautoritaire. Après une série d'attaques sans victimes à l'engin incendiaire à Salonique et à Athènes dans les dernières quarante-huit heures, des groupes d'anarchistes ont occupé aujourd'hui les locaux du gouvernement Pasok à Héraklion en Crète, après qu'hier ils eurent fait de même à la principale chaine de TV de l'île afin de transmettre une déclaration sur les arrestations. La police a poursuivi aujourd'hui une grande opération qui a mené à l'arrestation de 6 personnes, dont trois ont déjà été inculpées, soupçonnées d'être membres de la principale organisation insurrectionnaliste (sic), "Lutte Révolutionnaire", et quatre autres qui appartiendraient à un autre groupe armé plutôt actif, les "Cellules de feu". Les agents ont aussi saisi du matériel explosif et de la documentation sur "Lutte Révolutionnaire", sur ses préparatifs pour un nouvel attentat imminent. Dans une déclaration diffusée sur internet les anarchistes affirment que les personnes arrêtées sont "des combattants, non des terroristes". Et de dénoncer "la junte socialiste au pouvoir en Grèce", qui comme "les autres dictatures", fait coïncider l'opération policière avec le prochain recourt au FMI, affirmant que les preuves contre eux sont fabriquées de toute pièce dans le cadre d'une grande campagne contre le mouvement anarchiste et révolutionnaire.
Source: ansa (agence de presse), 15.04.10
Trad. Informa-Azione.
Les anarchistes grecs ont lancé une véritable offensive contre les arrestations des présumés membres de l'organisation armée "Lutte Révolutionnaire", "victimes" d'une campagne contre le mouvement révolutionnaire et antiautoritaire. Après une série d'attaques sans victimes à l'engin incendiaire à Salonique et à Athènes dans les dernières quarante-huit heures, des groupes d'anarchistes ont occupé aujourd'hui les locaux du gouvernement Pasok à Héraklion en Crète, après qu'hier ils eurent fait de même à la principale chaine de TV de l'île afin de transmettre une déclaration sur les arrestations. La police a poursuivi aujourd'hui une grande opération qui a mené à l'arrestation de 6 personnes, dont trois ont déjà été inculpées, soupçonnées d'être membres de la principale organisation insurrectionnaliste (sic), "Lutte Révolutionnaire", et quatre autres qui appartiendraient à un autre groupe armé plutôt actif, les "Cellules de feu". Les agents ont aussi saisi du matériel explosif et de la documentation sur "Lutte Révolutionnaire", sur ses préparatifs pour un nouvel attentat imminent. Dans une déclaration diffusée sur internet les anarchistes affirment que les personnes arrêtées sont "des combattants, non des terroristes". Et de dénoncer "la junte socialiste au pouvoir en Grèce", qui comme "les autres dictatures", fait coïncider l'opération policière avec le prochain recourt au FMI, affirmant que les preuves contre eux sont fabriquées de toute pièce dans le cadre d'une grande campagne contre le mouvement anarchiste et révolutionnaire.
Source: ansa (agence de presse), 15.04.10
Trad. Informa-Azione.
Reims,Quartier Croix-Rouge : Vandalisme contre une voiture de «l’Union»
Hier, entre 15 et 16 heures alors qu’une équipe rédactionnelle de l’Union se trouvait dans le quartier Wilson, pour visiter la nouvelle école Ravel afin de la présenter à tous nos lecteurs, un ou plusieurs individus en ont profité pour vandaliser le véhicule du journal.
Le temps de découvrir les superbes locaux neufs de l’établissement dans les pas de Jacques Meyer, adjoint chargé de l’éducation, ils ont crevé deux pneus de la voiture et cassé la vitre avant côté passager.
Un troisième pneu a été crevé avant que le dépanneur n’arrive, et ce dernier a été caillassé.
Une plainte a bien sûr été déposée.
L’Union), 14 avril 2010.
Le temps de découvrir les superbes locaux neufs de l’établissement dans les pas de Jacques Meyer, adjoint chargé de l’éducation, ils ont crevé deux pneus de la voiture et cassé la vitre avant côté passager.
Un troisième pneu a été crevé avant que le dépanneur n’arrive, et ce dernier a été caillassé.
Une plainte a bien sûr été déposée.
L’Union), 14 avril 2010.
Constantine (Algérie) : L'opération relogement tourne à l'émeute avant sa concrétisation
L’opération tourne à l’émeute avant sa concrétisation
Constantine a vécu jeudi dernier le parfait remake de ce qui se peut se passer sur l’ensemble du territoire dès qu’une opération de relogement pour cause d’utilité publique est engagée par les autorités locales. Dans ce cas de figure, il s’agissait du déplacement de près de six cent familles installées avenue de Roumanie vers des cités à hauteur de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Cela dans le cadre du réaménagement du site du Bardo, prolongé sur l’autre rive du Rhumel, tel que prévu dans le plan de modernisation de la ville.
Il y a lieu de rappeler que l’évacuation d’une trentaine de familles il y a à peine quelques semaines s’était faite dans la douleur et la brutalité exercée par les policiers. Le refus par des ultras de quitter les lieux a sans doute contraint les éléments du service d’ordre à recourir à de moyens quelque peu démesurés pour permettre aux engins de démolition de raser les habitations. L’opposition, au demeurant, prévisible des habitants, s’est soldée par l’évacuation vers le CHU du représentant de la wilaya, en l’occurrence le chef de cabinet, atteint par un objet contondant.
Les mêmes scènes ont eu lieu jeudi dernier, respectant à la limite du surréalisme l’habituel scénario et prenant comme lieu de départ le centre culturel Benbadis où se déroulait le tirage au sort déterminant l’affectation de chaque famille et, forcément, le déplacement de ceux qui se considéraient comme laissés pour compte vers leur lieu de résidence dans le but de contester de la manière la plus récurrente, à savoir l’installation de barricades, incendie de pneumatiques sur l’artère la plus importante située à proximité et, par voie de conséquence, tout le raffut qui peut s’ensuivre en pareil cas de figure.
Il se trouve que ladite artère est la plus stratégique de la ville, en ce sens qu’elle est régulièrement empruntée, non seulement par des milliers d’usagers des transports individuels et collectifs pour des raisons personnelles, professionnelles mais plus particulièrement sollicitée pour le trafic commercial car elle constitue la seule voie empruntée par des centaines de véhicules industriels et camions venant de wilaya comme Sétif, Tébessa, Souk Ahras, Guelma, Batna, Oum El Bouaghi et se dirigeant vers Skikda ou Annaba.
C’est donc une artère pratiquement «morte» qui était livrée dès 9 heures du matin aux jeunes, lesquels n’ont pas cessé d’alimenter le brasier sans être aucunement inquiétés et, paradoxalement, sans qu’aucune présence policière, du moins officielle, n’ait été remarquée à plus d’un kilomètre à la ronde. Comme si la consigne était de laisser faire et d’éviter l’embrasement… l’autre.
Tendue, compte tenu de l’état d’excitation dans lequel se trouvaient les émeutiers, la situation l’était notamment pour les journalistes, empêchés de prendre des photos au motif, selon les jeunes en colère, qu’elles (les photos) «serviraient à alimenter les fichiers de la police» et, ce faisant, de permettre l’identification des «meneurs».
Quoi qu’il en soit, les plus âgés parmi les «émeutiers» condescendront à livrer les raisons de leur colère en dénonçant «le très discret établissement de la liste des bénéficiaires, alors que la logique aurait voulu que celle-ci soit affichée afin que nous puissions l’expurger des indus bénéficiaires», dira l’un d’eux, qui poursuivra : «Il en existe malheureusement et ils sont de connivence avec des fonctionnaires de l’administration locale. Des familles habitent ici depuis 1952, dont certaines sont propriétaires, et ce sont pourtant d’autres, installées depuis moins d’une dizaine d’années qui ont bénéficié de logements. À cela, d’ailleurs, il importe peu d’avoir un F2, ils sont gagnants sur toute la ligne d’autant qu’ils vont le revendre. Ce qui n’est pas le cas pour celles qui sont là depuis plus de cinquante ans et qui constituent en général un ensemble de familles et non pas une seule que ne peut évidemment arranger l’attribution d’un seul logement.» Effectivement, le chef de daïra, qui prenait la parole au sein du centre culturel Benbadis, avait annoncé d’emblée que «le F2 était destiné aux familles constituées de quatre membres et moins… Le F3 à celles de plus de cinq membres. Il sera tenu compte de la situation des handicapés dont le choix est prioritaire quant à la détermination de l’étage où serait situé le logement. Bien entendu, chaque bénéficiaire devra s’acquitter d’une caution auprès de l’OPGI. Il appartient à ceux parmi les bénéficiaires qui n’agréeraient pas ces conditions d’introduire un recours réglementaire.»
Soulignons enfin qu’il s’agit de la distribution de 690 logements. Du moins compte tenu des propos émis par le chef de daïra lors de son intervention. Sur les lieux de la protestation (Chalets des pins), les jeunes, reprenant le wali qui avait annoncé la veille à la télévision «1000 logements dans le cadre de l’opération de débidonvillisation la plus importante depuis l’indépendance», exigent des éclaircissements sur «l’évaporation du reste», insinuant dans la foulée que «les 300 autres ont profité à des fonctionnaires et affidés».
Si la journée de jeudi a été chaude, qu’en sera-t-il pour celle de demain, journée prévue pour l’évacuation physique des lieux.
Le calme ne reviendra qu’en début d’après-midi, des forces impressionnantes de police demeurant stationnées sur les deux routes parallèles cernant le site à évacuer et devront sans doute le rester bien des jours avant que ne revienne la sérénité. Preuve en est que le reste des barrages habituellement dressés aux différentes entrées de la ville ont été démantelés et envoyés à la rescousse.
La Tribune, 10 avril 2010.
Constantine a vécu jeudi dernier le parfait remake de ce qui se peut se passer sur l’ensemble du territoire dès qu’une opération de relogement pour cause d’utilité publique est engagée par les autorités locales. Dans ce cas de figure, il s’agissait du déplacement de près de six cent familles installées avenue de Roumanie vers des cités à hauteur de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Cela dans le cadre du réaménagement du site du Bardo, prolongé sur l’autre rive du Rhumel, tel que prévu dans le plan de modernisation de la ville.
Il y a lieu de rappeler que l’évacuation d’une trentaine de familles il y a à peine quelques semaines s’était faite dans la douleur et la brutalité exercée par les policiers. Le refus par des ultras de quitter les lieux a sans doute contraint les éléments du service d’ordre à recourir à de moyens quelque peu démesurés pour permettre aux engins de démolition de raser les habitations. L’opposition, au demeurant, prévisible des habitants, s’est soldée par l’évacuation vers le CHU du représentant de la wilaya, en l’occurrence le chef de cabinet, atteint par un objet contondant.
Les mêmes scènes ont eu lieu jeudi dernier, respectant à la limite du surréalisme l’habituel scénario et prenant comme lieu de départ le centre culturel Benbadis où se déroulait le tirage au sort déterminant l’affectation de chaque famille et, forcément, le déplacement de ceux qui se considéraient comme laissés pour compte vers leur lieu de résidence dans le but de contester de la manière la plus récurrente, à savoir l’installation de barricades, incendie de pneumatiques sur l’artère la plus importante située à proximité et, par voie de conséquence, tout le raffut qui peut s’ensuivre en pareil cas de figure.
Il se trouve que ladite artère est la plus stratégique de la ville, en ce sens qu’elle est régulièrement empruntée, non seulement par des milliers d’usagers des transports individuels et collectifs pour des raisons personnelles, professionnelles mais plus particulièrement sollicitée pour le trafic commercial car elle constitue la seule voie empruntée par des centaines de véhicules industriels et camions venant de wilaya comme Sétif, Tébessa, Souk Ahras, Guelma, Batna, Oum El Bouaghi et se dirigeant vers Skikda ou Annaba.
C’est donc une artère pratiquement «morte» qui était livrée dès 9 heures du matin aux jeunes, lesquels n’ont pas cessé d’alimenter le brasier sans être aucunement inquiétés et, paradoxalement, sans qu’aucune présence policière, du moins officielle, n’ait été remarquée à plus d’un kilomètre à la ronde. Comme si la consigne était de laisser faire et d’éviter l’embrasement… l’autre.
Tendue, compte tenu de l’état d’excitation dans lequel se trouvaient les émeutiers, la situation l’était notamment pour les journalistes, empêchés de prendre des photos au motif, selon les jeunes en colère, qu’elles (les photos) «serviraient à alimenter les fichiers de la police» et, ce faisant, de permettre l’identification des «meneurs».
Quoi qu’il en soit, les plus âgés parmi les «émeutiers» condescendront à livrer les raisons de leur colère en dénonçant «le très discret établissement de la liste des bénéficiaires, alors que la logique aurait voulu que celle-ci soit affichée afin que nous puissions l’expurger des indus bénéficiaires», dira l’un d’eux, qui poursuivra : «Il en existe malheureusement et ils sont de connivence avec des fonctionnaires de l’administration locale. Des familles habitent ici depuis 1952, dont certaines sont propriétaires, et ce sont pourtant d’autres, installées depuis moins d’une dizaine d’années qui ont bénéficié de logements. À cela, d’ailleurs, il importe peu d’avoir un F2, ils sont gagnants sur toute la ligne d’autant qu’ils vont le revendre. Ce qui n’est pas le cas pour celles qui sont là depuis plus de cinquante ans et qui constituent en général un ensemble de familles et non pas une seule que ne peut évidemment arranger l’attribution d’un seul logement.» Effectivement, le chef de daïra, qui prenait la parole au sein du centre culturel Benbadis, avait annoncé d’emblée que «le F2 était destiné aux familles constituées de quatre membres et moins… Le F3 à celles de plus de cinq membres. Il sera tenu compte de la situation des handicapés dont le choix est prioritaire quant à la détermination de l’étage où serait situé le logement. Bien entendu, chaque bénéficiaire devra s’acquitter d’une caution auprès de l’OPGI. Il appartient à ceux parmi les bénéficiaires qui n’agréeraient pas ces conditions d’introduire un recours réglementaire.»
Soulignons enfin qu’il s’agit de la distribution de 690 logements. Du moins compte tenu des propos émis par le chef de daïra lors de son intervention. Sur les lieux de la protestation (Chalets des pins), les jeunes, reprenant le wali qui avait annoncé la veille à la télévision «1000 logements dans le cadre de l’opération de débidonvillisation la plus importante depuis l’indépendance», exigent des éclaircissements sur «l’évaporation du reste», insinuant dans la foulée que «les 300 autres ont profité à des fonctionnaires et affidés».
Si la journée de jeudi a été chaude, qu’en sera-t-il pour celle de demain, journée prévue pour l’évacuation physique des lieux.
Le calme ne reviendra qu’en début d’après-midi, des forces impressionnantes de police demeurant stationnées sur les deux routes parallèles cernant le site à évacuer et devront sans doute le rester bien des jours avant que ne revienne la sérénité. Preuve en est que le reste des barrages habituellement dressés aux différentes entrées de la ville ont été démantelés et envoyés à la rescousse.
La Tribune, 10 avril 2010.
jeudi 15 avril 2010
Barcelone: attaque d'un concessionaire Porsche en solidarité avec Dimitrakis
Trad. Barcelona Indymedia, 12.04.10
Dans la nuit du 11 avril, nous avons décidé de faire une visite au beau quartier de Sarria/San Gervasi, nous arrêtant devant les vitres du concessionnaire Porsche rue Bonanova. Nous avons laissé un engin incendiaire composé de bouteilles d'essence reliées à 4 petites bonbonnes de gaz et à un dispositif de retardement.
Les dégâts provoqués "cette fois" sont restés minimes comparés à ce que nous aurions souhaité. Quel dommage de ne pas avoir foutu plus de bocson dans la tranquillité de ce quartier, et de ne pas avoir pu contempler autant de luxe en train de cramer. Une seule de ces bagnoles coûte plus qu'une grande partie des sous qu'on peut gagner en toute une vie. Nous avons pris la décision (avec toutes les difficultés évidentes inhérentes à un territoire ennemi, plein de vigiles et de caméras)d'attaquer un des si nombreux quartiers de bourges de Barcelone, habités de misérables humains exploiteurs et complices de tant de barbarie.
Nous invitons les insurgés à "affiner l'objectif" de nos actions, de façon à ce que les riches puissent sentir sur leur peau la peur qu'ils ont cherché à inculquer à tous les exploités de cette société maudite.
Pour nos ennemis de classe: nous rêvons d'un jour où nous verrons brûler toutes vos propriétés.
Avec ce geste symbolique, nous envoyons un salut tout spécial à Giannis Dimitrakis enfermé dans les cellules grecques, a l'approche de l'appel à la solidarité.
A la prochaine.
Dans la nuit du 11 avril, nous avons décidé de faire une visite au beau quartier de Sarria/San Gervasi, nous arrêtant devant les vitres du concessionnaire Porsche rue Bonanova. Nous avons laissé un engin incendiaire composé de bouteilles d'essence reliées à 4 petites bonbonnes de gaz et à un dispositif de retardement.
Les dégâts provoqués "cette fois" sont restés minimes comparés à ce que nous aurions souhaité. Quel dommage de ne pas avoir foutu plus de bocson dans la tranquillité de ce quartier, et de ne pas avoir pu contempler autant de luxe en train de cramer. Une seule de ces bagnoles coûte plus qu'une grande partie des sous qu'on peut gagner en toute une vie. Nous avons pris la décision (avec toutes les difficultés évidentes inhérentes à un territoire ennemi, plein de vigiles et de caméras)d'attaquer un des si nombreux quartiers de bourges de Barcelone, habités de misérables humains exploiteurs et complices de tant de barbarie.
Nous invitons les insurgés à "affiner l'objectif" de nos actions, de façon à ce que les riches puissent sentir sur leur peau la peur qu'ils ont cherché à inculquer à tous les exploités de cette société maudite.
Pour nos ennemis de classe: nous rêvons d'un jour où nous verrons brûler toutes vos propriétés.
Avec ce geste symbolique, nous envoyons un salut tout spécial à Giannis Dimitrakis enfermé dans les cellules grecques, a l'approche de l'appel à la solidarité.
A la prochaine.
Madrid: attaque d'une académie de police en solidarité avec Giannis Dimitrakis
L'académie de police située dans le quartier d'Atocha a été attaquée; la porte d'entrée en verre a été détruite à coup de marteau, un tag a été laissé: "Liberté pour les anarchistes grecs" et "Liberté pour Giannis".
Cette dictature a besoin d'esclaves obéissants qui protègent les intérêts des classes dominantes, celui qui se rebelle contre cette misère, contre cette forme de vie imposée et artificialisée sera exclu, torturé, incarcéré et/ou assassiné, comme l'a été Giannis, qui comme beaucoup d'autres a décidé de se rebeller et de refuser le travail obligatoire, la consommation, la fausse liberté, de vivre en étant morts. Pour tout cela il est aujourd'hui condamné par toute cette valetaille qui sert l'Etat et le Capital: flics, juges, journaux, profs...tous ceux-là sont nos ennemis, attaquons-les.
Liberté pour Giannis Dimitrakis
Liberté pour Tamara
Liberté pour les rebelles enfermés!!!
A bas les murs des prisons et les grillages des geôles!
Tierra salvaje
Source Indy Madrid.
Cette dictature a besoin d'esclaves obéissants qui protègent les intérêts des classes dominantes, celui qui se rebelle contre cette misère, contre cette forme de vie imposée et artificialisée sera exclu, torturé, incarcéré et/ou assassiné, comme l'a été Giannis, qui comme beaucoup d'autres a décidé de se rebeller et de refuser le travail obligatoire, la consommation, la fausse liberté, de vivre en étant morts. Pour tout cela il est aujourd'hui condamné par toute cette valetaille qui sert l'Etat et le Capital: flics, juges, journaux, profs...tous ceux-là sont nos ennemis, attaquons-les.
Liberté pour Giannis Dimitrakis
Liberté pour Tamara
Liberté pour les rebelles enfermés!!!
A bas les murs des prisons et les grillages des geôles!
Tierra salvaje
Source Indy Madrid.
Hortefeux dégaine une «task force» transports ( Waaaouu)
Caméras embarquées, patrouilles dans les métros, RER et bus, nouveau «QG»... Le ministre de l'Intérieur muscle son plan transports.
La vidéosurveillance et la création d'une "task force" dédiée sont au coeur du plan national de sécurisation des transports présenté mercredi par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux.
"Je veillerai personnellement à ce que les opérateurs tiennent les engagements et les délais de leur plan d'équipement" de vidéoprotection, a déclaré M. Hortefeux, à Houilles (Yvelines). Il a rappelé que "la SNCF s'est engagée à passer de 14.400 caméras à 25.000 en 2012-2013", avec notamment des caméras embarquées dans les voitures au nombre de "8.100" à ce jour.
Actuellement, en France, 446 gares sont équipées de 6.300 caméras au total, a rappelé Brice Hortefeux. Elles sont concentrées en Ile-de-France, avec 4.100 caméras dans 322 des 389 gares du réseau francilien et 2.200 caméras dans 124 gares de province.
Aujourd'hui, il y a 17.000 caméras embarquées dans les bus et les tramways, a-t-il ajouté.
L'Etat "consacrera, en 2010, 30 millions d'euros à la vidéoprotection dans le cadre des crédits du fonds interministériel de prévention de la délinquance" (FIPD), a assuré Hortefeux.
Le ministre de l'Intérieur entend également réunir "régulièrement" une "task force pour la sécurité des transports", avec le secrétariat d'Etat aux Transports, les forces de sécurité intérieure: préfet de police, directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationale, ainsi que les grands opérateurs, SNCF et RATP.
Il ne s'agira "pas d'un "machin" de plus, c'est tout simplement un "QG" (quartier général, ndlr) pour mener ensemble la guerre contre l'insécurité dans les transports", a-t-il affirmé.
Elle pourra s'appuyer sur les informations quotidiennes transmises par "une toute nouvelle" unité de coordination de sécurité des transports en commun, a-t-il exposé, relevant la nécessité d'améliorer l'anticipation.
Il a cité, à titre d'exemple, la prévention d'une rixe le 2 avril entre bandes rivales des Yvelines et des Hauts-de-Seine sur le parvis de La Défense grâce aux caméras de vidéosurveillance, qui ont permis à la police d'effectuer des interpellations avant leur rencontre.
M. Hortefeux a demandé aux préfets de zone de dresser d'ici à fin mai une "carte des protections, gare par gare, train par train, bus par bus, tramway par tramway". Et "là où le diagnostic existe déjà", il entend "mettre le paquet sur les lignes les plus sensibles".
Il a également évoqué "le développement de patrouilles polyvalentes métro/RER/train/bus pour leur donner la même mobilité que celle des délinquants".
Enfin, les unités d'accueil de police dans les gares parisiennes seront transformées "en véritables commissariats", a-t-il dit.
Le ministre s'exprimait à Houilles, après avoir emprunté la ligne SNCF Mantes-La-Jolie/Paris Saint-Lazare, où le 13 mars une dizaine d'individus avaient agressé sept contrôleurs, blessant l'un d'eux d'un coup de couteau à la main.
Unité-police/SGP (premier syndicat de gardiens de la paix) a "pris acte" mercredi des déclarations de Brice Hortefeux, mais s'est interrogé sur les moyens mis en oeuvre, notamment en terme d'effectifs.
"Si la mise en place de patrouilles polyvalentes peut-être une bonne chose, Unité SGP Police FO s'interroge sur la manière et avec quels effectifs elles seront faites", selon un communiqué.
"Seules des créations de postes de policiers pourront répondre à l'attente et au besoin de sécurité de nos concitoyens", a conclu le syndicat.
(Source AFP/Libération)
La vidéosurveillance et la création d'une "task force" dédiée sont au coeur du plan national de sécurisation des transports présenté mercredi par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux.
"Je veillerai personnellement à ce que les opérateurs tiennent les engagements et les délais de leur plan d'équipement" de vidéoprotection, a déclaré M. Hortefeux, à Houilles (Yvelines). Il a rappelé que "la SNCF s'est engagée à passer de 14.400 caméras à 25.000 en 2012-2013", avec notamment des caméras embarquées dans les voitures au nombre de "8.100" à ce jour.
Actuellement, en France, 446 gares sont équipées de 6.300 caméras au total, a rappelé Brice Hortefeux. Elles sont concentrées en Ile-de-France, avec 4.100 caméras dans 322 des 389 gares du réseau francilien et 2.200 caméras dans 124 gares de province.
Aujourd'hui, il y a 17.000 caméras embarquées dans les bus et les tramways, a-t-il ajouté.
L'Etat "consacrera, en 2010, 30 millions d'euros à la vidéoprotection dans le cadre des crédits du fonds interministériel de prévention de la délinquance" (FIPD), a assuré Hortefeux.
Le ministre de l'Intérieur entend également réunir "régulièrement" une "task force pour la sécurité des transports", avec le secrétariat d'Etat aux Transports, les forces de sécurité intérieure: préfet de police, directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationale, ainsi que les grands opérateurs, SNCF et RATP.
Il ne s'agira "pas d'un "machin" de plus, c'est tout simplement un "QG" (quartier général, ndlr) pour mener ensemble la guerre contre l'insécurité dans les transports", a-t-il affirmé.
Elle pourra s'appuyer sur les informations quotidiennes transmises par "une toute nouvelle" unité de coordination de sécurité des transports en commun, a-t-il exposé, relevant la nécessité d'améliorer l'anticipation.
Il a cité, à titre d'exemple, la prévention d'une rixe le 2 avril entre bandes rivales des Yvelines et des Hauts-de-Seine sur le parvis de La Défense grâce aux caméras de vidéosurveillance, qui ont permis à la police d'effectuer des interpellations avant leur rencontre.
M. Hortefeux a demandé aux préfets de zone de dresser d'ici à fin mai une "carte des protections, gare par gare, train par train, bus par bus, tramway par tramway". Et "là où le diagnostic existe déjà", il entend "mettre le paquet sur les lignes les plus sensibles".
Il a également évoqué "le développement de patrouilles polyvalentes métro/RER/train/bus pour leur donner la même mobilité que celle des délinquants".
Enfin, les unités d'accueil de police dans les gares parisiennes seront transformées "en véritables commissariats", a-t-il dit.
Le ministre s'exprimait à Houilles, après avoir emprunté la ligne SNCF Mantes-La-Jolie/Paris Saint-Lazare, où le 13 mars une dizaine d'individus avaient agressé sept contrôleurs, blessant l'un d'eux d'un coup de couteau à la main.
Unité-police/SGP (premier syndicat de gardiens de la paix) a "pris acte" mercredi des déclarations de Brice Hortefeux, mais s'est interrogé sur les moyens mis en oeuvre, notamment en terme d'effectifs.
"Si la mise en place de patrouilles polyvalentes peut-être une bonne chose, Unité SGP Police FO s'interroge sur la manière et avec quels effectifs elles seront faites", selon un communiqué.
"Seules des créations de postes de policiers pourront répondre à l'attente et au besoin de sécurité de nos concitoyens", a conclu le syndicat.
(Source AFP/Libération)
Des grévistes de la Caisse d'épargne retiennent deux membres du directoire
LEMONDE.FR avec AFP | 15.04.2010
Une centaine de grévistes de la Caisse d'épargne d'Ile-de-France, qui protestent contre un plan social, ont retenu jeudi 15 avril deux membres du directoire dans l'un des sièges de l'entreprise, situé rue Réaumur à Paris. "L'assemblée générale va décider pour savoir si nous les retenons toute la nuit", a déclaré Jérôme Bonard, représentant SUD.
Quelque 16,5 % de salariés, selon la direction, avaient entamé une grève mardi, à l'appel de SUD et de la CGT, demandant notamment une "prime de 3 000 euros", une augmentation mensuelle de 5,1 % "avec un plancher de 140 euros" et déplorant "la quasi-suppression de l'intéressement malgré des résultats commerciaux excellents".
Ils dénoncent également le "plan de réorganisation de la Caisse d'épargne Ile-de-France à échéance 2012", présenté en décembre en comité d'entreprise, qui prévoit la suppression de 551 postes, et réclament "trois propositions d'affectation", là où la direction n'en offre selon eux qu'une seule.
Une centaine de grévistes de la Caisse d'épargne d'Ile-de-France, qui protestent contre un plan social, ont retenu jeudi 15 avril deux membres du directoire dans l'un des sièges de l'entreprise, situé rue Réaumur à Paris. "L'assemblée générale va décider pour savoir si nous les retenons toute la nuit", a déclaré Jérôme Bonard, représentant SUD.
Quelque 16,5 % de salariés, selon la direction, avaient entamé une grève mardi, à l'appel de SUD et de la CGT, demandant notamment une "prime de 3 000 euros", une augmentation mensuelle de 5,1 % "avec un plancher de 140 euros" et déplorant "la quasi-suppression de l'intéressement malgré des résultats commerciaux excellents".
Ils dénoncent également le "plan de réorganisation de la Caisse d'épargne Ile-de-France à échéance 2012", présenté en décembre en comité d'entreprise, qui prévoit la suppression de 551 postes, et réclament "trois propositions d'affectation", là où la direction n'en offre selon eux qu'une seule.
Mâcon: Le patron d'Essex toujours retenu
Europe1.fr Publié le 15 Avril 2010
Après une nuit passée sur place, plusieurs dizaines de salariés d'Essex continuaient de retenir jeudi, leur directeur et leur directeur des ressources humaines (DRH), sur le site de leur usine à Mâcon. "Le personnel reste mobilisé. Tant qu'il n'y aura pas un signe de la direction, on ne bougera pas", a déclaré un syndicaliste CGT de l'entreprise Essex, qui fabrique du fil de cuivre. "On surveille de près la situation, mais c'est un conflit qui relève du droit du travail, on laisse la procédure classique suivre son cours", a pour sa part indiqué une source policière. Après l'annonce de la fermeture du site par la direction, les salariés ont estimé que le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) proposé était insuffisant. Ils ont en effet demandé que la prime supra-légale soit portée de 30.000 à 120.000 euros par salarié. L'usine Essex de Mâcon emploie 86 salariés.
Après une nuit passée sur place, plusieurs dizaines de salariés d'Essex continuaient de retenir jeudi, leur directeur et leur directeur des ressources humaines (DRH), sur le site de leur usine à Mâcon. "Le personnel reste mobilisé. Tant qu'il n'y aura pas un signe de la direction, on ne bougera pas", a déclaré un syndicaliste CGT de l'entreprise Essex, qui fabrique du fil de cuivre. "On surveille de près la situation, mais c'est un conflit qui relève du droit du travail, on laisse la procédure classique suivre son cours", a pour sa part indiqué une source policière. Après l'annonce de la fermeture du site par la direction, les salariés ont estimé que le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) proposé était insuffisant. Ils ont en effet demandé que la prime supra-légale soit portée de 30.000 à 120.000 euros par salarié. L'usine Essex de Mâcon emploie 86 salariés.
Seine-et-Marne. Deux bus Véolia transport incendiés sur fond de conflit social
14 avril 2010
A Moissy-Cramayel, en Seine et Marne, ce matin, à 11 h 40. Un bus a été incendié sur le parking du dépôt Véolia qui accueille les véhicule du réseau Sénart Express, indique Le Parisien. Les flammes ont atteint le car voisin. Cet incident est survenu quelques dizaines de minutes après la rupture des négociations entre les syndicats et la direction de l'entreprise de transport. 80 % des chauffeurs de l'entreprise sont en grève depuis le 4 avril, rappelle le quotidien. "On ne pourra pas voir qui a mis le feu", déplore Thomas Bodel, le directeur du dépôt, une coupure d'électricité ayant rendu la vidéosurveillance inopérante.
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/seine-et-marne-deux-bus-incendies-sur-fond-de-conflit-social-14-04-2010-871524.php
A Moissy-Cramayel, en Seine et Marne, ce matin, à 11 h 40. Un bus a été incendié sur le parking du dépôt Véolia qui accueille les véhicule du réseau Sénart Express, indique Le Parisien. Les flammes ont atteint le car voisin. Cet incident est survenu quelques dizaines de minutes après la rupture des négociations entre les syndicats et la direction de l'entreprise de transport. 80 % des chauffeurs de l'entreprise sont en grève depuis le 4 avril, rappelle le quotidien. "On ne pourra pas voir qui a mis le feu", déplore Thomas Bodel, le directeur du dépôt, une coupure d'électricité ayant rendu la vidéosurveillance inopérante.
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/seine-et-marne-deux-bus-incendies-sur-fond-de-conflit-social-14-04-2010-871524.php
Dijon : 3 Véhicules de la croix rouge incendiés
A dijon dans la nuit du 12 au 13 avril, 3 fourgonnettes de la Croix Rouge se sont embrasés et un mur s’est retrouvé orné d’un "gère et profite des ghettos pour pauvres"_ Parce que localement et internationalement la Croix Rouge assure le même rôle, pourri, dans la gestion des population pauvres. L’aide humanitaire "grand marché" de spécialistes qui en tirent leur prestige et leur thune, et on donc intérêt à conserver leur place, empêchant s’il le faut toute entraide directe entre les personnes concernées...
Leurs moyens de (ré)pression n’arrêtant pas les révoltées, (enquêtes "antiterroristes" sur les actes de solidarités aux prisonniers des prisons pour étrangères à paris et turin, taule...) un des centres de rétention italien (CIE) géré par la croix rouge a été partiellement brûlé dans la nuit du 29 au 30 mars 2010. Dans le CIE de milan, d’autres prisonnières se sont mises en grève de la faim/fumée pour témoigner leur solidarité.
Ni misère sociale ni co-gestionnaires
Nourrissons nous du peu qu’ils daignent nous lâcher et étouffons les aves leurs miettes
Solidarité avec toutes les révoltées, enfermées, libres et/ou emmerdées par les flics
Belles cavales aux évadées !
https://paris.indymedia.org/spip.php?article745
Leurs moyens de (ré)pression n’arrêtant pas les révoltées, (enquêtes "antiterroristes" sur les actes de solidarités aux prisonniers des prisons pour étrangères à paris et turin, taule...) un des centres de rétention italien (CIE) géré par la croix rouge a été partiellement brûlé dans la nuit du 29 au 30 mars 2010. Dans le CIE de milan, d’autres prisonnières se sont mises en grève de la faim/fumée pour témoigner leur solidarité.
Ni misère sociale ni co-gestionnaires
Nourrissons nous du peu qu’ils daignent nous lâcher et étouffons les aves leurs miettes
Solidarité avec toutes les révoltées, enfermées, libres et/ou emmerdées par les flics
Belles cavales aux évadées !
https://paris.indymedia.org/spip.php?article745
mercredi 14 avril 2010
Grèce - Sur les récentes arrestations anti-terroristes
Mise à jour et détails sur les arrestations, samedi 10 avril, de 6 compagnons grecs accusés d'appartenir à une organisation terroriste, que les flics dénomment "Lutte Révolutionnaire".
Des informations "filtrées" de la police semblent indiquer que les soi-disant "Unités Anti-terroristes" sont à la recherche de dix autres personnes pour les arrêter.
Dimanche soir, 500 compagnons ont participé à une assemblée ouverte à l'Ecole Polytechnique, occupée en réaction aux arrestations, afin de réfléchir à des actions immédiates de solidarité.
Auparavant dans la journée, deux rassemblements se sont tenus devant les maisons qui ont subi les perquisitions, à Exarchia et Petralona, alors que les flics étaient encore à l'intérieur à la recherche d' "éléments de preuve". De légers affrontements ont eu lieu avec les forces anti-émeute durant les rassemblements.
Aujourd'hui (dimanche), les nouvelles sur l'arrestation des compagnons et sur les perquisitions à leur domicile par les flics ont fait les gros titres de la presse et des médias grecs...tandis qu'au même moment, le gouvernement grec acceptait un prêt du FMI.
Sur les accusations visant les 6 compagnons arrêtés à Athènes.
Selon les médias les accusations contre les 6 personnes arrêtées sont:
- participation à une organisation terroriste,
- tentative d'homicide en réunion,
- fourniture, fabrication et possession de matériel incendiaire/explosif, le tout en réunion,
- participation à une attaque explosive et dans une tentative d'explosion, auxquelles s'ajoutent quatre faits spécifiques:
- Dégradations produites par explosion
- possession illégale d'armes à feu
Tous les faits sont mis sur le compte de l'organisation Lutte Révolutionnaire, dont des actions remontant à 2003.
Actuellement les 6 compagnons se trouvent à Evelpidon (Tribunal d'Athènes), tandis qu'à l'extérieur se tient un rassemblement en solidarité.
Deux compagnons solidaires ont été arrêtés pour résistance et outrage à l'autorité publique. Les flics anti-émeute auraient fait de nombreuses charges pour disperser le rassemblement.
Traduit de l'italien, informa-azione, Lun, 12/04/2010.
***
Lundi 12 avril: chasse à l'anarchiste dans Exarchia, 70 arrestations
Lundi 12 avril dans la soirée, c'est la chasse à l'anarchiste qui s'est déchaînée dans Exarchia. Plus de 70 personnes ont été arrêtées et conduites au quartier général de la police d'Athènes.
Plus de 200 compagnon-nes ont manifesté devant le quartier général de la police d'Athènes pour exiger leur libération. Après quelques heures au poste, les 70 personnes ont été relâchées mardi matin sans charge à leur encontre.
Indy Athènes.
Mardi 13 avril: occupation du siège de l'Union des éditeurs de presse quotidienne (ESIEA) à Athènes
Quelques deux cent personnes ont occupé mardi dans l'après midi le siège de l'Union des éditeurs de presse quotidienne d'Athènes, en réponse aux flots de merde journalisto-policière que la presse a répandu ces derniers jours. Les médias ont notamment publié les noms et photos des personnes arrêtées avant même que la police ne s'en charge, relayant mot pour mot les accusations de l'Etat et présentant les compagnons comme coupables de chaque action mentionnée. Une banderole a été accrochée sur la façade: "Zéro tolérance pour la répression d'Etat".
Liberté pour les révoltés inculpés
La solidarité est notre arme
Trad. www.occupiedlondon.org/blog/
mardi 13 avril 2010
Espagne : sabotages dans 14 stations de trains contre le TAV
La même nuit dans les provinces de Bizkaia et Gipuzkoa, des distributeurs de billets, caméras de vidéosurveillance, etc. ont été sabotés de différentes manières dans 14 gares de ces deux provinces espagnoles.
(Presse) : Des inconnus ont saboté la nuit dernière plusieurs distributeurs de billets dans 14 gares de la Renfe [SNCF espagnole] et Euskotren [TER basques]. Dans plusieurs, des tags ont été laissés contre les trains à grande vitesse (TAV). Il semblerait qu’ils aient aspergé les machines avec un liquide, qui ont été alors rendues inutilisables. Selon le ministère basque de l’Intérieur, ces actes se sont produits dans les provinces de Guipúzcoa et Vizcaya.
La Renfe a confirmé le sabotages de ses installations dans les gares de Hernani, Herrera, Pasajes, Loiola, Martutene et Villabona dans l’une, et de Bidebieta (Basauri), Peñota (Portugalete), Trapagaran et Ametzola (Bilbao). Quand à Euskotren, l’entreprise a précisé que les saboteurs ont introduit de la mousse de polyuréthane dans les distributeurs des gares de Ariz (Basauri), Traña (Abadiño), Zaldibar et San Fausto (Durango). Là encore, dans ces trois dernières, des tags contre le TAV ont été retrouvés.
traduit de l’espagnol, de klinamen.org, 13 de Abril del 2010
(Presse) : Des inconnus ont saboté la nuit dernière plusieurs distributeurs de billets dans 14 gares de la Renfe [SNCF espagnole] et Euskotren [TER basques]. Dans plusieurs, des tags ont été laissés contre les trains à grande vitesse (TAV). Il semblerait qu’ils aient aspergé les machines avec un liquide, qui ont été alors rendues inutilisables. Selon le ministère basque de l’Intérieur, ces actes se sont produits dans les provinces de Guipúzcoa et Vizcaya.
La Renfe a confirmé le sabotages de ses installations dans les gares de Hernani, Herrera, Pasajes, Loiola, Martutene et Villabona dans l’une, et de Bidebieta (Basauri), Peñota (Portugalete), Trapagaran et Ametzola (Bilbao). Quand à Euskotren, l’entreprise a précisé que les saboteurs ont introduit de la mousse de polyuréthane dans les distributeurs des gares de Ariz (Basauri), Traña (Abadiño), Zaldibar et San Fausto (Durango). Là encore, dans ces trois dernières, des tags contre le TAV ont été retrouvés.
traduit de l’espagnol, de klinamen.org, 13 de Abril del 2010
Echauffourées entre des jeunes et la police à Bruxelles
"Des heurts entre des groupes de jeunes et la police ont eu lieu, lundi 12 avril, à Saint-Gilles, un quartier de Bruxelles. Les échauffourées se sont prolongées durant une partie de la nuit. Des dizaines de personnes ont été l'objet d'arrestations judiciaires ou administratives.
Les incidents ont apparemment été déclenchés par une visite de la police au domicile d'un jeune homme tué le matin, à l'issue d'une course-poursuite. Recherché pour des faits de grand banditisme, il avait tenté de fuir alors qu'une patrouille tentait de l'interpeller sur une autoroute, au sud de Bruxelles. Il a été abattu par un policer qui s'est senti menacé. Un autre homme, qui accompagnait le conducteur, s'est grièvement blessé en sautant d'un pont.
Criant au meurtre, des jeunes de Saint-Gilles ont attaqué des policiers et le commissariat local. Dans la soirée, ils ont allumé des incendies, attaqué des véhicules privés et répandu de l'huile dans les rues. Des cocktails Molotov ont été jetés sur les forces de l'ordre appelées en renfort, tandis qu'un hélicoptère surveillait la zone. Un responsable de la prévention de la municipalité a été blessé.
"MALAISE SOCIÉTAL"
Ces incidents ont ponctué une journée marquée par d'autres violences dans la capitale belge. Deux attaques contre des bijouteries ont fait deux morts. A Ixelles, le commerçant a été abattu après avoir fait feu sur ses agresseurs. A Schaerbeek, le bijoutier a tué l'un des auteurs d'une tentative de hold-up.
Ces faits sont survenus alors qu'il y a quelques semaines une fusillade avait marqué les esprits et entraîné une mobilisation du monde politique. Une passante, mère de famille, avait été abattue par un truand lors du cambriolage d'une autre bijouterie, à Uccle. "La répétition de ce type de faits divers traduit un réel malaise sociétal", écrit, mardi le rédacteur en chef de La Libre Belgique.
La question de la sécurité à Bruxelles est en discussion depuis longtemps. Les responsables de la région réclament des moyens supplémentaires à l'Etat fédéral.
Charles Picqué, président PS de la Région, exige de nouveaux moyens policiers afin d'assurer la prévention dans des quartiers marqués, de plus en plus fréquemment, par des explosions de violence. Le bourgmestre (maire) d'Uccle, Armand De Decker (libéral), a réclamé l'instauration de mesures éducatives de type militaire pour encadrer les jeunes délinquants."
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/04/13/echauffourees-entre-des-jeunes-et-la-police-a-bruxelles_1332617_3214.html
Une trentaine de jeunes ont attaqué le commissariat de police de Saint-Gilles
"Une trentaine de jeunes ont attaqué le commissariat situé au Parvis de Saint-Gilles lundi après-midi. Les faits ont débuté vers 12h30, avec le jet de projectiles par quelques jeunes en direction d'une patrouille motorisée de la police de la zone de Bruxelles-Midi, rue Dethy. Plus tard, une trentaine de jeunes ont brisé les vitres du commissariat du Parvis de Saint-Gilles en lançant des pierres. La police de Bruxelles-Midi a reçu le renfort de policiers locaux d'autres zones, ainsi que de policiers fédéraux. Plusieurs fourgons de la police se sont rendus sur place, de même qu'un véhicule autopompe. L'hélicoptère de la police fédérale a survolé la commune de Saint-Gilles. L'affrontement entre les forces de l'ordre et les émeutiers n'a pas eu lieu. "Il n'y a pas eu de blessés et aucune interpellation n'a été effectuée pour l'instant", a indiqué la porte-parole, une heure après les faits. Le calme est revenu vers 16 heures. (FDB) "
http://levif.rnews.be/fr/news/belga-generique/une-trentaine-de-jeunes-ont-attaque-le-commissariat-de-police-de-saint-gilles/article-1194713966565.htm
Publié sur Même pas peur.
Les incidents ont apparemment été déclenchés par une visite de la police au domicile d'un jeune homme tué le matin, à l'issue d'une course-poursuite. Recherché pour des faits de grand banditisme, il avait tenté de fuir alors qu'une patrouille tentait de l'interpeller sur une autoroute, au sud de Bruxelles. Il a été abattu par un policer qui s'est senti menacé. Un autre homme, qui accompagnait le conducteur, s'est grièvement blessé en sautant d'un pont.
Criant au meurtre, des jeunes de Saint-Gilles ont attaqué des policiers et le commissariat local. Dans la soirée, ils ont allumé des incendies, attaqué des véhicules privés et répandu de l'huile dans les rues. Des cocktails Molotov ont été jetés sur les forces de l'ordre appelées en renfort, tandis qu'un hélicoptère surveillait la zone. Un responsable de la prévention de la municipalité a été blessé.
"MALAISE SOCIÉTAL"
Ces incidents ont ponctué une journée marquée par d'autres violences dans la capitale belge. Deux attaques contre des bijouteries ont fait deux morts. A Ixelles, le commerçant a été abattu après avoir fait feu sur ses agresseurs. A Schaerbeek, le bijoutier a tué l'un des auteurs d'une tentative de hold-up.
Ces faits sont survenus alors qu'il y a quelques semaines une fusillade avait marqué les esprits et entraîné une mobilisation du monde politique. Une passante, mère de famille, avait été abattue par un truand lors du cambriolage d'une autre bijouterie, à Uccle. "La répétition de ce type de faits divers traduit un réel malaise sociétal", écrit, mardi le rédacteur en chef de La Libre Belgique.
La question de la sécurité à Bruxelles est en discussion depuis longtemps. Les responsables de la région réclament des moyens supplémentaires à l'Etat fédéral.
Charles Picqué, président PS de la Région, exige de nouveaux moyens policiers afin d'assurer la prévention dans des quartiers marqués, de plus en plus fréquemment, par des explosions de violence. Le bourgmestre (maire) d'Uccle, Armand De Decker (libéral), a réclamé l'instauration de mesures éducatives de type militaire pour encadrer les jeunes délinquants."
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/04/13/echauffourees-entre-des-jeunes-et-la-police-a-bruxelles_1332617_3214.html
Une trentaine de jeunes ont attaqué le commissariat de police de Saint-Gilles
"Une trentaine de jeunes ont attaqué le commissariat situé au Parvis de Saint-Gilles lundi après-midi. Les faits ont débuté vers 12h30, avec le jet de projectiles par quelques jeunes en direction d'une patrouille motorisée de la police de la zone de Bruxelles-Midi, rue Dethy. Plus tard, une trentaine de jeunes ont brisé les vitres du commissariat du Parvis de Saint-Gilles en lançant des pierres. La police de Bruxelles-Midi a reçu le renfort de policiers locaux d'autres zones, ainsi que de policiers fédéraux. Plusieurs fourgons de la police se sont rendus sur place, de même qu'un véhicule autopompe. L'hélicoptère de la police fédérale a survolé la commune de Saint-Gilles. L'affrontement entre les forces de l'ordre et les émeutiers n'a pas eu lieu. "Il n'y a pas eu de blessés et aucune interpellation n'a été effectuée pour l'instant", a indiqué la porte-parole, une heure après les faits. Le calme est revenu vers 16 heures. (FDB) "
http://levif.rnews.be/fr/news/belga-generique/une-trentaine-de-jeunes-ont-attaque-le-commissariat-de-police-de-saint-gilles/article-1194713966565.htm
Publié sur Même pas peur.
samedi 10 avril 2010
Buenos Aires: manifestation en solidarité avec les détenus en grève de la faim
En marge de la grève de la faim menée dans différentes prisons de la capitale et de sa province, nous avons décidé de démontrer notre solidarité, en étendant la lutte pour la rendre plus visible.
Un groupe de compagnon-nes s'est rassemblé en face du Service Pénitencier Fédéral, sur l'Avenue Pueyrredon y Lavalle (Barrio de once CABA). La circulation a été coupée un moment, des tags ont été posés sur l'édifice et des tracts distribués.
Avec cette action, nous saluons les prisonnier-ères et leurs proches, pour leur montrer qu'ils ne sont pas seuls. De la même manière, nous invitons les compagnons à multiplier les actions de solidarité pour diffuser cette lutte.
Pour la destruction de toutes les prisons.
Pour la dignité de nos vies
Pour l'anarchie!
Traduit de l'espagnol, liberacion total.
Une école primaire incendiée dans les Yvelines
10.04.2010 Le Parisien
L'école primaire Victor-Hugo de Clayes-sous-Bois (Yvelines) a été en partie détruite par un incendie d'origine criminelle dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris samedi de source policière et auprès des pompiers.
Selon les premiers éléments de l'enquête, une porte de l'école aurait été fracturée avant que l'incendie ne se déclare vers 3 heures à l'intérieur de l'établissement, situé rue Pablo-Neruda à Clayes-sous-Bois.
Les 194 élèves de l'école doivent être répartis dès lundi dans les autres établissements de la commune.
L'enquête a été confiée à la sûreté départementale des Yvelines, selon une source policière.
Dans un communiqué, le ministre de l'Education et Porte-parole du gouvernement a fait part de «son émotion». «Chaque fois que l’école est visée par des attaques de toute forme, ce sont les valeurs même de la République qui sont mises à mal», écrit le ministre. Luc Chatel «condamne avec la plus grande fermeté cet acte inqualifiable» et réclame que «toute la lumière soit faite sur les circonstances de cet incendie».
Le ministre a demandé au recteur de l'académie de Versailles de «prendre toutes les dispositions utiles, en liaison avec la municipalité, pour permettre l'accueil des élèves dès lundi prochain».
Var : des salariés menacent de mettre le feu à leur usine
Le Figaro 10/04/2010
Après la mise en liquidation judiciaire de leur société, les salariés de Poly Implant Prothèse sont prêts à incendier l'usine de La Seyne-sur-Mer si l'Etat ne les aide pas.
Un peu plus d'une semaine après les salariés de Sodimatex, ce sont ceux de Poly Implant Prothèse , un fabricant de prothèses mammaires, placé en liquidation judiciaire après une affaire de fraude, qui menacent de faire exploser leur usine de Seyne-sur-Mer (Var), si l'Etat ne leur vient pas en aide. «On a fait des cocktails molotov et on a mis des produits hautement inflammables à l'entrée du site», a déclaré à l'AFP Eric Mariaccia, délégué du syndicat CFDT. Les salariés ont également déversé plusieurs milliers de prothèses, vides ou pleines, devant l'entrée et faisaient brûler des pneus, a constaté une photographe de l'AFP. Le tribunal de commerce de Toulon a prononcé le 30 mars la liquidation judiciaire de la société PIP, laissant 120 employés sans emploi.
Une réunion prévue lundi
«Cela fait trois semaines que ça dure, on n'a aucune réponse de l'Etat. On veut que quelqu'un vienne nous voir pour débloquer des fonds d'urgence, car les gens licenciés ne toucheront plus rien pendant les deux mois de carence de Pôle Emploi. Et la seule personne habilitée à le faire, c'est le préfet», a ajouté le représentant syndical. Les salariés réclament aussi de 10.000 à 15.000 euros d'indemnité par licenciement et la désignation d'un médiateur.
Selon Philippe Mignoni, adjoint au maire de La Seyne (PCF) chargé du développement économique de la ville, une table-ronde devrait avoir lieu lundi en préfecture. «On ne peut pas voir partir un fleuron comme ça, c'est une société fiable au-delà de ses difficultés actuelles», estime-t-il. La semaine dernière, l'Afssaps, l'agence des produits de santé, a retiré du marché les prothèses mammaires en gel de silicone de PIP, alertée par un taux de ruptures anormal et après la découverte d'une fraude inédite sur la matière première. La Santé publique du Chili a pris la même décision hier.
Après la mise en liquidation judiciaire de leur société, les salariés de Poly Implant Prothèse sont prêts à incendier l'usine de La Seyne-sur-Mer si l'Etat ne les aide pas.
Un peu plus d'une semaine après les salariés de Sodimatex, ce sont ceux de Poly Implant Prothèse , un fabricant de prothèses mammaires, placé en liquidation judiciaire après une affaire de fraude, qui menacent de faire exploser leur usine de Seyne-sur-Mer (Var), si l'Etat ne leur vient pas en aide. «On a fait des cocktails molotov et on a mis des produits hautement inflammables à l'entrée du site», a déclaré à l'AFP Eric Mariaccia, délégué du syndicat CFDT. Les salariés ont également déversé plusieurs milliers de prothèses, vides ou pleines, devant l'entrée et faisaient brûler des pneus, a constaté une photographe de l'AFP. Le tribunal de commerce de Toulon a prononcé le 30 mars la liquidation judiciaire de la société PIP, laissant 120 employés sans emploi.
Une réunion prévue lundi
«Cela fait trois semaines que ça dure, on n'a aucune réponse de l'Etat. On veut que quelqu'un vienne nous voir pour débloquer des fonds d'urgence, car les gens licenciés ne toucheront plus rien pendant les deux mois de carence de Pôle Emploi. Et la seule personne habilitée à le faire, c'est le préfet», a ajouté le représentant syndical. Les salariés réclament aussi de 10.000 à 15.000 euros d'indemnité par licenciement et la désignation d'un médiateur.
Selon Philippe Mignoni, adjoint au maire de La Seyne (PCF) chargé du développement économique de la ville, une table-ronde devrait avoir lieu lundi en préfecture. «On ne peut pas voir partir un fleuron comme ça, c'est une société fiable au-delà de ses difficultés actuelles», estime-t-il. La semaine dernière, l'Afssaps, l'agence des produits de santé, a retiré du marché les prothèses mammaires en gel de silicone de PIP, alertée par un taux de ruptures anormal et après la découverte d'une fraude inédite sur la matière première. La Santé publique du Chili a pris la même décision hier.
vendredi 9 avril 2010
Caen: des heurts entre jeunes et policiers à la Grâce-de-Dieu
jeudi 08 avril 2010
Des altercations entre jeunes gens et policiers se sont produites durant plusieurs épisodes, mercredi, à la Grâce-de-Dieu.
Vers 15 h 30, les policiers interviennent pour tenter d'arrêter un conducteur âgé de 16 ans. Au moment de l'interpellation de ce jeune résidant à la Grâce-de-Dieu, un groupe s'interpose route de La Guérinière. Un homme, âgé de 31 ans, aurait essayé d'attraper un fonctionnaire pour le mettre à terre. Un autre véhicule de police est appelé en renfort. L'adolescent au volant est emmené au poste de police. Le trentenaire, lui, se présente au commissariat environ une heure plus tard. Poursuivi pour violences volontaires envers des fonctionnaires, il sera convoqué au tribunal correctionnel en août prochain. Le conducteur mineur ira, lui, devant le juge des enfants pour refus d'obtempérer et rébellion. Dans l'après-midi, une patrouille de police aurait aussi essuyé des jets de cailloux : la lunette arrière a explosé.
Le soir, vers 22 h 30, les forces de l'ordre interviennent à nouveau : abri de bus et de tram sont dégradés à la suite de jets de pierres. Leurs véhicules n'échappent pas eux aussi à quelques caillassages. Quatre jeunes gens, âgés de 16, 17, 18 et 19 ans, sont interpellés et placés en garde à vue. Un chariot de supermarché rempli de pierres a été trouvé derrière des buissons.
Source Ouest-France, vu sur le forum du collectif Pas-Dupes.
Des altercations entre jeunes gens et policiers se sont produites durant plusieurs épisodes, mercredi, à la Grâce-de-Dieu.
Vers 15 h 30, les policiers interviennent pour tenter d'arrêter un conducteur âgé de 16 ans. Au moment de l'interpellation de ce jeune résidant à la Grâce-de-Dieu, un groupe s'interpose route de La Guérinière. Un homme, âgé de 31 ans, aurait essayé d'attraper un fonctionnaire pour le mettre à terre. Un autre véhicule de police est appelé en renfort. L'adolescent au volant est emmené au poste de police. Le trentenaire, lui, se présente au commissariat environ une heure plus tard. Poursuivi pour violences volontaires envers des fonctionnaires, il sera convoqué au tribunal correctionnel en août prochain. Le conducteur mineur ira, lui, devant le juge des enfants pour refus d'obtempérer et rébellion. Dans l'après-midi, une patrouille de police aurait aussi essuyé des jets de cailloux : la lunette arrière a explosé.
Le soir, vers 22 h 30, les forces de l'ordre interviennent à nouveau : abri de bus et de tram sont dégradés à la suite de jets de pierres. Leurs véhicules n'échappent pas eux aussi à quelques caillassages. Quatre jeunes gens, âgés de 16, 17, 18 et 19 ans, sont interpellés et placés en garde à vue. Un chariot de supermarché rempli de pierres a été trouvé derrière des buissons.
Source Ouest-France, vu sur le forum du collectif Pas-Dupes.
Un peu de bon sens, un peu d'essence...
Sodimatex : reprise des négociations lundi
AFP 09/04/2010
Les négociations sur les indemnités de départ des salariés de l'équipementier automobile Sodimatex, qui ont menacé la semaine dernière de faire exploser leur usine de Crépy-en-Valois (Oise), ont été suspendues vendredi soir et reprendront lundi, a-t-on appris de source syndicale.
"Les négociations sont suspendues jusqu'à lundi matin, on retourne sur le site parce que les gars sont très énervés et sont en train de remettre le feu sur la voie publique", a déclaré Julio Tavarès, délégué CGT. "On se déplace pour gérer notre personnel qui est en plein désarroi", a-t-il ajouté.
Prévenus par leurs représentants des difficultés rencontrées dans la négociation, les salariés excédés ont incendié des rouleaux de moquette devant l'usine et bloqué des accès à la zone industrielle de Crépy, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une centaine de proches des salariés, épouses, enfants, amis, étaient rassemblés aux abords du site, conspuant la direction du groupe Trèves, propriétaire de la Sodimatex.
Les négociations doivent reprendre lundi matin à la mairie de Crépy en présence des avocats de la direction et du personnel, sous la supervision du sous-préfet de Senlis et en liaison avec l'Etat, "au-dessus (du ministre de l'Industrie, Christian) Estrosi", a affirmé le délégué syndical. Cette réunion "sera la dernière", a averti Patrick Testard.
AFP 09/04/2010
Les négociations sur les indemnités de départ des salariés de l'équipementier automobile Sodimatex, qui ont menacé la semaine dernière de faire exploser leur usine de Crépy-en-Valois (Oise), ont été suspendues vendredi soir et reprendront lundi, a-t-on appris de source syndicale.
"Les négociations sont suspendues jusqu'à lundi matin, on retourne sur le site parce que les gars sont très énervés et sont en train de remettre le feu sur la voie publique", a déclaré Julio Tavarès, délégué CGT. "On se déplace pour gérer notre personnel qui est en plein désarroi", a-t-il ajouté.
Prévenus par leurs représentants des difficultés rencontrées dans la négociation, les salariés excédés ont incendié des rouleaux de moquette devant l'usine et bloqué des accès à la zone industrielle de Crépy, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une centaine de proches des salariés, épouses, enfants, amis, étaient rassemblés aux abords du site, conspuant la direction du groupe Trèves, propriétaire de la Sodimatex.
Les négociations doivent reprendre lundi matin à la mairie de Crépy en présence des avocats de la direction et du personnel, sous la supervision du sous-préfet de Senlis et en liaison avec l'Etat, "au-dessus (du ministre de l'Industrie, Christian) Estrosi", a affirmé le délégué syndical. Cette réunion "sera la dernière", a averti Patrick Testard.
jeudi 8 avril 2010
Policiers blessés à Montreuil : 3 interpellations
Le Parisien 08.04.2010
Trois policiers ont été blessés, dont un sérieusement, après avoir été pris à partie lors d'un contrôle d'identité, mercredi en fin d'après-midi dans le quartier de la Boissière à Montreuil (Seine-Saint-Denis), par une vingtaine de jeunes, dont trois ont été interpellés.
Peu avant 17 heures , les policiers du commissariat de Montreuil repèrent le conducteur sans casque d'une moto cross, dénuée de plaque d'immatriculation, effectuant des acrobaties sur la voie publique.
Ils décident alors de le contrôler alors qu'il se réfugie dans la cité voisine située sur la commune de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Roués de coups de pied et de poing
Les policiers sont alors pris à partie par une vingtaine de jeunes qui les rouent de coups de pied et de poing, selon l'une de ces sources.
Les trois fonctionnaires ont été blessés, dont un plus sérieusement à l'oeil et qui a été admis à l'hôpital de Montreuil. L'arrivée de renforts a permis l'interpellation de trois des agresseurs présumés.
Dans un communiqué, Alliance (second syndicat de gardiens de la paix) dénonce «une nouvelle fois la réitération de plus en plus dure des violences à l'encontre des policiers sur le département de la Seine-Saint-Denis et attend de la justice que les auteurs soient systématiquement et fermement sanctionnés».
Le syndicat «ne peut accepter cette banalisation des violences à l'encontre des policiers dont les auteurs agissent avec un réel sentiment d'impunité».
Trois policiers ont été blessés, dont un sérieusement, après avoir été pris à partie lors d'un contrôle d'identité, mercredi en fin d'après-midi dans le quartier de la Boissière à Montreuil (Seine-Saint-Denis), par une vingtaine de jeunes, dont trois ont été interpellés.
Peu avant 17 heures , les policiers du commissariat de Montreuil repèrent le conducteur sans casque d'une moto cross, dénuée de plaque d'immatriculation, effectuant des acrobaties sur la voie publique.
Ils décident alors de le contrôler alors qu'il se réfugie dans la cité voisine située sur la commune de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Roués de coups de pied et de poing
Les policiers sont alors pris à partie par une vingtaine de jeunes qui les rouent de coups de pied et de poing, selon l'une de ces sources.
Les trois fonctionnaires ont été blessés, dont un plus sérieusement à l'oeil et qui a été admis à l'hôpital de Montreuil. L'arrivée de renforts a permis l'interpellation de trois des agresseurs présumés.
Dans un communiqué, Alliance (second syndicat de gardiens de la paix) dénonce «une nouvelle fois la réitération de plus en plus dure des violences à l'encontre des policiers sur le département de la Seine-Saint-Denis et attend de la justice que les auteurs soient systématiquement et fermement sanctionnés».
Le syndicat «ne peut accepter cette banalisation des violences à l'encontre des policiers dont les auteurs agissent avec un réel sentiment d'impunité».
De Grèce : appel à la solidarité internationale pour Giannis Dimitrakis le 28 avril
[Giannis Dimitrakis (30 ans), est un compagnon anarchiste qui a été condamné à 35 ans de prison pour le braquage de la National Bank à Athènes le 16 janvier 2006. Le procès d’appel commence le 28 avril...]
Appel à solidarité internationale pour Giannis Dimitrakis, anarchiste grec emprisonné
A l’occasion du procès en appel le 28 avril 2010, nous appelons à des actions de solidarité internationale.
Cela fait maintenant plus de quatre ans qu’au matin du 16 janvier 2006, l’anarchiste Giannis Dimitrakis a été arrêté, grièvement blessé par des tirs de police, après le braquage d’une filiale de la Banque Nationale dans le centre d’Athènes.
A l’occasion du procès en appel le 28 avril 2010, nous appelons à des actions de solidarité internationale.
Cela fait maintenant plus de quatre ans qu’au matin du 16 janvier 2006, l’anarchiste Giannis Dimitrakis a été arrêté, grièvement blessé par des tirs de police, après le braquage d’une filiale de la Banque Nationale dans le centre d’Athènes.
Instantanément, une véritable tempête d’informations toutes faites s’est abattue ; informations systématiquement fournies par la police et consciencieusement relayées par les médias. Pour que d’autres camarades puissent être reconnus comme membres ou complices, la police a invoqué « le gang des voleurs vêtus de noir » auquel elle a attribué une série de vols et des liens avec des groupes révolutionnaires armés, ce qui lui a permis d’affirmer que l’ensemble du mouvement anarchiste et anti-autoritaire était étroitement relié au crime organisé !!! L’acharnement dans la chasse à l’homme, la diffusion de propos diffamatoires à l’encontre des trois complices présumés de Giannis (dont les têtes furent plus tard mises à prix contre d’astronomiques récompenses) ainsi que son arrestation – soit quatre de nos camarades connus depuis longtemps pour leurs activités politiques – visent, d’une part, à leur anéantissement par le recours au droit et permettent, d’autre part, de mettre en oeuvre un plan de lutte totale ayant pour but de miner le sens des luttes anarchistes, anti-autoritaires, et de classes pour mieux les criminaliser.
Dès le départ, l’Etat a manifesté envers Giannis une hargne sans nom, du fait de son positionnement politique revendiqué. Alors que la création d’un climat de désinformation par les médias allait croissante, le magistrat a tenté d’interroger Giannis sur son lit d’hôpital aux urgences, alors même qu’il état affaibli et que ses facultés de jugement étaient altérées par l’effet des médicaments. Les chefs d’accusation qui ont été retenus contre lui relèvent des lois « antiterroristes » ; ils ont rajouté six vols non résolus, une tentative d’homicide et du blanchiment d’argent. Giannis a probablement été le premier à effectuer de la détention préventive à la prison de haute sécurité de Malandrino où sont exclusivement détenus les condamnés. Il a été agressé par des gardiens, a subi les transfèrements abusifs, les mesures disciplinaires ; l’écrasante condamnation en première instance (chose inouïe : trente-cinq ans ferme pour vol !) et, énième provocation, la privation des droits élémentaires à préparer sa défense devant la cour d’appel rajoutent encore à l’acharnement contre lui.
Dans de telles circonstances, notre camarade a défendu dès le départ son choix d’avoir exproprié une banque sans exprimer aucun remords, tout en étant très clair sur ses motifs et ses intentions : l’acte qu’il a posé fait sens dans la critique et l’action contre le système d’exploitation et d’esclavage salarié, contre la casse sociale que produit la finance, de même qu’il s’inscrit dans une lutte sociale protéiforme.
De plus, dans l’univers sordide de la prison, notre camarade ne s’est jamais laissé défaire et est resté digne. Il a pris part à toutes les luttes de prisonniers qui ont eu lieu ces dernières années en Grèce. Il a fait des grèves de la faim – malgré des problèmes de santé récurrents consécutifs aux balles de la police – en solidarité avec ses codétenus, et luttant pour les conditions de survie et d’existence rendues difficiles dans l’emprisonnement. Avec d’autres antiautoritaires incarcérés, il a été un formidable relais lors du grandiose mouvement de prisonniers de l’automne 2008.
Pour toutes ces raisons – et parce que Giannis Dimitrakis et les trois autres anarchistes recherchés par la police sont des nôtres, camarades en lutte dans la diversité des combats menés pour la liberté – des actions de solidarité politique en leur faveur ont éclaté dans de nombreuses villes de Grèce. Depuis les affiches, les textes, les brochures, les flyers, les banderoles, les graffs, les attaques contre les banques, d’autres cibles économiques, ou des véhicules du gouvernement jusqu’à la massive participation publique dans les amphithéâtres, au rassemblement dans le centre d’Athènes et aux manifestations devant les prisons de Malandrino, Koridallos, Neapolis et Alikarnasso, les anarchistes et les antiautoritaires ont clairement montré comment ils souhaitaient répondre à leurs camarades retenus en otages par l’Etat.
Le procès en appel aura lieu le 28 avril, le verdict sera alors définitif pour notre camarade. Quatre ans après son arrestation, quatre ans après le début de cette répression acharnée, un an et quelques mois après la révolte de Décembre, la constance de l’Etat pour opprimer, marginaliser et criminaliser tous ceux qui luttent est évidente. Notre arme fondamentale contre cette politique est la solidarité en acte, par tous les moyens possibles.
Le procès en appel de Giannis Dimitrakis est d’une importance majeure, autant pour l’issue judiciaire de cette affaire que pour la manière dont nous allons – ou pas – laisser l’Etat nous détruire par ses expérimentations et ses manipulations.
A l’occasion du procès en appel le 28 avril 2010, nous appelons à des actions de solidarité internationale. Des collectifs et des camarades organisent des manifestations et des actions à partir du mardi 27 avril, partout en Grèce. Cette démarche prendrait tout son sens si vous pouviez, en plus, organiser des actions ce jour-là (ou à cette période) où que vous habitiez ; sous la forme, par exemple, de manifestations devant les ambassades et les consulats grecs. De telles actions nous seront un signe manifeste de solidarité et revêtiront une importance particulière à nos yeux.
Salutations fraternelles,
Assemblée pour la Solidarité
Athènes, Grèce.
****
Dalla Grecia - Appello per mobilitazione in vista del processo contro Giannis Dimitrakis [italiano e inglese]
Sono trascorsi più di quattro anni da quando, nella mattina del 16 gennaio 2006, gravemente ferito dal fuoco della polizia, Giannis Dimitrakis veniva arrestato dopo la rapina ad una filiale della National Bank nel centro di Atene.
Da subito prorompeva una tempesta di informazioni architettate, sistematicamente supportate dalla polizia e prontamente diffuse dai mass media. Affinchè altri compagni potessero essere indicati come membri e complici, la polizia creava "la banda dei rapinatori in nero", alla quale venivano attribuite una serie di rapine e la prossimità ai gruppi armati rivoluzionari ; veniva quindi proclamato come tutto il movimento anarchico-antiautoritario fosse strettamente connesso alla criminalità organizzata !! L’arresto di Giannis, le calunnie e la caccia all’uomo contro i tre presunti complici (successivamente dichiarati ricercati e con sulle loro teste una taglia astronomica) - quattro compagni conosciuti per i molti anni di attività politica - da un lato mirano al loro annientamento legale, dall’altro promuovono un piano olistico di svuotamento di contenuti e criminalizzazione di anarchici, antiautoritari e della lotta di classe.
Da subito, a causa sua identità politica, la polizia si è rabbiosamente accanita nei confronti di Giannis. Parallelamente al crescendo di disinformazione e clamore generato dai media, il magistrato cercò di interrogarlo nella camera d’emergenza dell’ospedale mentre era costretto a letto e sotto l’effetto di farmaci. Le accuse nei suoi confronti si basavano sulla legge "anti-terrorismo" ed erano corroborate da sei casi di rapina irrisolti, tentata strage e reciclaggio di denaro. E’ stato probabilmente il primo prigioniero in attesa di giudizio ad essere rinchiuso nel carcere di massima sicurezza di Malandrino (che prevede la detenzione dei soli condannati), mentre aggressioni da parte delle guardie, trasferimenti vendicativi e condanne disciplinari, l’estenuante sentenza di primo grado (una condanna senza precenti... 35 anni per una rapina) e la provocatoria privazione dei diritti basilari per la preparazione della sua difesa al processo di appello, si sommano all’ accanimento oppressivo nei suoi confronti.
Pur in queste condizioni estreme, il compagno ha da subito difeso la scelta di voler espropiare una banca, senza pentimenti e con la con chiarezza riguardo le proprie motivazioni e le sue intenzioni. Ha indicato questa azione come un momento nella sua critica e nella sua pratica contro questo sistema di sfruttamento e schiavitù salariata, contro il ruolo antisociale delle banche e come parte del multiforme conflitto sociale.
Quindi, nell’orribile realtà del carcere, il compagno è rimasto attivo e fiero sin dal principio. Ha preso parte a tutte le lotte dei detenuti attuate in Grecia negli ultimi anni, attraverso pratiche come gli scioperi della fame e il rifiuto del vitto carcerario - nonostante i costanti problemi di salute derivanti dai proiettili della polizia - , mostrando la propria solidarietà per i suoi compagni di prigionia e lottando per le condizioni della propria sopravvivenza ed esistenza nella difficoltà dell’imprigionamento. Insieme ad altri prigionieri antiautoritari è stato un canale di interazione nelle comunicazioni con il grandioso movimento dei prigionieri nell’autunno del 2008.
Tutte queste ragioni - e il fatto che Giannis Dimitrakis e i tre anarchici ricercati sono una parte di noi, compagni e co-lottatori nell’eterogeneità delle lotte per la libertà - hanno innescato una molteplicità di azioni di solidarietà e difesa politica in molte città greche. Anarchici e antiautoritari hanno chiarito il modo in cui rispondono ai propri compagni presi in ostaggio dallo stato : manifesti affissi, scritti, opuscoli e volantini, striscioni e scritte sui muri, attacchi contro banche e bersagli economici o veicoli governativi, presenza di massa agli eventi pubblici negli anfiteatri, alla marcia nel centro di Atene e alle manifestazioni fuori dalle carceri di Malandrino, Koridallos, Neapolis e Alikarnasso,.
Il processo di appello si terrà il 28 aprile e la sentenza sul nostro compagno sarà resa definitiva. A quattro anni dal suo arresto, a quattro anni dall’inizio di questo accanimento repressivo, a un anno e qualche mese dalla rivolta di dicembre, si manifestano chiaramente i costanti sforzi dello stato volti a opprimere, marginalizzare e criminalizzare il popolo della lotta. La nostra arma più efficace contro queste pratiche è la solidarietà attiva in tutte le sue forme.
Il processo di appello di Giannis Dimitrakis è davvero importante, tanto per le conseguenze legali di questa storia, quanto per l’apertura a una proliferzione di esperimenti e manipolazioni repressive dello stato contro di noi.
In vista dell’udienza del 28 aprile 2010, facciamo una chiamata internazionale ad azioni di solidarietà . Per martedì 27 aprile, diversi collettivi e compagni stanno organizzando cortei e azioni in Grecia. Sarebbe importante se anche voi per quel giorno (o in prossimità) organizzaste azioni nelle vostre città, come presidi presso i consolati e le ambasciate greche nel vostro paese. Molte azioni di questo tipo ci invierebbero uno specifico messaggio di solidarietà e sarebbero per noi molto importanti.
Con saluti da compagni,
Assemblea per la Solidarietà
(Atene, Grecia)
****
It’s been more than four years since the morning of January 16th 2006, when the anarchist Giannis Dimitrakis was arrested, heavily wounded by police fire, after a robbery at a branch of the National Bank in the center of Athens.
From the very first moment a storm of constructed information broke out, systematically supplied by the police and readily carried out by the mass media. The police constructed "the gang of thieves in black," so that other comrades could be named as members, to which was attributed a string of robberies but also a close association to armed revolutionary groups, and then it was proclaimed that the whole of the anarchist- anti-authoritarian movement is closely connected to organized crime !! Gianni’s arrest, the slander and the manhunt unleashed against his three supposed accomplices (which were later on declared wanted for astronomic rewards) - four comrades known for their many years of political activity - on the one hand aims for their legal annihilation and on the other, promotes a holistic plan of stripping of meaning and criminalization of anarchists, anti-authoritarians and class struggle.
Because of his political identity, the state moved with rage against him from the first moment. Parallel to the crescendo of misinformation and impression creating by the media, the district attorney tried to interrogate him in the emergency room while he was bedridden and under pharmaceutical influence. The categories against him were based on the "anti-terror" law and enriched with six unsolved robberies, attempted manslaughter and money laundering. He was probably the first man in custody to be held at Malandrino maximum security prison, which is intended to hold convicts only, while attacks by prison guards, vindictive transfers and disciplinary sentences, the exhausting sentence of the first trial (an unheard of for a robbery sentence of 35 years) and the provocative deprivation of basic rights for the preparation of his defense at the court of appeals supplement the oppressive aggressiveness against him.
In these extreme conditions, the comrade defended from the beginning his choice to expropriate a bank, without statements of remorse and with clarity as towards his motives and intentions. He gave meaning to his act as a moment in his critique and action against the system of wage slavery and exploitation, against the antisocial role of the banks and as a part of the polymorphic social struggle.
Furthermore, in the wretched reality of the prisons, he stood dynamically and with dignity from the beginning. He participated in all of the prisoner’s struggles happening the past years in Greece. Advancing to hunger strikes and abstinence from the prison meals - despite the permanent health problems given him by the cop’s bullets - showing his solidarity for his fellow prisoners and fighting for the terms of his survival and existence in the difficult position of imprisonment. Along with other imprisoned anti-authoritarians he was an interactive channel of communication with the grandiose prisoner’s movements in the fall of 2008.
All these reasons - and because Giannis Dimitrakis and the other three wanted anarchists are some of us, comrades and co fighters in the diversity of the struggles for freedom - fired off a mass of actions of solidarity and political defense for them in many cities in Greece. From the posters, texts and brochures to the flyers, banners and slogans on walls and from the attack actions against banks, other economic targets or government vehicles to the massive presence of people at the public events in the amphitheaters, the march in the center of Athens and the demonstrations outside of the prisons of Malandrino, Koridallos, Neapolis and Alikarnasso, the anarchists and anti-authoritarians made clear the way in which they respond to their comrades being held hostage by the state.
The appeal will be on April 28th, where the decision against our comrade will be finalized. Four years after his arrest, four years after the start of this particularly repressive undertaking, one year and some months after the December revolt, the state’s constant and manic attempt to oppress, marginalize and criminalize the people of the struggle is becoming all the more clear. Our key weapon against this policy is active solidarity with all means possible.
The appeal of Giannis Dimitrakis is very important, as much for the legal outcome of his case, as for if we will allow the state’s manipulations and experiments against us to flourish.
In light of the appeal on April 28th 2010, we call out for actions of solidarity everywhere. Collectives and comrades are organizing marches and actions for Tuesday April 27th, throughout Greece. However it would be significant if you also could organize actions for that day (or some day near to it) in your cities and your countries, for example demonstrations outside of Greek embassies or consulates. Many such actions would send a specific message of solidarity and would be important to us.
With comradely greetings,
Assembly for Solidarity (Athens, Greece)
Appel à solidarité internationale pour Giannis Dimitrakis, anarchiste grec emprisonné
A l’occasion du procès en appel le 28 avril 2010, nous appelons à des actions de solidarité internationale.
Cela fait maintenant plus de quatre ans qu’au matin du 16 janvier 2006, l’anarchiste Giannis Dimitrakis a été arrêté, grièvement blessé par des tirs de police, après le braquage d’une filiale de la Banque Nationale dans le centre d’Athènes.
A l’occasion du procès en appel le 28 avril 2010, nous appelons à des actions de solidarité internationale.
Cela fait maintenant plus de quatre ans qu’au matin du 16 janvier 2006, l’anarchiste Giannis Dimitrakis a été arrêté, grièvement blessé par des tirs de police, après le braquage d’une filiale de la Banque Nationale dans le centre d’Athènes.
Instantanément, une véritable tempête d’informations toutes faites s’est abattue ; informations systématiquement fournies par la police et consciencieusement relayées par les médias. Pour que d’autres camarades puissent être reconnus comme membres ou complices, la police a invoqué « le gang des voleurs vêtus de noir » auquel elle a attribué une série de vols et des liens avec des groupes révolutionnaires armés, ce qui lui a permis d’affirmer que l’ensemble du mouvement anarchiste et anti-autoritaire était étroitement relié au crime organisé !!! L’acharnement dans la chasse à l’homme, la diffusion de propos diffamatoires à l’encontre des trois complices présumés de Giannis (dont les têtes furent plus tard mises à prix contre d’astronomiques récompenses) ainsi que son arrestation – soit quatre de nos camarades connus depuis longtemps pour leurs activités politiques – visent, d’une part, à leur anéantissement par le recours au droit et permettent, d’autre part, de mettre en oeuvre un plan de lutte totale ayant pour but de miner le sens des luttes anarchistes, anti-autoritaires, et de classes pour mieux les criminaliser.
Dès le départ, l’Etat a manifesté envers Giannis une hargne sans nom, du fait de son positionnement politique revendiqué. Alors que la création d’un climat de désinformation par les médias allait croissante, le magistrat a tenté d’interroger Giannis sur son lit d’hôpital aux urgences, alors même qu’il état affaibli et que ses facultés de jugement étaient altérées par l’effet des médicaments. Les chefs d’accusation qui ont été retenus contre lui relèvent des lois « antiterroristes » ; ils ont rajouté six vols non résolus, une tentative d’homicide et du blanchiment d’argent. Giannis a probablement été le premier à effectuer de la détention préventive à la prison de haute sécurité de Malandrino où sont exclusivement détenus les condamnés. Il a été agressé par des gardiens, a subi les transfèrements abusifs, les mesures disciplinaires ; l’écrasante condamnation en première instance (chose inouïe : trente-cinq ans ferme pour vol !) et, énième provocation, la privation des droits élémentaires à préparer sa défense devant la cour d’appel rajoutent encore à l’acharnement contre lui.
Dans de telles circonstances, notre camarade a défendu dès le départ son choix d’avoir exproprié une banque sans exprimer aucun remords, tout en étant très clair sur ses motifs et ses intentions : l’acte qu’il a posé fait sens dans la critique et l’action contre le système d’exploitation et d’esclavage salarié, contre la casse sociale que produit la finance, de même qu’il s’inscrit dans une lutte sociale protéiforme.
De plus, dans l’univers sordide de la prison, notre camarade ne s’est jamais laissé défaire et est resté digne. Il a pris part à toutes les luttes de prisonniers qui ont eu lieu ces dernières années en Grèce. Il a fait des grèves de la faim – malgré des problèmes de santé récurrents consécutifs aux balles de la police – en solidarité avec ses codétenus, et luttant pour les conditions de survie et d’existence rendues difficiles dans l’emprisonnement. Avec d’autres antiautoritaires incarcérés, il a été un formidable relais lors du grandiose mouvement de prisonniers de l’automne 2008.
Pour toutes ces raisons – et parce que Giannis Dimitrakis et les trois autres anarchistes recherchés par la police sont des nôtres, camarades en lutte dans la diversité des combats menés pour la liberté – des actions de solidarité politique en leur faveur ont éclaté dans de nombreuses villes de Grèce. Depuis les affiches, les textes, les brochures, les flyers, les banderoles, les graffs, les attaques contre les banques, d’autres cibles économiques, ou des véhicules du gouvernement jusqu’à la massive participation publique dans les amphithéâtres, au rassemblement dans le centre d’Athènes et aux manifestations devant les prisons de Malandrino, Koridallos, Neapolis et Alikarnasso, les anarchistes et les antiautoritaires ont clairement montré comment ils souhaitaient répondre à leurs camarades retenus en otages par l’Etat.
Le procès en appel aura lieu le 28 avril, le verdict sera alors définitif pour notre camarade. Quatre ans après son arrestation, quatre ans après le début de cette répression acharnée, un an et quelques mois après la révolte de Décembre, la constance de l’Etat pour opprimer, marginaliser et criminaliser tous ceux qui luttent est évidente. Notre arme fondamentale contre cette politique est la solidarité en acte, par tous les moyens possibles.
Le procès en appel de Giannis Dimitrakis est d’une importance majeure, autant pour l’issue judiciaire de cette affaire que pour la manière dont nous allons – ou pas – laisser l’Etat nous détruire par ses expérimentations et ses manipulations.
A l’occasion du procès en appel le 28 avril 2010, nous appelons à des actions de solidarité internationale. Des collectifs et des camarades organisent des manifestations et des actions à partir du mardi 27 avril, partout en Grèce. Cette démarche prendrait tout son sens si vous pouviez, en plus, organiser des actions ce jour-là (ou à cette période) où que vous habitiez ; sous la forme, par exemple, de manifestations devant les ambassades et les consulats grecs. De telles actions nous seront un signe manifeste de solidarité et revêtiront une importance particulière à nos yeux.
Salutations fraternelles,
Assemblée pour la Solidarité
Athènes, Grèce.
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Dalla Grecia - Appello per mobilitazione in vista del processo contro Giannis Dimitrakis [italiano e inglese]
Sono trascorsi più di quattro anni da quando, nella mattina del 16 gennaio 2006, gravemente ferito dal fuoco della polizia, Giannis Dimitrakis veniva arrestato dopo la rapina ad una filiale della National Bank nel centro di Atene.
Da subito prorompeva una tempesta di informazioni architettate, sistematicamente supportate dalla polizia e prontamente diffuse dai mass media. Affinchè altri compagni potessero essere indicati come membri e complici, la polizia creava "la banda dei rapinatori in nero", alla quale venivano attribuite una serie di rapine e la prossimità ai gruppi armati rivoluzionari ; veniva quindi proclamato come tutto il movimento anarchico-antiautoritario fosse strettamente connesso alla criminalità organizzata !! L’arresto di Giannis, le calunnie e la caccia all’uomo contro i tre presunti complici (successivamente dichiarati ricercati e con sulle loro teste una taglia astronomica) - quattro compagni conosciuti per i molti anni di attività politica - da un lato mirano al loro annientamento legale, dall’altro promuovono un piano olistico di svuotamento di contenuti e criminalizzazione di anarchici, antiautoritari e della lotta di classe.
Da subito, a causa sua identità politica, la polizia si è rabbiosamente accanita nei confronti di Giannis. Parallelamente al crescendo di disinformazione e clamore generato dai media, il magistrato cercò di interrogarlo nella camera d’emergenza dell’ospedale mentre era costretto a letto e sotto l’effetto di farmaci. Le accuse nei suoi confronti si basavano sulla legge "anti-terrorismo" ed erano corroborate da sei casi di rapina irrisolti, tentata strage e reciclaggio di denaro. E’ stato probabilmente il primo prigioniero in attesa di giudizio ad essere rinchiuso nel carcere di massima sicurezza di Malandrino (che prevede la detenzione dei soli condannati), mentre aggressioni da parte delle guardie, trasferimenti vendicativi e condanne disciplinari, l’estenuante sentenza di primo grado (una condanna senza precenti... 35 anni per una rapina) e la provocatoria privazione dei diritti basilari per la preparazione della sua difesa al processo di appello, si sommano all’ accanimento oppressivo nei suoi confronti.
Pur in queste condizioni estreme, il compagno ha da subito difeso la scelta di voler espropiare una banca, senza pentimenti e con la con chiarezza riguardo le proprie motivazioni e le sue intenzioni. Ha indicato questa azione come un momento nella sua critica e nella sua pratica contro questo sistema di sfruttamento e schiavitù salariata, contro il ruolo antisociale delle banche e come parte del multiforme conflitto sociale.
Quindi, nell’orribile realtà del carcere, il compagno è rimasto attivo e fiero sin dal principio. Ha preso parte a tutte le lotte dei detenuti attuate in Grecia negli ultimi anni, attraverso pratiche come gli scioperi della fame e il rifiuto del vitto carcerario - nonostante i costanti problemi di salute derivanti dai proiettili della polizia - , mostrando la propria solidarietà per i suoi compagni di prigionia e lottando per le condizioni della propria sopravvivenza ed esistenza nella difficoltà dell’imprigionamento. Insieme ad altri prigionieri antiautoritari è stato un canale di interazione nelle comunicazioni con il grandioso movimento dei prigionieri nell’autunno del 2008.
Tutte queste ragioni - e il fatto che Giannis Dimitrakis e i tre anarchici ricercati sono una parte di noi, compagni e co-lottatori nell’eterogeneità delle lotte per la libertà - hanno innescato una molteplicità di azioni di solidarietà e difesa politica in molte città greche. Anarchici e antiautoritari hanno chiarito il modo in cui rispondono ai propri compagni presi in ostaggio dallo stato : manifesti affissi, scritti, opuscoli e volantini, striscioni e scritte sui muri, attacchi contro banche e bersagli economici o veicoli governativi, presenza di massa agli eventi pubblici negli anfiteatri, alla marcia nel centro di Atene e alle manifestazioni fuori dalle carceri di Malandrino, Koridallos, Neapolis e Alikarnasso,.
Il processo di appello si terrà il 28 aprile e la sentenza sul nostro compagno sarà resa definitiva. A quattro anni dal suo arresto, a quattro anni dall’inizio di questo accanimento repressivo, a un anno e qualche mese dalla rivolta di dicembre, si manifestano chiaramente i costanti sforzi dello stato volti a opprimere, marginalizzare e criminalizzare il popolo della lotta. La nostra arma più efficace contro queste pratiche è la solidarietà attiva in tutte le sue forme.
Il processo di appello di Giannis Dimitrakis è davvero importante, tanto per le conseguenze legali di questa storia, quanto per l’apertura a una proliferzione di esperimenti e manipolazioni repressive dello stato contro di noi.
In vista dell’udienza del 28 aprile 2010, facciamo una chiamata internazionale ad azioni di solidarietà . Per martedì 27 aprile, diversi collettivi e compagni stanno organizzando cortei e azioni in Grecia. Sarebbe importante se anche voi per quel giorno (o in prossimità) organizzaste azioni nelle vostre città, come presidi presso i consolati e le ambasciate greche nel vostro paese. Molte azioni di questo tipo ci invierebbero uno specifico messaggio di solidarietà e sarebbero per noi molto importanti.
Con saluti da compagni,
Assemblea per la Solidarietà
(Atene, Grecia)
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It’s been more than four years since the morning of January 16th 2006, when the anarchist Giannis Dimitrakis was arrested, heavily wounded by police fire, after a robbery at a branch of the National Bank in the center of Athens.
From the very first moment a storm of constructed information broke out, systematically supplied by the police and readily carried out by the mass media. The police constructed "the gang of thieves in black," so that other comrades could be named as members, to which was attributed a string of robberies but also a close association to armed revolutionary groups, and then it was proclaimed that the whole of the anarchist- anti-authoritarian movement is closely connected to organized crime !! Gianni’s arrest, the slander and the manhunt unleashed against his three supposed accomplices (which were later on declared wanted for astronomic rewards) - four comrades known for their many years of political activity - on the one hand aims for their legal annihilation and on the other, promotes a holistic plan of stripping of meaning and criminalization of anarchists, anti-authoritarians and class struggle.
Because of his political identity, the state moved with rage against him from the first moment. Parallel to the crescendo of misinformation and impression creating by the media, the district attorney tried to interrogate him in the emergency room while he was bedridden and under pharmaceutical influence. The categories against him were based on the "anti-terror" law and enriched with six unsolved robberies, attempted manslaughter and money laundering. He was probably the first man in custody to be held at Malandrino maximum security prison, which is intended to hold convicts only, while attacks by prison guards, vindictive transfers and disciplinary sentences, the exhausting sentence of the first trial (an unheard of for a robbery sentence of 35 years) and the provocative deprivation of basic rights for the preparation of his defense at the court of appeals supplement the oppressive aggressiveness against him.
In these extreme conditions, the comrade defended from the beginning his choice to expropriate a bank, without statements of remorse and with clarity as towards his motives and intentions. He gave meaning to his act as a moment in his critique and action against the system of wage slavery and exploitation, against the antisocial role of the banks and as a part of the polymorphic social struggle.
Furthermore, in the wretched reality of the prisons, he stood dynamically and with dignity from the beginning. He participated in all of the prisoner’s struggles happening the past years in Greece. Advancing to hunger strikes and abstinence from the prison meals - despite the permanent health problems given him by the cop’s bullets - showing his solidarity for his fellow prisoners and fighting for the terms of his survival and existence in the difficult position of imprisonment. Along with other imprisoned anti-authoritarians he was an interactive channel of communication with the grandiose prisoner’s movements in the fall of 2008.
All these reasons - and because Giannis Dimitrakis and the other three wanted anarchists are some of us, comrades and co fighters in the diversity of the struggles for freedom - fired off a mass of actions of solidarity and political defense for them in many cities in Greece. From the posters, texts and brochures to the flyers, banners and slogans on walls and from the attack actions against banks, other economic targets or government vehicles to the massive presence of people at the public events in the amphitheaters, the march in the center of Athens and the demonstrations outside of the prisons of Malandrino, Koridallos, Neapolis and Alikarnasso, the anarchists and anti-authoritarians made clear the way in which they respond to their comrades being held hostage by the state.
The appeal will be on April 28th, where the decision against our comrade will be finalized. Four years after his arrest, four years after the start of this particularly repressive undertaking, one year and some months after the December revolt, the state’s constant and manic attempt to oppress, marginalize and criminalize the people of the struggle is becoming all the more clear. Our key weapon against this policy is active solidarity with all means possible.
The appeal of Giannis Dimitrakis is very important, as much for the legal outcome of his case, as for if we will allow the state’s manipulations and experiments against us to flourish.
In light of the appeal on April 28th 2010, we call out for actions of solidarity everywhere. Collectives and comrades are organizing marches and actions for Tuesday April 27th, throughout Greece. However it would be significant if you also could organize actions for that day (or some day near to it) in your cities and your countries, for example demonstrations outside of Greek embassies or consulates. Many such actions would send a specific message of solidarity and would be important to us.
With comradely greetings,
Assembly for Solidarity (Athens, Greece)
Gilly - Deux véhicules de la Poste incendiés
"PYROMANE Les pompiers ont été requis à la rue du Gazomètre à Gilly, dans la nuit de jeudi à vendredi vers 1 heure du matin. Un individu venait apparemment de s’introduire sur le parking de la Poste afin d’y dérober les plaques d’une camionnette Kangoo. Une fois celles-ci en poche, il a semble-t-il bouté le feu à deux véhicules qui, en se consumant, ont endommagé deux autres utilitaires garés à proximité.
Alors que les pompiers tentaient d’éteindre les flammes, une Nissan qui circulait sur la chaussée a ralenti à hauteur de l’incendie. Les policiers locaux, déjà sur place, ont trouvé ce comportement suspect et vérifié les plaques de la voiture.
Bingo ! Celles-ci correspondaient à l’immatriculation d’une des Kangoo de la Poste dévorée par le feu. Les patrouilles se sont donc lancées à la poursuite de l’intéressé qui a finalement été intercepté sur la chaussée de Charleroi, à Gilly. Dans son coffre, plusieurs plaques, dont certaines étrangères, ont été retrouvées par les inspecteurs.
Le suspect a été ramené au poste pour un complément d’information avant d’être déféré devant le magistrat de garde au Parquet de Charleroi. Le laboratoire de la police fédérale a quant à lui été requis pour recueillir des indices.
(La Banque de la Poste gère les comptes des prisons et des centres fermés, ndlr)
5.04.2010
http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=1034618"
http://suieetcendres.blogspot.com/2010/04/gilly-deux-vehicules-de-la-poste.html
Alors que les pompiers tentaient d’éteindre les flammes, une Nissan qui circulait sur la chaussée a ralenti à hauteur de l’incendie. Les policiers locaux, déjà sur place, ont trouvé ce comportement suspect et vérifié les plaques de la voiture.
Bingo ! Celles-ci correspondaient à l’immatriculation d’une des Kangoo de la Poste dévorée par le feu. Les patrouilles se sont donc lancées à la poursuite de l’intéressé qui a finalement été intercepté sur la chaussée de Charleroi, à Gilly. Dans son coffre, plusieurs plaques, dont certaines étrangères, ont été retrouvées par les inspecteurs.
Le suspect a été ramené au poste pour un complément d’information avant d’être déféré devant le magistrat de garde au Parquet de Charleroi. Le laboratoire de la police fédérale a quant à lui été requis pour recueillir des indices.
(La Banque de la Poste gère les comptes des prisons et des centres fermés, ndlr)
5.04.2010
http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=1034618"
http://suieetcendres.blogspot.com/2010/04/gilly-deux-vehicules-de-la-poste.html
Athènes: action directe contre une entreprise d'énergie
6-04-2010 - Vers 16h, des inconnus ont attaqué une société privée d'énergie avec un engin explosif.
Le dispositif a été placé à l'entrée du bâtiment "Een Hellas", une société d'énergie privée d'Athènes.
À la suite de l'explosion le rez-de-chaussée de la société a été endommagé.
Source Informa-azione.
Le dispositif a été placé à l'entrée du bâtiment "Een Hellas", une société d'énergie privée d'Athènes.
À la suite de l'explosion le rez-de-chaussée de la société a été endommagé.
Source Informa-azione.
Livourne (Italie) - Deux matons séquestrés pendant deux heures dans la prison de Porto Azzurro
source: courrier florentin
Deux agents pénitentiaires séquestrés par environ 40 détenus, tous détenus dans la même section. Menacés avec de petites lames.
LIVOURNE - Deux agents de la police pénitentiaire en service à la prison de Porto Azzurro à Livourne, ont été séquestrés pendant environ deux heures par environ 40 détenus, tous de la même section. L'épisode s'est produit hier soir vers 19 heures, mais il a été révélé seulement ce matin par le maire Sappe. Les conditions générales de vie à l'intérieur de la prison seraient à l'origine de la séquestration. Les agents ont été menacés par les détenus avec de petites lames et ont été libérés après deux heures de négociation.
[...]
L'EAU CHAUDE ET LES DRAPS MANQUENT - Selon nos informations, la séquestration serait le fruit de la protestation des détenus pour les conditions de vie quotidienne à l'intérieur de la prison: le manque d'eau chaude, des draps changés trop peu souvent et la nourriture insuffisante.
"Les faits d'hier sont graves - explique De Giacomo [syndicaliste des matons ndr.] - nous attendons des punitions exemplaires. Si cependant les problèmes soulevés par les détenus fussent réels, nous demandons une intervention opportune de l'administration de la prison, pour éviter que des épisodes comme ceux d'hier puissent se répéter. Le secrétaire du maire Sappe a demandé une rencontre au ministère de l'Intérieur pour discuter de la situation de la prison de Porto Azzurro. "La structure carcérale est délabrée - commente De Giacomo - on doit faire les comptes avec une carence de personnel chronique. Il y a 320 détenus pour 121 agents, alors qu'il en faudrait au moins 209. Plus grave encore: avant l'été est prévue l'arrivée de quelques 300 détenus. La prison ne pourra pas accueillir ces personnes".
Traduit de l'italien, informa-azione.
Deux agents pénitentiaires séquestrés par environ 40 détenus, tous détenus dans la même section. Menacés avec de petites lames.
LIVOURNE - Deux agents de la police pénitentiaire en service à la prison de Porto Azzurro à Livourne, ont été séquestrés pendant environ deux heures par environ 40 détenus, tous de la même section. L'épisode s'est produit hier soir vers 19 heures, mais il a été révélé seulement ce matin par le maire Sappe. Les conditions générales de vie à l'intérieur de la prison seraient à l'origine de la séquestration. Les agents ont été menacés par les détenus avec de petites lames et ont été libérés après deux heures de négociation.
[...]
L'EAU CHAUDE ET LES DRAPS MANQUENT - Selon nos informations, la séquestration serait le fruit de la protestation des détenus pour les conditions de vie quotidienne à l'intérieur de la prison: le manque d'eau chaude, des draps changés trop peu souvent et la nourriture insuffisante.
"Les faits d'hier sont graves - explique De Giacomo [syndicaliste des matons ndr.] - nous attendons des punitions exemplaires. Si cependant les problèmes soulevés par les détenus fussent réels, nous demandons une intervention opportune de l'administration de la prison, pour éviter que des épisodes comme ceux d'hier puissent se répéter. Le secrétaire du maire Sappe a demandé une rencontre au ministère de l'Intérieur pour discuter de la situation de la prison de Porto Azzurro. "La structure carcérale est délabrée - commente De Giacomo - on doit faire les comptes avec une carence de personnel chronique. Il y a 320 détenus pour 121 agents, alors qu'il en faudrait au moins 209. Plus grave encore: avant l'été est prévue l'arrivée de quelques 300 détenus. La prison ne pourra pas accueillir ces personnes".
Traduit de l'italien, informa-azione.
Madrid: attaque contre un centre de formation de police
source: Madrid Indymedia,05.04.10
Dans la nuit de samedi des pierres ont été lancées contre la porte d'entrée d'une Académie de formation de la Police et d'autres serviteurs de l'État; tant qu'ils continueront à nous arrêter, à nous tabasser, tant qu'il y aura des flics. Nous avons facilement attaqué cette académie, nous pouvons tous le faire, que la révolte se répande, attaquons tous ceux qui défendent l'État, ceux qui protègent les dominants et leurs lois qui protègent l'existant.
Arrêtons la destruction de la terre, arrêtons cette barbarie. Abandonnons les stratégies défensives et lançons l'attaque.
Pour Tamara, pour tous les camarades arrêtés, pour les animaux en cage et torturés!
Tierra Salvaje
Traduit de l'italien, informa-azione.
Dans la nuit de samedi des pierres ont été lancées contre la porte d'entrée d'une Académie de formation de la Police et d'autres serviteurs de l'État; tant qu'ils continueront à nous arrêter, à nous tabasser, tant qu'il y aura des flics. Nous avons facilement attaqué cette académie, nous pouvons tous le faire, que la révolte se répande, attaquons tous ceux qui défendent l'État, ceux qui protègent les dominants et leurs lois qui protègent l'existant.
Arrêtons la destruction de la terre, arrêtons cette barbarie. Abandonnons les stratégies défensives et lançons l'attaque.
Pour Tamara, pour tous les camarades arrêtés, pour les animaux en cage et torturés!
Tierra Salvaje
Traduit de l'italien, informa-azione.
La pie bavarde
Je ne suis qu’une vilaine petite pie, un peu anar, un peu voleuse, qui n’a jamais pu s’empêcher de jacasser.
Vous trouverez sur ce site des textes piochés par-ci, par-là, comme font les pies avec tout ce qui brille dans ce monde obscure. Ainsi que quelques vieilleries perso et autres billets d’humeur…
http://lapiebavarde.wordpress.com/
Herford (Allemagne): attaque incendiaire contre la compagnie d'énergie Eon
" Dans la nuit de mercredi (le 7.4.10) des inconnus ont attaqué deux bâtiments de l'administration d'E.O.N. à Herford. [...] Les dommages matériels sont estimés à 1000 euros, pour la réfection de la façade. Aux alentours du bâtiment, on pouvait lire l'inscription "non au nucléaire". "
Source Direct action news from germany
Source Direct action news from germany
Nottingham (UK): attaque au Molotov contre l'entreprise Serco
(3 mars 2010)
"Samedi à 4h du matin, un cocktail molotov a été jeté contre l'immeuble où siège la compagnie Serco goverment services, à Nottingham.
Serco est une entreprise géante qui profite notamment de l'industrie nucléaire, du complexe pénitentiaire et du système meurtrier des frontières.
Feu aux prisons."
Source 325, 6 avril.
"Samedi à 4h du matin, un cocktail molotov a été jeté contre l'immeuble où siège la compagnie Serco goverment services, à Nottingham.
Serco est une entreprise géante qui profite notamment de l'industrie nucléaire, du complexe pénitentiaire et du système meurtrier des frontières.
Feu aux prisons."
Source 325, 6 avril.
Ecoles, prisons & usines/ Ne sont belles/ Qu'en feu, en cendres et en ruines
Crépy-en-Valois: négociations sous haute tension chez Sodimatex
07.04.2010
Ce mercredi soir, vers 19 heures, les ouvriers de Sodimatex à Crépy-en-Valois ont repris position dans leur usine de fabrication de moquette, en rallumant des feux et en menaçant de nouveau de faire exploser la citerne de propane. Ils entendent ainsi protester contre le piétinement des négociations entreprises dans l'après-midi à la sous-préfecture de Senlis, négociations au cours desquelles le groupe Trèves leur a proposé 3 200 euros de prime supra-légale alors qu'il demandent 21 000 euros d'indemnités supplémentaires pour la perte de leur emploi.
La réunion se pousuivait à Senlis pendant ce temps.
«Ca bouge un peu, mais ce n'est pas ce qu'on demande», a expliqué vers 21H30 Hervé Mallet, un représentant des salariés, lors d'une suspension de séance de ces discussions qui promettaient de durer tard dans la nuit
source le parisien.
07.04.2010
Ce mercredi soir, vers 19 heures, les ouvriers de Sodimatex à Crépy-en-Valois ont repris position dans leur usine de fabrication de moquette, en rallumant des feux et en menaçant de nouveau de faire exploser la citerne de propane. Ils entendent ainsi protester contre le piétinement des négociations entreprises dans l'après-midi à la sous-préfecture de Senlis, négociations au cours desquelles le groupe Trèves leur a proposé 3 200 euros de prime supra-légale alors qu'il demandent 21 000 euros d'indemnités supplémentaires pour la perte de leur emploi.
La réunion se pousuivait à Senlis pendant ce temps.
«Ca bouge un peu, mais ce n'est pas ce qu'on demande», a expliqué vers 21H30 Hervé Mallet, un représentant des salariés, lors d'une suspension de séance de ces discussions qui promettaient de durer tard dans la nuit
source le parisien.
mercredi 7 avril 2010
Lavaur (Tarn): un détenu s'échappe de l'EPM
Un détenu mineur s'évade d'un EPM
AFP 07/04/2010
Un détenu de 17 ans s’est évadé lundi, jour de son anniversaire, de l’Etablissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Lavaur, dans le Tarn, et est encore recherché aujourd'hui, selon le procureur de Castres, Patrick Bouvier.
"Il était à l’EPM depuis 3 semaines, pour purger une peine de 3 mois pour escroqueries et vols avec violence", a relaté à une correspondante de l’AFP le procureur de Castres, qui souligne qu'il s'agit de "la première évasion de l’EPM de Lavaur, ouvert depuis le 11 juin 2007". Le jeune homme a escaladé une gouttière puis a sauté le mur d’enceinte pour s'échapper.
"Les gendarmes ont mis en place un important dispositif dans le Tarn, mais pour l’heure on ne l’a pas encore retrouvé. Il a été inscrit au fichier des personnes recherchées", a précisé le procureur. En 2009, un pensionnaire de l'EPM avait faussé compagnie à ses gardiens pendant une activité à l'extérieur de l'établissement, mais il avait été repris.
AFP 07/04/2010
Un détenu de 17 ans s’est évadé lundi, jour de son anniversaire, de l’Etablissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Lavaur, dans le Tarn, et est encore recherché aujourd'hui, selon le procureur de Castres, Patrick Bouvier.
"Il était à l’EPM depuis 3 semaines, pour purger une peine de 3 mois pour escroqueries et vols avec violence", a relaté à une correspondante de l’AFP le procureur de Castres, qui souligne qu'il s'agit de "la première évasion de l’EPM de Lavaur, ouvert depuis le 11 juin 2007". Le jeune homme a escaladé une gouttière puis a sauté le mur d’enceinte pour s'échapper.
"Les gendarmes ont mis en place un important dispositif dans le Tarn, mais pour l’heure on ne l’a pas encore retrouvé. Il a été inscrit au fichier des personnes recherchées", a précisé le procureur. En 2009, un pensionnaire de l'EPM avait faussé compagnie à ses gardiens pendant une activité à l'extérieur de l'établissement, mais il avait été repris.
mardi 6 avril 2010
Fiche le camp! - Analyse sur les politiques migratoires, les frontières et le contrôle
Analyse de l'évolution du droit d'asile, de l'organisation des frontières et du contrôle des populations.
Expulsion de la « jungle » à Calais, « débat sur l’identité nationale », durcissement en France et en Europe des législations encadrant les migrations, prisons pour étrangers de plus en plus grandes et de plus en plus remplies aux portes de l’Europe...Partout, des machines à expulser de mieux en mieux huilées, des nouveaux gardes pour protéger les frontières de la vielle « forteresse » (les fameux RABITS de l’agence FRONTEX), une coopération entre polices et un fichage informatique des migrants de plus en plus performants... Sans compter le paquet de thune hallucinant (cinq milliards 866 millions d’euros) attribué par la Commission européenne à la « gestion des flux migratoires »...
Les politiques migratoires (gestion, contrôle et répression des flux de populations), sont au cœur de l’actualité médiatique, juridique et policière. Les offensives politiques se succèdent et les réactions ne se font pas attendre : grèves des travailleurs sans-papiers en Europe et dans le monde, révoltes en tout genre un peu partout dans les centres de rétention (et même parfois en dehors), grèves de la faim régulières, émeutes, incendies...
Face à cette actualité bouillonnante, la question qu’on peut se poser est : « Comment agir » ? Comment s’inscrire dans ces luttes sans sombrer dans l’urgence et les écueils de l’« humanitaire », sans instrumentaliser non plus le discours d’un collectif de migrants en lutte, sans ternir ni trahir sa propre façon de voir les choses pour autant ? Autre question non moins importante : comment lutter contre ces mêmes politiques migratoires lorsqu’il n’existe autour de nous aucune mobilisation de sans-papiers ? Pour reprendre une formule toute faite, on pourrait se demander un peu sarcastiquement comment être « activement » solidaire ? Comme de la crème à récurer ? Ou plutôt comme de la soude caustique ?...
Trêve de plaisanterie ! Le problème, c’est qu’à poser les choses en ces termes-là, on passe en quelque sorte à côté de l’essentiel. Quand on aborde la question des luttes contre les politiques migratoires, on se place souvent d’emblée dans une position d’extériorité. Ne partageant pas la condition de « sans-papier », on analyse les choses comme si ces politiques nous étaient étrangères, et on se positionne souvent en tant que « soutien ». Sans s’en rendre compte, on accepte les cloisonnements que le pouvoir nous impose en nous rangeant dans des catégories (« sans papiers », « chômeurs », « jeunes de banlieue »...). On s’approprie ces catégories et on les légitime, sans les penser comme un outil de plus pour nous étudier, nous tracer, nous contrôler, nous diviser et nous rendre toujours plus rentables.
Il ne s’agit pas ici de porter un jugement sur les solidarités pratiques qui peuvent se développer en réponse à des situations d’urgence. D’ailleurs, quelles que soient les formes que ces solidarités peuvent prendre (hébergement, aides financières, cours de langues, soutien lors d’une expulsion...), elles permettent des rencontres, et les pratiques collectives qui sont parfois expérimentées peuvent amener d’autres perspectives. Il s’agit simplement de ne pas oublier que l’enjeu n’est pas d’être seulement solidaire de quelqu’un face à sa condition de merde, mais bien plutôt de cerner ce qui la produit, ce qui nous impose à tous des conditions de merde et donc, ce contre quoi on doit se battre ensemble.
À partir de ce point de vue, il s’agit de faire le lien entre les politiques migratoires et les politiques plus globales de gestion de la population dans lesquelles elles s’intègrent. Analyser les outils de cette gestion, et comprendre comment ils agissent afin de mieux identifier notre ennemi commun, formuler nos perspectives de luttes et réfléchir ensemble où et comment taper, là ou ça fera le plus mal...
Le rôle des migrations dans l’organisation du système mondiale de production et l’arnaque du droit d’asile
L’équation est simple : mondialisation des échanges et délocalisations, ça veut dire implantation d’usines dans de nouveaux pays, et autant de gens qui quittent les campagnes pour s’installer en ville et devenir ouvriers. Les campagnes se désertifient, l’agriculture s’industrialise pour répondre aux nécessités d’une nouvelle organisation de la production. Au final : restructuration des économies locales, chômage, et ... émigration (locale ou mondiale) vers les espaces où se concentre le capital.
De l’autre côté, les délocalisations amènent aussi une réorganisation du territoire. Le capital se concentre dans les mégalopoles, qui deviennent espaces de gestion et de production de l’argent. Un besoin de main-d’œuvre bon marché se crée, pour répondre aux besoins d’une structure urbaine en transformation. La boucle est bouclée : les migrants vont constituer ce nouveau prolétariat sous-payé.
Afin que cette main-d’œuvre reste bon marché, il faut maintenir la pression. L’une des façons d’opérer est de créer un statut séparé pour cette force de travail.
Force de travail à statut séparé, ça veut dire catégories de travailleurs qui n’auront pas le même statut que les autres, que ce soit parce qu’ils sont maintenus dans la clandestinité, ou bien parce qu’ils sont embauchés à coup de contrats spécifiques (type OMI). « Immigrés clandestins », « étrangers en situation irrégulière » ou « sans-papiers », la main-d’œuvre stigmatisée et singularisée est plus facilement exploitable. Ces conditions d’exploitation, avantageuses pour le patronat, permettent par ailleurs d’exercer une pression sur l’ensemble du marché du travail en nivelant les salaires vers le bas. Comme quoi, dès lors que le Droit et l’État nous octroient un statut, on peut être sûr qu’il y a une arnaque.
Depuis les années 80, l’une de ces arnaques s’appelle « droit d’asile ». Le droit d’asile, c’est d’abord une distinction entre « réfugiés économiques » et « réfugiés politiques », qui permet d’opérer une sélection entre les « bons » et les « mauvais », autrement dit entre les travailleurs qu’on va garder pour les exploiter jusqu’à la moelle et ceux qu’on va expulser. En gros, cela permet d’établir des critères qui servent à légitimer le tri des populations. Des critères de façade, bien sûr, puisque personne n’est dupe : c’est à la fois pour des raisons économiques et politiques qu’on émigre, entre autres. Personne n’est dupe non plus, pas même les juges, lorsque c’est l’une de ces raisons qui est mise en avant pour faire passer un dossier de demande d’asile. Néanmoins, cette distinction opère une singularisation de plus (sous des prétextes humanitaires), qui entretient la différence de statut entre les travailleurs migrants et le reste de la main-d’œuvre, ce qui alimente la pression sur l’ensemble du marché du travail. Le droit d’asile : une nouvelle distinction pour plus de plus-value, donc, mais pas seulement.
L’autre effet de la création du droit d’asile, c’est d’embarquer un maximum de migrants dans la course à l’obtention du statut de « réfugié politique ». La « carotte » (dans tous les sens du terme !) de l’accès à un titre de séjour régulier conduit un grand nombre d’entre eux à s’engager dans des démarches administratives. Ça permet aux préfectures d’identifier, d’enregistrer, de maintenir sous contrôle ces migrants, et de recueillir un maximum d’informations sur les fameux flux migratoires. Dès lors qu’ils se sont inscrits à la préfecture, les nouveaux « candidats » à la demande d’asile sont incités à rester sur place (mais contrairement aux candidats de la Star ac’, ils ne sont pas payés, eux !!!). Des rendez-vous réguliers chez les keufs, un suivi exigeant du dossier..., autant de contraintes qui obligent ledit candidat à être suivi de près. Un enfermement de plus dans un quotidien déjà pas
mal carcéral...
Identification et fichage d’un maximum de migrants, contrôle de leurs déplacements etc., le droit d’asile s’impose comme un dispositif de traçabilité administrative et pas simplement comme un outil normatif de plus. Cette traçabilité administrative agit comme un sursis de séjour sur le sol européen, pendant lequel le demandeur va pouvoir être exploité avant d’être parfois régularisé (au compte-gouttes), mais la plupart du temps expulsé...Et hop ! Au suivant...
Une traçabilité parmi d’autres, toujours au service de la gestion des populations...
Les luttes qui s’en tiennent à revendiquer l’accès à un droit (celui-ci ou un autre) acceptent ainsi implicitement le rôle de gestionnaire des politiques de l’État. Le système qui génère la condition de sans-papier n’est pas remis en question. Ce qui est demandé à l’État c’est, au mieux, de réformer la façon dont il nous administre, alors que notre intérêt serait plutôt de refuser tous ces statuts qu’on nous impose pour mieux nous diviser, nous contrôler ! Piètre consolation pour celui qui aime à rêver son patron, son juge, son flic ou son A.S. mort sur les ruines de ce vieux monde. Piètre consolation et maigres perspectives, puisqu’à légitimer et à entretenir ces catégories que nous impose le pouvoir, on entretient la séparation entre les différentes luttes, là où l’enjeu serait de faire des liens...
Aménagement du territoire à flux tendu et gestion des populations à l’heure de l’espace Schengen : la traçabilité comme enjeu économique et comme enjeu de pouvoir...
Parce que des liens, il y en a !!!! Notamment entre les domaines qu’il faut administrer et dont il faut coordonner la gestion, pour contrôler la production et augmenter le pouvoir de rentabilité du système. Ces domaines, ce sont aussi bien la population que le territoire, ou la politique internationale, etc. En bref, toutes les données qu’il va falloir maîtriser pour administrer et gouverner un ensemble de choses qu’on peut appeler pour aller un peu vite une « société ».
Et il faut dire que cette obsession de la gestion des populations a un intérêt de taille dans ce monde de la mobilité obligatoire. Elle répond efficacement aux enjeux d’organisation de la production.
En gros, pour faire du fric, il faut que le capital circule. Il faut que le circuit de la marchandise s’intensifie, pour que celle-ci prenne de la valeur. Et il faut également que les travailleurs soient mobiles, pour répondre aux exigences d’une production / distribution à flux tendu (c’est-à-dire, en gros, ultra rapide et ultra mobile). La difficulté va être alors d’organiser le territoire autour de ce circuit de circulation : mettre en place les dispositifs qui permettront le contrôle et la gestion de cette nécessaire mobilité des travailleurs. Mailler un espace de circulation et maîtriser une population en mouvement pour optimiser la rentabilité du tout.
Le territoire est donc réorganisé autour des axes de circulation. Les frontières physiques deviennent encombrantes dans ce mode de valorisation du capital par la circulation. Elles font obstacle à la rentabilité en ralentissant le trafic (les camions qui attendent en file au poste de douanes, ça fait un peu désordre !). Il va donc falloir les supprimer... En réalité, c’est un peu plus compliqué que ça. Plutôt que de les supprimer, il s’agit en fait de les « invisibiliser » pour qu’elles ne perturbent pas le trafic (de marchandises et de main-d’œuvre), tout en continuant d’en assurer le contrôle. Créer le cadre politique (législatif, militaire, policier...) dans et par lequel la frontière « invisible » pourra se re-matérialiser à tout moment. Dans cet espace de circulation, la frontière cesse d’être un espace limitrophe, une ligne de démarcation. Elle devient mobile. Elle se dissémine dans l’espace.
Ainsi, « plus les frontières disparaissent, et plus elles se renforcent, deviennent pour nous omniprésentes » (in De plages en cages, À Marseille, les travailleurs sans papiers au piège des frontières urbaines, disponible sur infokiosques.net) : contrôle routier, contrôle d’identité, rafles, contrôle CAF, RMI, contrôle encore dans les transports en commun, bornes biométriques à l’entrée des cantines, scanners dans les aéroports... Les frontières sont désormais partout, tout le temps, et chaque coin de rue peut devenir un checkpoint.
L’espace Schengen est le cadre à la fois juridique, politique et policier, qui opère cette « dissémination » de la frontière...
Les accords Schengen datent de 1985 mais ils n’ont cessé d’être remaniés jusqu’en 2007. L’arnaque, c’est de faire croire à la suppression des frontières et à la libre-circulation dans une Europe bunker. En fait, c’est juste le mode opératoire du contrôle qui change tandis que les outils policiers et juridiques permettant ce contrôle se perfectionnent et se coordonnent au niveau européen. L’idée, c’est de « verrouiller une “ population ’’ plutôt qu’un territoire » (in De plages en cages)...
Ça donne, entre autres, l’extension de la pratique du contrôle au-delà des espaces frontaliers. La Convention Schengen consacre la notion de « douane volante », permettant le contrôle des douanes en tout point du territoire (que ce soit le contrôle de marchandises ou celui des titres de séjour). Depuis Schengen également, les contrôles sont effectués sans restriction par tous les types de keufs dans les zones situées à moins de vingt kilomètres de la frontière des États signataires, sur les aires ou portions d’autoroutes situées dans ces mêmes zones, dans les trains (jusqu’au premier arrêt situé après les vingt kilomètres qui délimitent la zone), dans les ports, les aéroports, les gares routières ou ferroviaires ouvertes au trafic international.
Ça donne aussi le fichage de certaines catégories de la population et la traçabilité des marchandises et des personnes à travers tout l’espace européen. Le Système d’ Information Schengen (SIS) fiche les personnes signalées : celles qui doivent être extradées ou qui font l’objet d’un mandat d’arrêt, les disparues, celles qui sont citées à comparaître devant une juridiction, ou encore celles qui sont soupçonnées de participer à des infractions, qui doivent être surveillées ou contrôlées, etc. Certains objets sont également répertoriés dans le fichage : les véhicules automobiles à surveiller, à contrôler ou à saisir, les billets de banque, les documents d’identité volés, les armes à feu... Ce système informatique d’échange de renseignements est déjà opérationnel depuis plusieurs années. Souvent, la consultation du SIS par les keufs est couplée avec la consultation de bases de données nationales (fichier des véhicules volés ou fichier des personnes recherchées, en France par exemple).
L’harmonisation des politiques de visa, d’asile et d’immigration opérée dans le cadre de la Convention Schengen permet en outre de contrôler l’attribution des autorisations d’entrées dans l’espace européen, sans doute afin de mieux tracer les ressortissants étrangers qui y circulent.
Enfin, et c’est peut être ça le plus important, le cadre posé par les accords Schengen renforce la coopération policière et judiciaire par-delà les frontières. Le rôle des agences européennes Europol (pour la police), Eurojust (pour la justice), et à présent FRONTEX (pour le contrôle aux frontières), c’est précisément de coordonner cette coopération. Ces agences sont principalement chargées de faciliter la transmission d’informations entre les services nationaux, et de participer occasionnellement aux équipes communes d’enquêtes criminelles.
La maîtrise du territoire européen, défini en tant qu’espace de circulation, devient possible grâce, entre autres, à la mise en place de ces coopérations (administratives, policières et juridiques).
Ces coopérations s’appuient sur le développement des systèmes informatiques de stockage et de transmission de l’information. D’une part, le support informatique permet de créer facilement et rapidement des bases de données de renseignements qui auront peu de chance de se perdre et pourront être complétées au fil du temps. D’autre part, la rapidité de transmission des informations que permet l’informatique rend ces bases de données consultables à tout moment, et dans toute l’Europe pour certaines d’entre elles. Ces bases de données sont des mines de renseignement concernant les mouvements et les déplacements de ce et de ceux qui contribuent à la production du capital. Tout cela agit comme autant de dispositifs de traçabilité des populations et des marchandises, qui contribuent à changer les modes opératoire du contrôle.
On le voit bien, l’enjeu de ce reformatage des moyens de contrôle dans l’espace européen, c’est la « traçabilité ». Celle-ci est ce qui permet, tout simplement, d’adapter le contrôle à un territoire en mouvement, dans lequel la main-d’œuvre doit circuler avec le plus de fluidité possible. Aux enjeux de gestion d’une économie de flux, répond une nécessaire adaptation du contrôle. La meilleure façon d’y parvenir n’est pas seulement d’en augmenter la fréquence, mais bien plutôt de diffuser celui-ci. Lorsque la surveillance se diffuse, lorsque la possibilité du contrôle devient omniprésente, c’est plus ou moins chacun qui devient son propre keuf. Les dispositifs de traçabilité (de la caméra de vidéosurveillance aux nombreux fichages) permettent précisément de poser ce cadre de la surveillance diffuse. Une surveillance qui facilite le contrôle et son acceptation.
Mais cet enjeu va bien au-delà de la question du maintien de l’ordre social et de la répression. Les dispositifs de traçabilité agissent également comme des outils de « gestion des stocks ». Que ce soit au niveau juridique ou au niveau policier, mais aussi au niveau administratif, ou encore d’un point de vue sanitaire ou médical, il ne s’agit pas seulement d’une extension des champs d’application du contrôle social. Les fichiers en tout genre (demandeurs d’asile, système d’information Schengen, Caf, ANPE, Direction de la cohésion sociale...), les puçages de bestiaux, les campagnes de vaccination obligatoire, les cartes à puces dans toutes les poches et les bornes à tous les coins de rue, ne servent pas seulement à diffuser la surveillance et à nous faire rentrer dans le rang. Le but est aussi d’objectiver, d’analyser et de maîtriser nos déplacements, d’adapter et d’améliorer les dispositifs encadrant notre quotidien, de coordonner l’ensemble de la gestion du cheptel humain... En bref, ça sert à nous rendre toujours plus rentable et ça peut en plus devenir un marché. Un double effet kiss-cool, en quelque sorte !
Les politiques migratoires : laboratoire de la mise en place des dispositifs de traçabilité des populations ?
L’obsession de « la gestion des flux migratoires » est un exemple parlant pour bien comprendre que ce n’est pas seulement de « contrôle » dont il s’agit. Quand on considère l’évolution du chiffre annuel européen des reconduites à la frontière, on constate d’abord que ce chiffre est en constante progression, quelles que soient les dispositions répressives mises en place. Et quand on compare ce chiffre à celui des entrées illégales sur le territoire européen (qui se compte plutôt en centaines de milliers), on est obligé de constater le décalage. Quelque part, c’est rassurant : peu importe les murs à franchir et les règles à braver, il y aura toujours des personnes pour traverser leurs frontières.
Pour autant, vu le paquet de thune et l’énergie dépensée par la communauté européenne autour de cette fameuse gestion des flux migratoires, il faut bien qu’il y ait un intérêt qui dépasse la question du rendement des dispositifs mis en place aux frontières pour limiter l’accès à l’« Europe forteresse ». Cet intérêt, c’est celui de pouvoir tracer une catégorie de population qui constitue un vivier de main-d’œuvre intéressant pour le patronat. Enregistrer l’identité des personnes avant même leur entrée sur le territoire européen, contrôler leurs déplacements, afin de réguler (dans la mesure du possible) les flux de populations en fonction des besoins du marché du travail.
En somme, les dispositifs de traçabilité à l’œuvre dans cette gestion des flux, permettent de rationaliser ces derniers pour les rentabiliser au mieux. On pourrait presque suggérer que les politiques migratoires sont un laboratoire de la mise en place de ces dispositifs de traçabilité, qui seront ensuite appliqués à d’autres catégories de la population. D’ailleurs, les champs d’application de ces dispositifs dépassent toujours très vite le cadre des politiques migratoires. Par exemple, les visas ont été les premiers documents administratifs en Europe dans lesquels des données biométriques furent intégrées. Quelques années après, ce sont tous les documents d’identité en Europe qui sont « biométrisés », avant que ce mode d’identification ne s’étende à notre quotidien, des bornes biométriques des cantines scolaires aux restaurants d’entreprises...
Le mécanisme est à chaque fois identique : lorsqu’une mesure coercitive passe dans un domaine, on peut être sûr de son extension rapide à d’autres domaines. On se souviendra, à titre d’exemple, de l’excuse de la pédophilie qui a banalisé l’idée du fichage ADN, depuis lors élargi à presque toutes les autres catégories de délits.
C’est le mécanisme d’intégration de la gestion administrative aux procédés de contrôle social qui caractérise les dispositifs de traçabilité. Ceux-ci reflètent historiquement l’extension et l’acceptation d’un certain modèle « d’assistance sociale », inextricablement lié à des dispositifs de répression policière. Un certain usage de la gestion administrative qui consacre une façon d’envisager le contrôle en termes de surveillance. Une surveillance adaptée à une maîtrise de l’économie qui passe inévitablement par la gestion des populations. Avec l’extension de l’usage de l’informatique, la gestion administrative devient un instrument parfaitement adapté à la mise en œuvre de la surveillance. Du champ législatif aux infrastructures policières et militaires, en passant par les négociations politiques et les accords internationaux, rien n’échappe à cette production du contrôle social via la gestion administrative. Cela permet de justifier, à coups d’édulcorants, la création de nouveaux délits, de nouvelles lois et de nouvelles mesures qui encadrent la gestion rationalisée du nouveau sous-prolétariat européen.
Évolutions des politiques de rétention en France et en Europe
La récente évolution de la fonction des centres de rétention est, à ce propos, significative. Conçus au départ pour servir de rouages opérationnels à la machine à expulser, les camps de rétention, en France et en Europe, servent de plus en plus d’espace de stockage dans lesquels un maximum de personnes vont être identifiées, enregistrées, expulsées ou libérées en Europe pour servir d’esclaves à des patrons du BTP ou autres (pendant un temps plus ou moins court).
« Pour l’exemple, les procédures de demandes d’asile en centre de rétention n’ont cessé de se banaliser ces dernières années. Elles servent également d’instrument de coercition afin de dissuader les sans-papiers de se montrer au grand jour et de revendiquer leurs droits » (« Évolution des camps de rétention pour étrangers », Courant alternatif, décembre 2009.).
La perspective illusoire d’obtenir des papiers pousse bon nombre de gens à filer leur vrai nom ( à la Cimade ou aux keufs, peu importe). En s’enregistrant sous leur véritable identité, les « retenus » sont définitivement contraints au calme. Dès lors que le consulat de leur pays de naissance a les moyens de les reconnaître, il n’y a plus aucun obstacle à leur expulsion. On comprend assez vite que les procédures de demande d’asile, qui permettent l’identification des personnes, ont pour effet de maintenir la pression. On pourrait rajouter qu’elles obligent le demandeur à rester sur place pour suivre son dossier (s’il ne veut pas être qualifié de « fraudeur »), ce qui permet de limiter et contrôler ses déplacements.
Dans la même logique, la Communauté européenne investit dans la construction de deux types de centres de rétention aux portes de l’Europe : les « centres de déportation », où les migrants pourront être retenus jusqu’à douze mois avant d’être expulsés, et les « centre gardés pour étrangers », qui serviront à vérifier et enregistrer, dans des bases de données, le statut et l’identité des migrants qui franchissent sans visa les frontières de l’Europe. Ces énormes camps, situés dans des zones stratégiques (au large de la Grèce ou aux portes de la Pologne), sont largement approvisionnés en chair fraîche par toutes les patrouilles de polices nationales qui circulent aux frontières des eaux territoriales. Lorsque ces patrouilles préfèrent ne rien voir ou jouer aux naufrageurs, il y a encore les nouveaux anges gardiens de l’Europe pour assurer le sale boulot : les RABITS (« équipes d’intervention rapide aux frontières ») de l’Agence européenne pour la gestion intégrée des frontières : FRONTEX.
Dans ces nouveaux camps, la fonction d’enfermement se couple avec une fonction d’enregistrement et d’identification des migrants. Les migrants sont identifiés après être passés par une série d’examens médicaux digne de la traite des esclaves au 17 ème siècle. C’est encore une fois l’agence FRONTEX qui dépêche ses experts médicaux pour effectuer ce genre d’examens. Outre les analyses sur la repousse des poils pubiens (eh non, c’est pas une blague), l’agence propose le prélèvement ADN des prisonniers, pour déterminer leur âge avec plus de précision. Leurs empreintes et photos biométriques sont intégrées au fichier EURODAC, un fichier originellement prévu pour les demandeurs d’asile mais très vite étendu au fichage des personnes entrées illégalement sur le territoire européen. Si les migrants passés au crible se montrent récalcitrants, les agents de FRONTEX ont aussi pour mission d’« aider » au retour des personnes dont l’identification n’a pas été possible. Un retour qui sera d’ailleurs un aller simple vers un autre camp de concentration situé en dehors de l’espace Schengen. Un des nombreux camps libyens financés par l’Europe, par exemple, dans lequel les retenus non identifiés seront parqués pendant quelques mois, avant d’être tout simplement « libérés » dans un désert quelconque, sans eau ni vivres.
Il faut cependant souligner que les autorités ne peuvent pas exécuter touts les arrêtés d’expulsion. La majorité des migrants qui passent par ces grands camps de rétention aux portes de l’Europe sont relâchés. Mais seulement après avoir été enregistrés dans la base de données EURODAC, en tant que demandeurs d’asile. Ils sortent de ces camps avec le statut de « Dublin II ». Commence alors pour eux un parcours du combattant digne d’un roman de Kafka.
Dublin II, la « fraude à la demande d’asile » et le fichier EURODAC
En matière de Droit ( civil ou pénal), le délit de « fraude » désigne « un acte réalisé par des moyens déloyaux, destiné à obtenir un avantage matériel ou moral indu, ou réalisé avec l’intention d’échapper à l’exécution d’une loi » (définition WIKIPEDIA). Ce qu’on peut remarquer, c’est que la fraude n’est jamais préjudiciable à une tierce personne. C’est souvent une débrouille ou un détournement pour profiter, vis à vis d’une entreprise, d’une autorité, d’une institution, d’ « avantages » dont on ne pourrait bénéficier autrement. On fraude les transports en commun, la SNCF, la CAF, les Impôts..., et, depuis les années 90, quand on est étranger en situation irrégulière, on peut aussi frauder le droit d’asile.
L’invention du délit de « fraude à la demande d’asile » date de la première Convention Dublin (15 juin 1990), une convention d’application concernant les politiques migratoires. Dans les textes, il s’agit d’ « améliorer le dispositif de détermination de l’État responsable de la demande d’asile ». Dans les faits, cette œuvre philanthropique permet de limiter la demande d’asile à un seul pays. Une base de données est créée, dans laquelle sont enregistrées les empreintes digitales (biométriques) des requérants. Cette base de données est censée détecter les fraudeurs : ceux qui voudraient déposer une demande d’asile dans plusieurs pays à la fois. Indéniablement, la Convention Dublin permet de limiter les régularisations en Europe, mais ce n’est pas là le seul effet...
La création du délit de « fraude à la demande d’asile » justifie et légitime la mise en place d’un système de contrôle des migrants, qui passe par leur fichage et leur suivi administratif, autrement dit par leur traçabilité. La fameuse base de données des demandeurs d’asile, inaugurée avec la première Convention Dublin, est rapidement étendue au reste des migrants avec les accords de Dublin II en janvier 2003. Cette base de données devient le premier fichier biométrique international, le fichier EURODAC. EURODAC recense, centralise et compare les empreintes digitales de trois catégories d’ « étrangers » : les « demandeurs d’asile », mais aussi les « étrangers interpellés lors du franchissement irrégulier d’une frontière extérieure » et les « étrangers se trouvant illégalement sur le territoire d’un État membre ». Le fichier regroupe des informations concernant l’identité des personnes, leurs entrées et sorties du territoire, leurs déplacements internes, leur demande d’asile, leurs éventuelles reconduites à la frontière, leurs demandes de visas et leurs empreintes biométriques.
L’unité centrale (qui dispose d’un système de reconnaissance des empreintes digitales) est installée à Bruxelles. Cependant, c’est une société française qui sous-traite la gestion des données biométriques : la société STERIA...
Combiné au renforcement des infrastructures de contrôle et d’enfer-mement aux frontières de l’espace Schengen, le cadre législatif posé par Dublin II provoque l’inscription automatique et forcée d’un maximum de migrants dans la base de données EURODAC. Les portes d’entrée en Europe sont souvent les mêmes (Grèce, Pologne, Lituanie, Lettonie...), et c’est souvent dans ces pays que les migrants se font interpeller en premier. Ils sont alors conduits dans les « centres gardés pour étrangers » (sur l’île de Lesbos ou de Lampedusa), enregistrés dans le fichier EURODAC, et contraints de déposer une demande d’asile. Ils deviennent alors des « Dublin II »... Pendant douze mois, c’est l’État dans lequel ils se sont fait serrer en premier qui est responsable de leur sort. Ils ne pourront effectuer aucune démarche administrative dans aucun autre État membre. En théorie, ils n’ont pas le droit de quitter le territoire qui traite leur demande d’asile, et il faut savoir que les personnes accusées de fraude à la demande d’asile peuvent être poursuivies et condamnées à des peines de prison allant jusqu’à un an. S’ils se font interpeller quelque part en Europe durant cette période, il y a de fortes chances (86% des cas) qu’ils soient rapidement expulsés vers le pays où ils ont fait leur demande initiale. L’État requis a trois mois pour envoyer une réponse à l’État qui demande le renvoi du prisonnier. La réponse, si elle tarde à arriver, est supposée positive, et le « candidat au refuge » est muni d’un laissez-passer de six mois pour retourner par ses propres moyens dans le pays d’accueil, s’il n’est pas courtoisement raccompagné par la PAF avant cela. Passé le délai des douze mois, si le « dublinisé » a réussi à ne pas se faire serrer, il doit encore attendre six mois afin de prouver sa présence (depuis au moins six mois) sur le territoire où il veut résider, et être enfin autorisé à déposer une nouvelle demande (qui, au final, a peu de chance d’aboutir).
Il va sans dire que les « pays d’accueil » (ces pays où on rencontre les keufs d’Europe pour la première fois), sont également les plus restrictifs en matière de droit d’asile. Pour l’exemple, la Grèce (pays d’entrée de tous les flux migratoires venant du Proche et du Moyen-Orient) octroie 0,4% de réponses positives aux demandes d’asile, alors qu’elle totalise 70% des entrées au niveau européen. Pour comparer, l’Italie accorde environ 40% de réponses positives au même type de requêtes.
Malgré tout, ça prendra un certain temps pour expulser les migrants « dublinisés ». Au moins le temps de la procédure. Certains pas-seront certaine-ment entre les mailles du filet, en refusant dès le départ de donner aux keufs ou à la Croix-Rouge leur véritable identité, en se mutilant les doigts par la suite afin d’effacer leurs empreintes (acide, coups de rasoir...) et en se séparant définitivement de toute trace de leur identité (papiers, lettres, photos...). Peu importe, pendant ce sursis, ils pourront servir de vivier de main-d’œuvre corvéable à merci, avant d’être expulsés et remplacés par d’autres... En matière de politique migratoire, Dublin II c’est bien pratique : ça renforce le champ d’application et la performance des dispositifs de traçabilité des migrants, ça opère une sorte de régulation des flux migratoires en fonction des besoins de main d’œuvre, et ça concentre cette gestion aux frontières de l’Europe, comme une ultime étape vers l’« externalisation » finale !
Aide au développement, traçabilité et externalisation de la gestion des flux migratoires
L’« externalisation », c’est le mouvement qui consiste à repousser la gestion des flux migratoires à l’extérieur des frontières physiques de l’Europe. Et ça fait un moment que ça traîne dans les offices européens, cette idée-là. Au sommet de Tampere en 1993, il était déjà question de créer, dans les pays voisins, des guichets où la demande d’asile pourrait être déposée sans avoir à rentrer dans l’espace Schengen, et d’instituer des « zones de sécurité » aux limites de l’Europe, où les demandeurs d’asile déboutés seraient parqués avant que ne soit trouvée une « solution » à leur exil. Si ces propositions n’ont pas été appliquées telles quelles, c’est cependant à ce type de gestion complètement externalisée que les politiques migratoires tendent aujourd’hui. La fermeture des frontières permet de réduire, ou du moins de réguler l’afflux de populations aux portes de l’espace Schengen. Le contrôle administratif et l’augmentation des espaces concentrationnaires aux portes de l’Europe permet une gestion de l’immigration concentrée dans des États tampons. La coopération entre l’Europe et les États voisins vient renforcer cette politique d’externalisation, que ce soit par l’organisation d’accords bilatéraux pour faciliter les expulsions, par la formation conjointe des gardes-frontières des pays tiers, ou par la mise en place, dans ces pays de transit, d’une politique forte de répression de l’émigration.
Il va sans dire qu’en matière de coopération, les États européens disposent d’un argument de taille : la thune qu’ils balancent dans les « programmes européens d’aide au développement ». Une partie de ces crédits européens est injectée dans un programme précis de lutte contre l’immigration clandestine. Ce sont les programmes « Solidarité et gestion des flux migratoires ». À titre d’exemple, le « programme d’aide au Maroc » prévoit de mettre en place des « mécanismes de solidarité » dans quatre domaines : le contrôle et la surveillance des frontières extérieures, le retour des ressortissants de pays tiers en situation irrégulière, l’intégration des ressortissants de pays tiers en séjour régulier, et l’asile. Il faut ajouter que le Maroc a par ailleurs pris des dispositions pour rendre illégale l’émigration : entrée en vigueur le 21 novembre 2003, la « loi sur l’émigration irrégulière » prévoit des peines de prison ferme pour les contrevenants.
Les politiques d’externa-lisation consacrent en fait l’idée d’une sous-traitance de la gestion des flux migratoires par les États limitrophes de l’espace Schengen. Au final, il s’agit d’installer les dispositifs de traçabilité, dans ces pays par lesquels transite nécessairement la main-d’œuvre, avant de fouler le sol européen. Et on imagine bien le bénéfice pour les patrons d’Europe : un vivier de main-d’œuvre à disposition, dont on connaît le profil précis et dont on peut réguler l’afflux à distance, à coups de contrats de travail spécifiques ou de visas de courte durée, en fonction de la demande et des besoins du marché du travail.
Quelles que soient leurs applications, les politiques migratoires s’intègrent dans les politiques plus globales de gestion et de rentabilisation de la population. Les dispositifs de traçabilité apparaissent comme les outils les mieux adaptés à la mise en œuvre de ces politiques. Dans ce monde de la rapidité obligatoire, ils rendent possible le contrôle de nos mouvements sans en affecter la nécessaire mobilité. Parmi ces dispositifs, le fichage est l’un des instruments les plus performants. C’est d’ailleurs quotidiennement qu’on y est confronté, des guichets de la CAF aux bornes des cantines scolaires, en passant inévitablement par les locaux des services de police.
Si nous voulons conclure sur la question du fichage, c’est parce que ça nous a semblé un élément d’analyse efficace pour comprendre comment s’articulent ensemble les politiques de gestion de notre quotidien à tous. Un élément d’analyse efficace pour identifier les dispositifs mis en œuvre par ces politiques, comme autant de cibles et de frontières à abattre dans les combats que nous pouvons mener. Un élément d’analyse efficace pour formuler des angles d’attaques communs...
Pour que, de la machine à expulser à la machine à exploiter, des politiques migratoires aux politiques de gestion de la population, nous mettions enfin le feu, une fois pour toutes, à cette vaste entreprise d’exploitation et de destruction qu’on nomme capitalisme... À ce monde de merde, quoi!
Texte tiré du Bulletin de contre-info en Cévennes
http://contreinfo7.internetdown.org
contreinfo7@riseup.net
Expulsion de la « jungle » à Calais, « débat sur l’identité nationale », durcissement en France et en Europe des législations encadrant les migrations, prisons pour étrangers de plus en plus grandes et de plus en plus remplies aux portes de l’Europe...Partout, des machines à expulser de mieux en mieux huilées, des nouveaux gardes pour protéger les frontières de la vielle « forteresse » (les fameux RABITS de l’agence FRONTEX), une coopération entre polices et un fichage informatique des migrants de plus en plus performants... Sans compter le paquet de thune hallucinant (cinq milliards 866 millions d’euros) attribué par la Commission européenne à la « gestion des flux migratoires »...
Les politiques migratoires (gestion, contrôle et répression des flux de populations), sont au cœur de l’actualité médiatique, juridique et policière. Les offensives politiques se succèdent et les réactions ne se font pas attendre : grèves des travailleurs sans-papiers en Europe et dans le monde, révoltes en tout genre un peu partout dans les centres de rétention (et même parfois en dehors), grèves de la faim régulières, émeutes, incendies...
Face à cette actualité bouillonnante, la question qu’on peut se poser est : « Comment agir » ? Comment s’inscrire dans ces luttes sans sombrer dans l’urgence et les écueils de l’« humanitaire », sans instrumentaliser non plus le discours d’un collectif de migrants en lutte, sans ternir ni trahir sa propre façon de voir les choses pour autant ? Autre question non moins importante : comment lutter contre ces mêmes politiques migratoires lorsqu’il n’existe autour de nous aucune mobilisation de sans-papiers ? Pour reprendre une formule toute faite, on pourrait se demander un peu sarcastiquement comment être « activement » solidaire ? Comme de la crème à récurer ? Ou plutôt comme de la soude caustique ?...
Trêve de plaisanterie ! Le problème, c’est qu’à poser les choses en ces termes-là, on passe en quelque sorte à côté de l’essentiel. Quand on aborde la question des luttes contre les politiques migratoires, on se place souvent d’emblée dans une position d’extériorité. Ne partageant pas la condition de « sans-papier », on analyse les choses comme si ces politiques nous étaient étrangères, et on se positionne souvent en tant que « soutien ». Sans s’en rendre compte, on accepte les cloisonnements que le pouvoir nous impose en nous rangeant dans des catégories (« sans papiers », « chômeurs », « jeunes de banlieue »...). On s’approprie ces catégories et on les légitime, sans les penser comme un outil de plus pour nous étudier, nous tracer, nous contrôler, nous diviser et nous rendre toujours plus rentables.
Il ne s’agit pas ici de porter un jugement sur les solidarités pratiques qui peuvent se développer en réponse à des situations d’urgence. D’ailleurs, quelles que soient les formes que ces solidarités peuvent prendre (hébergement, aides financières, cours de langues, soutien lors d’une expulsion...), elles permettent des rencontres, et les pratiques collectives qui sont parfois expérimentées peuvent amener d’autres perspectives. Il s’agit simplement de ne pas oublier que l’enjeu n’est pas d’être seulement solidaire de quelqu’un face à sa condition de merde, mais bien plutôt de cerner ce qui la produit, ce qui nous impose à tous des conditions de merde et donc, ce contre quoi on doit se battre ensemble.
À partir de ce point de vue, il s’agit de faire le lien entre les politiques migratoires et les politiques plus globales de gestion de la population dans lesquelles elles s’intègrent. Analyser les outils de cette gestion, et comprendre comment ils agissent afin de mieux identifier notre ennemi commun, formuler nos perspectives de luttes et réfléchir ensemble où et comment taper, là ou ça fera le plus mal...
Le rôle des migrations dans l’organisation du système mondiale de production et l’arnaque du droit d’asile
L’équation est simple : mondialisation des échanges et délocalisations, ça veut dire implantation d’usines dans de nouveaux pays, et autant de gens qui quittent les campagnes pour s’installer en ville et devenir ouvriers. Les campagnes se désertifient, l’agriculture s’industrialise pour répondre aux nécessités d’une nouvelle organisation de la production. Au final : restructuration des économies locales, chômage, et ... émigration (locale ou mondiale) vers les espaces où se concentre le capital.
De l’autre côté, les délocalisations amènent aussi une réorganisation du territoire. Le capital se concentre dans les mégalopoles, qui deviennent espaces de gestion et de production de l’argent. Un besoin de main-d’œuvre bon marché se crée, pour répondre aux besoins d’une structure urbaine en transformation. La boucle est bouclée : les migrants vont constituer ce nouveau prolétariat sous-payé.
Afin que cette main-d’œuvre reste bon marché, il faut maintenir la pression. L’une des façons d’opérer est de créer un statut séparé pour cette force de travail.
Force de travail à statut séparé, ça veut dire catégories de travailleurs qui n’auront pas le même statut que les autres, que ce soit parce qu’ils sont maintenus dans la clandestinité, ou bien parce qu’ils sont embauchés à coup de contrats spécifiques (type OMI). « Immigrés clandestins », « étrangers en situation irrégulière » ou « sans-papiers », la main-d’œuvre stigmatisée et singularisée est plus facilement exploitable. Ces conditions d’exploitation, avantageuses pour le patronat, permettent par ailleurs d’exercer une pression sur l’ensemble du marché du travail en nivelant les salaires vers le bas. Comme quoi, dès lors que le Droit et l’État nous octroient un statut, on peut être sûr qu’il y a une arnaque.
Depuis les années 80, l’une de ces arnaques s’appelle « droit d’asile ». Le droit d’asile, c’est d’abord une distinction entre « réfugiés économiques » et « réfugiés politiques », qui permet d’opérer une sélection entre les « bons » et les « mauvais », autrement dit entre les travailleurs qu’on va garder pour les exploiter jusqu’à la moelle et ceux qu’on va expulser. En gros, cela permet d’établir des critères qui servent à légitimer le tri des populations. Des critères de façade, bien sûr, puisque personne n’est dupe : c’est à la fois pour des raisons économiques et politiques qu’on émigre, entre autres. Personne n’est dupe non plus, pas même les juges, lorsque c’est l’une de ces raisons qui est mise en avant pour faire passer un dossier de demande d’asile. Néanmoins, cette distinction opère une singularisation de plus (sous des prétextes humanitaires), qui entretient la différence de statut entre les travailleurs migrants et le reste de la main-d’œuvre, ce qui alimente la pression sur l’ensemble du marché du travail. Le droit d’asile : une nouvelle distinction pour plus de plus-value, donc, mais pas seulement.
L’autre effet de la création du droit d’asile, c’est d’embarquer un maximum de migrants dans la course à l’obtention du statut de « réfugié politique ». La « carotte » (dans tous les sens du terme !) de l’accès à un titre de séjour régulier conduit un grand nombre d’entre eux à s’engager dans des démarches administratives. Ça permet aux préfectures d’identifier, d’enregistrer, de maintenir sous contrôle ces migrants, et de recueillir un maximum d’informations sur les fameux flux migratoires. Dès lors qu’ils se sont inscrits à la préfecture, les nouveaux « candidats » à la demande d’asile sont incités à rester sur place (mais contrairement aux candidats de la Star ac’, ils ne sont pas payés, eux !!!). Des rendez-vous réguliers chez les keufs, un suivi exigeant du dossier..., autant de contraintes qui obligent ledit candidat à être suivi de près. Un enfermement de plus dans un quotidien déjà pas
mal carcéral...
Identification et fichage d’un maximum de migrants, contrôle de leurs déplacements etc., le droit d’asile s’impose comme un dispositif de traçabilité administrative et pas simplement comme un outil normatif de plus. Cette traçabilité administrative agit comme un sursis de séjour sur le sol européen, pendant lequel le demandeur va pouvoir être exploité avant d’être parfois régularisé (au compte-gouttes), mais la plupart du temps expulsé...Et hop ! Au suivant...
Une traçabilité parmi d’autres, toujours au service de la gestion des populations...
Les luttes qui s’en tiennent à revendiquer l’accès à un droit (celui-ci ou un autre) acceptent ainsi implicitement le rôle de gestionnaire des politiques de l’État. Le système qui génère la condition de sans-papier n’est pas remis en question. Ce qui est demandé à l’État c’est, au mieux, de réformer la façon dont il nous administre, alors que notre intérêt serait plutôt de refuser tous ces statuts qu’on nous impose pour mieux nous diviser, nous contrôler ! Piètre consolation pour celui qui aime à rêver son patron, son juge, son flic ou son A.S. mort sur les ruines de ce vieux monde. Piètre consolation et maigres perspectives, puisqu’à légitimer et à entretenir ces catégories que nous impose le pouvoir, on entretient la séparation entre les différentes luttes, là où l’enjeu serait de faire des liens...
Aménagement du territoire à flux tendu et gestion des populations à l’heure de l’espace Schengen : la traçabilité comme enjeu économique et comme enjeu de pouvoir...
Parce que des liens, il y en a !!!! Notamment entre les domaines qu’il faut administrer et dont il faut coordonner la gestion, pour contrôler la production et augmenter le pouvoir de rentabilité du système. Ces domaines, ce sont aussi bien la population que le territoire, ou la politique internationale, etc. En bref, toutes les données qu’il va falloir maîtriser pour administrer et gouverner un ensemble de choses qu’on peut appeler pour aller un peu vite une « société ».
Et il faut dire que cette obsession de la gestion des populations a un intérêt de taille dans ce monde de la mobilité obligatoire. Elle répond efficacement aux enjeux d’organisation de la production.
En gros, pour faire du fric, il faut que le capital circule. Il faut que le circuit de la marchandise s’intensifie, pour que celle-ci prenne de la valeur. Et il faut également que les travailleurs soient mobiles, pour répondre aux exigences d’une production / distribution à flux tendu (c’est-à-dire, en gros, ultra rapide et ultra mobile). La difficulté va être alors d’organiser le territoire autour de ce circuit de circulation : mettre en place les dispositifs qui permettront le contrôle et la gestion de cette nécessaire mobilité des travailleurs. Mailler un espace de circulation et maîtriser une population en mouvement pour optimiser la rentabilité du tout.
Le territoire est donc réorganisé autour des axes de circulation. Les frontières physiques deviennent encombrantes dans ce mode de valorisation du capital par la circulation. Elles font obstacle à la rentabilité en ralentissant le trafic (les camions qui attendent en file au poste de douanes, ça fait un peu désordre !). Il va donc falloir les supprimer... En réalité, c’est un peu plus compliqué que ça. Plutôt que de les supprimer, il s’agit en fait de les « invisibiliser » pour qu’elles ne perturbent pas le trafic (de marchandises et de main-d’œuvre), tout en continuant d’en assurer le contrôle. Créer le cadre politique (législatif, militaire, policier...) dans et par lequel la frontière « invisible » pourra se re-matérialiser à tout moment. Dans cet espace de circulation, la frontière cesse d’être un espace limitrophe, une ligne de démarcation. Elle devient mobile. Elle se dissémine dans l’espace.
Ainsi, « plus les frontières disparaissent, et plus elles se renforcent, deviennent pour nous omniprésentes » (in De plages en cages, À Marseille, les travailleurs sans papiers au piège des frontières urbaines, disponible sur infokiosques.net) : contrôle routier, contrôle d’identité, rafles, contrôle CAF, RMI, contrôle encore dans les transports en commun, bornes biométriques à l’entrée des cantines, scanners dans les aéroports... Les frontières sont désormais partout, tout le temps, et chaque coin de rue peut devenir un checkpoint.
L’espace Schengen est le cadre à la fois juridique, politique et policier, qui opère cette « dissémination » de la frontière...
Les accords Schengen datent de 1985 mais ils n’ont cessé d’être remaniés jusqu’en 2007. L’arnaque, c’est de faire croire à la suppression des frontières et à la libre-circulation dans une Europe bunker. En fait, c’est juste le mode opératoire du contrôle qui change tandis que les outils policiers et juridiques permettant ce contrôle se perfectionnent et se coordonnent au niveau européen. L’idée, c’est de « verrouiller une “ population ’’ plutôt qu’un territoire » (in De plages en cages)...
Ça donne, entre autres, l’extension de la pratique du contrôle au-delà des espaces frontaliers. La Convention Schengen consacre la notion de « douane volante », permettant le contrôle des douanes en tout point du territoire (que ce soit le contrôle de marchandises ou celui des titres de séjour). Depuis Schengen également, les contrôles sont effectués sans restriction par tous les types de keufs dans les zones situées à moins de vingt kilomètres de la frontière des États signataires, sur les aires ou portions d’autoroutes situées dans ces mêmes zones, dans les trains (jusqu’au premier arrêt situé après les vingt kilomètres qui délimitent la zone), dans les ports, les aéroports, les gares routières ou ferroviaires ouvertes au trafic international.
Ça donne aussi le fichage de certaines catégories de la population et la traçabilité des marchandises et des personnes à travers tout l’espace européen. Le Système d’ Information Schengen (SIS) fiche les personnes signalées : celles qui doivent être extradées ou qui font l’objet d’un mandat d’arrêt, les disparues, celles qui sont citées à comparaître devant une juridiction, ou encore celles qui sont soupçonnées de participer à des infractions, qui doivent être surveillées ou contrôlées, etc. Certains objets sont également répertoriés dans le fichage : les véhicules automobiles à surveiller, à contrôler ou à saisir, les billets de banque, les documents d’identité volés, les armes à feu... Ce système informatique d’échange de renseignements est déjà opérationnel depuis plusieurs années. Souvent, la consultation du SIS par les keufs est couplée avec la consultation de bases de données nationales (fichier des véhicules volés ou fichier des personnes recherchées, en France par exemple).
L’harmonisation des politiques de visa, d’asile et d’immigration opérée dans le cadre de la Convention Schengen permet en outre de contrôler l’attribution des autorisations d’entrées dans l’espace européen, sans doute afin de mieux tracer les ressortissants étrangers qui y circulent.
Enfin, et c’est peut être ça le plus important, le cadre posé par les accords Schengen renforce la coopération policière et judiciaire par-delà les frontières. Le rôle des agences européennes Europol (pour la police), Eurojust (pour la justice), et à présent FRONTEX (pour le contrôle aux frontières), c’est précisément de coordonner cette coopération. Ces agences sont principalement chargées de faciliter la transmission d’informations entre les services nationaux, et de participer occasionnellement aux équipes communes d’enquêtes criminelles.
La maîtrise du territoire européen, défini en tant qu’espace de circulation, devient possible grâce, entre autres, à la mise en place de ces coopérations (administratives, policières et juridiques).
Ces coopérations s’appuient sur le développement des systèmes informatiques de stockage et de transmission de l’information. D’une part, le support informatique permet de créer facilement et rapidement des bases de données de renseignements qui auront peu de chance de se perdre et pourront être complétées au fil du temps. D’autre part, la rapidité de transmission des informations que permet l’informatique rend ces bases de données consultables à tout moment, et dans toute l’Europe pour certaines d’entre elles. Ces bases de données sont des mines de renseignement concernant les mouvements et les déplacements de ce et de ceux qui contribuent à la production du capital. Tout cela agit comme autant de dispositifs de traçabilité des populations et des marchandises, qui contribuent à changer les modes opératoire du contrôle.
On le voit bien, l’enjeu de ce reformatage des moyens de contrôle dans l’espace européen, c’est la « traçabilité ». Celle-ci est ce qui permet, tout simplement, d’adapter le contrôle à un territoire en mouvement, dans lequel la main-d’œuvre doit circuler avec le plus de fluidité possible. Aux enjeux de gestion d’une économie de flux, répond une nécessaire adaptation du contrôle. La meilleure façon d’y parvenir n’est pas seulement d’en augmenter la fréquence, mais bien plutôt de diffuser celui-ci. Lorsque la surveillance se diffuse, lorsque la possibilité du contrôle devient omniprésente, c’est plus ou moins chacun qui devient son propre keuf. Les dispositifs de traçabilité (de la caméra de vidéosurveillance aux nombreux fichages) permettent précisément de poser ce cadre de la surveillance diffuse. Une surveillance qui facilite le contrôle et son acceptation.
Mais cet enjeu va bien au-delà de la question du maintien de l’ordre social et de la répression. Les dispositifs de traçabilité agissent également comme des outils de « gestion des stocks ». Que ce soit au niveau juridique ou au niveau policier, mais aussi au niveau administratif, ou encore d’un point de vue sanitaire ou médical, il ne s’agit pas seulement d’une extension des champs d’application du contrôle social. Les fichiers en tout genre (demandeurs d’asile, système d’information Schengen, Caf, ANPE, Direction de la cohésion sociale...), les puçages de bestiaux, les campagnes de vaccination obligatoire, les cartes à puces dans toutes les poches et les bornes à tous les coins de rue, ne servent pas seulement à diffuser la surveillance et à nous faire rentrer dans le rang. Le but est aussi d’objectiver, d’analyser et de maîtriser nos déplacements, d’adapter et d’améliorer les dispositifs encadrant notre quotidien, de coordonner l’ensemble de la gestion du cheptel humain... En bref, ça sert à nous rendre toujours plus rentable et ça peut en plus devenir un marché. Un double effet kiss-cool, en quelque sorte !
Les politiques migratoires : laboratoire de la mise en place des dispositifs de traçabilité des populations ?
L’obsession de « la gestion des flux migratoires » est un exemple parlant pour bien comprendre que ce n’est pas seulement de « contrôle » dont il s’agit. Quand on considère l’évolution du chiffre annuel européen des reconduites à la frontière, on constate d’abord que ce chiffre est en constante progression, quelles que soient les dispositions répressives mises en place. Et quand on compare ce chiffre à celui des entrées illégales sur le territoire européen (qui se compte plutôt en centaines de milliers), on est obligé de constater le décalage. Quelque part, c’est rassurant : peu importe les murs à franchir et les règles à braver, il y aura toujours des personnes pour traverser leurs frontières.
Pour autant, vu le paquet de thune et l’énergie dépensée par la communauté européenne autour de cette fameuse gestion des flux migratoires, il faut bien qu’il y ait un intérêt qui dépasse la question du rendement des dispositifs mis en place aux frontières pour limiter l’accès à l’« Europe forteresse ». Cet intérêt, c’est celui de pouvoir tracer une catégorie de population qui constitue un vivier de main-d’œuvre intéressant pour le patronat. Enregistrer l’identité des personnes avant même leur entrée sur le territoire européen, contrôler leurs déplacements, afin de réguler (dans la mesure du possible) les flux de populations en fonction des besoins du marché du travail.
En somme, les dispositifs de traçabilité à l’œuvre dans cette gestion des flux, permettent de rationaliser ces derniers pour les rentabiliser au mieux. On pourrait presque suggérer que les politiques migratoires sont un laboratoire de la mise en place de ces dispositifs de traçabilité, qui seront ensuite appliqués à d’autres catégories de la population. D’ailleurs, les champs d’application de ces dispositifs dépassent toujours très vite le cadre des politiques migratoires. Par exemple, les visas ont été les premiers documents administratifs en Europe dans lesquels des données biométriques furent intégrées. Quelques années après, ce sont tous les documents d’identité en Europe qui sont « biométrisés », avant que ce mode d’identification ne s’étende à notre quotidien, des bornes biométriques des cantines scolaires aux restaurants d’entreprises...
Le mécanisme est à chaque fois identique : lorsqu’une mesure coercitive passe dans un domaine, on peut être sûr de son extension rapide à d’autres domaines. On se souviendra, à titre d’exemple, de l’excuse de la pédophilie qui a banalisé l’idée du fichage ADN, depuis lors élargi à presque toutes les autres catégories de délits.
C’est le mécanisme d’intégration de la gestion administrative aux procédés de contrôle social qui caractérise les dispositifs de traçabilité. Ceux-ci reflètent historiquement l’extension et l’acceptation d’un certain modèle « d’assistance sociale », inextricablement lié à des dispositifs de répression policière. Un certain usage de la gestion administrative qui consacre une façon d’envisager le contrôle en termes de surveillance. Une surveillance adaptée à une maîtrise de l’économie qui passe inévitablement par la gestion des populations. Avec l’extension de l’usage de l’informatique, la gestion administrative devient un instrument parfaitement adapté à la mise en œuvre de la surveillance. Du champ législatif aux infrastructures policières et militaires, en passant par les négociations politiques et les accords internationaux, rien n’échappe à cette production du contrôle social via la gestion administrative. Cela permet de justifier, à coups d’édulcorants, la création de nouveaux délits, de nouvelles lois et de nouvelles mesures qui encadrent la gestion rationalisée du nouveau sous-prolétariat européen.
Évolutions des politiques de rétention en France et en Europe
La récente évolution de la fonction des centres de rétention est, à ce propos, significative. Conçus au départ pour servir de rouages opérationnels à la machine à expulser, les camps de rétention, en France et en Europe, servent de plus en plus d’espace de stockage dans lesquels un maximum de personnes vont être identifiées, enregistrées, expulsées ou libérées en Europe pour servir d’esclaves à des patrons du BTP ou autres (pendant un temps plus ou moins court).
« Pour l’exemple, les procédures de demandes d’asile en centre de rétention n’ont cessé de se banaliser ces dernières années. Elles servent également d’instrument de coercition afin de dissuader les sans-papiers de se montrer au grand jour et de revendiquer leurs droits » (« Évolution des camps de rétention pour étrangers », Courant alternatif, décembre 2009.).
La perspective illusoire d’obtenir des papiers pousse bon nombre de gens à filer leur vrai nom ( à la Cimade ou aux keufs, peu importe). En s’enregistrant sous leur véritable identité, les « retenus » sont définitivement contraints au calme. Dès lors que le consulat de leur pays de naissance a les moyens de les reconnaître, il n’y a plus aucun obstacle à leur expulsion. On comprend assez vite que les procédures de demande d’asile, qui permettent l’identification des personnes, ont pour effet de maintenir la pression. On pourrait rajouter qu’elles obligent le demandeur à rester sur place pour suivre son dossier (s’il ne veut pas être qualifié de « fraudeur »), ce qui permet de limiter et contrôler ses déplacements.
Dans la même logique, la Communauté européenne investit dans la construction de deux types de centres de rétention aux portes de l’Europe : les « centres de déportation », où les migrants pourront être retenus jusqu’à douze mois avant d’être expulsés, et les « centre gardés pour étrangers », qui serviront à vérifier et enregistrer, dans des bases de données, le statut et l’identité des migrants qui franchissent sans visa les frontières de l’Europe. Ces énormes camps, situés dans des zones stratégiques (au large de la Grèce ou aux portes de la Pologne), sont largement approvisionnés en chair fraîche par toutes les patrouilles de polices nationales qui circulent aux frontières des eaux territoriales. Lorsque ces patrouilles préfèrent ne rien voir ou jouer aux naufrageurs, il y a encore les nouveaux anges gardiens de l’Europe pour assurer le sale boulot : les RABITS (« équipes d’intervention rapide aux frontières ») de l’Agence européenne pour la gestion intégrée des frontières : FRONTEX.
Dans ces nouveaux camps, la fonction d’enfermement se couple avec une fonction d’enregistrement et d’identification des migrants. Les migrants sont identifiés après être passés par une série d’examens médicaux digne de la traite des esclaves au 17 ème siècle. C’est encore une fois l’agence FRONTEX qui dépêche ses experts médicaux pour effectuer ce genre d’examens. Outre les analyses sur la repousse des poils pubiens (eh non, c’est pas une blague), l’agence propose le prélèvement ADN des prisonniers, pour déterminer leur âge avec plus de précision. Leurs empreintes et photos biométriques sont intégrées au fichier EURODAC, un fichier originellement prévu pour les demandeurs d’asile mais très vite étendu au fichage des personnes entrées illégalement sur le territoire européen. Si les migrants passés au crible se montrent récalcitrants, les agents de FRONTEX ont aussi pour mission d’« aider » au retour des personnes dont l’identification n’a pas été possible. Un retour qui sera d’ailleurs un aller simple vers un autre camp de concentration situé en dehors de l’espace Schengen. Un des nombreux camps libyens financés par l’Europe, par exemple, dans lequel les retenus non identifiés seront parqués pendant quelques mois, avant d’être tout simplement « libérés » dans un désert quelconque, sans eau ni vivres.
Il faut cependant souligner que les autorités ne peuvent pas exécuter touts les arrêtés d’expulsion. La majorité des migrants qui passent par ces grands camps de rétention aux portes de l’Europe sont relâchés. Mais seulement après avoir été enregistrés dans la base de données EURODAC, en tant que demandeurs d’asile. Ils sortent de ces camps avec le statut de « Dublin II ». Commence alors pour eux un parcours du combattant digne d’un roman de Kafka.
Dublin II, la « fraude à la demande d’asile » et le fichier EURODAC
En matière de Droit ( civil ou pénal), le délit de « fraude » désigne « un acte réalisé par des moyens déloyaux, destiné à obtenir un avantage matériel ou moral indu, ou réalisé avec l’intention d’échapper à l’exécution d’une loi » (définition WIKIPEDIA). Ce qu’on peut remarquer, c’est que la fraude n’est jamais préjudiciable à une tierce personne. C’est souvent une débrouille ou un détournement pour profiter, vis à vis d’une entreprise, d’une autorité, d’une institution, d’ « avantages » dont on ne pourrait bénéficier autrement. On fraude les transports en commun, la SNCF, la CAF, les Impôts..., et, depuis les années 90, quand on est étranger en situation irrégulière, on peut aussi frauder le droit d’asile.
L’invention du délit de « fraude à la demande d’asile » date de la première Convention Dublin (15 juin 1990), une convention d’application concernant les politiques migratoires. Dans les textes, il s’agit d’ « améliorer le dispositif de détermination de l’État responsable de la demande d’asile ». Dans les faits, cette œuvre philanthropique permet de limiter la demande d’asile à un seul pays. Une base de données est créée, dans laquelle sont enregistrées les empreintes digitales (biométriques) des requérants. Cette base de données est censée détecter les fraudeurs : ceux qui voudraient déposer une demande d’asile dans plusieurs pays à la fois. Indéniablement, la Convention Dublin permet de limiter les régularisations en Europe, mais ce n’est pas là le seul effet...
La création du délit de « fraude à la demande d’asile » justifie et légitime la mise en place d’un système de contrôle des migrants, qui passe par leur fichage et leur suivi administratif, autrement dit par leur traçabilité. La fameuse base de données des demandeurs d’asile, inaugurée avec la première Convention Dublin, est rapidement étendue au reste des migrants avec les accords de Dublin II en janvier 2003. Cette base de données devient le premier fichier biométrique international, le fichier EURODAC. EURODAC recense, centralise et compare les empreintes digitales de trois catégories d’ « étrangers » : les « demandeurs d’asile », mais aussi les « étrangers interpellés lors du franchissement irrégulier d’une frontière extérieure » et les « étrangers se trouvant illégalement sur le territoire d’un État membre ». Le fichier regroupe des informations concernant l’identité des personnes, leurs entrées et sorties du territoire, leurs déplacements internes, leur demande d’asile, leurs éventuelles reconduites à la frontière, leurs demandes de visas et leurs empreintes biométriques.
L’unité centrale (qui dispose d’un système de reconnaissance des empreintes digitales) est installée à Bruxelles. Cependant, c’est une société française qui sous-traite la gestion des données biométriques : la société STERIA...
Combiné au renforcement des infrastructures de contrôle et d’enfer-mement aux frontières de l’espace Schengen, le cadre législatif posé par Dublin II provoque l’inscription automatique et forcée d’un maximum de migrants dans la base de données EURODAC. Les portes d’entrée en Europe sont souvent les mêmes (Grèce, Pologne, Lituanie, Lettonie...), et c’est souvent dans ces pays que les migrants se font interpeller en premier. Ils sont alors conduits dans les « centres gardés pour étrangers » (sur l’île de Lesbos ou de Lampedusa), enregistrés dans le fichier EURODAC, et contraints de déposer une demande d’asile. Ils deviennent alors des « Dublin II »... Pendant douze mois, c’est l’État dans lequel ils se sont fait serrer en premier qui est responsable de leur sort. Ils ne pourront effectuer aucune démarche administrative dans aucun autre État membre. En théorie, ils n’ont pas le droit de quitter le territoire qui traite leur demande d’asile, et il faut savoir que les personnes accusées de fraude à la demande d’asile peuvent être poursuivies et condamnées à des peines de prison allant jusqu’à un an. S’ils se font interpeller quelque part en Europe durant cette période, il y a de fortes chances (86% des cas) qu’ils soient rapidement expulsés vers le pays où ils ont fait leur demande initiale. L’État requis a trois mois pour envoyer une réponse à l’État qui demande le renvoi du prisonnier. La réponse, si elle tarde à arriver, est supposée positive, et le « candidat au refuge » est muni d’un laissez-passer de six mois pour retourner par ses propres moyens dans le pays d’accueil, s’il n’est pas courtoisement raccompagné par la PAF avant cela. Passé le délai des douze mois, si le « dublinisé » a réussi à ne pas se faire serrer, il doit encore attendre six mois afin de prouver sa présence (depuis au moins six mois) sur le territoire où il veut résider, et être enfin autorisé à déposer une nouvelle demande (qui, au final, a peu de chance d’aboutir).
Il va sans dire que les « pays d’accueil » (ces pays où on rencontre les keufs d’Europe pour la première fois), sont également les plus restrictifs en matière de droit d’asile. Pour l’exemple, la Grèce (pays d’entrée de tous les flux migratoires venant du Proche et du Moyen-Orient) octroie 0,4% de réponses positives aux demandes d’asile, alors qu’elle totalise 70% des entrées au niveau européen. Pour comparer, l’Italie accorde environ 40% de réponses positives au même type de requêtes.
Malgré tout, ça prendra un certain temps pour expulser les migrants « dublinisés ». Au moins le temps de la procédure. Certains pas-seront certaine-ment entre les mailles du filet, en refusant dès le départ de donner aux keufs ou à la Croix-Rouge leur véritable identité, en se mutilant les doigts par la suite afin d’effacer leurs empreintes (acide, coups de rasoir...) et en se séparant définitivement de toute trace de leur identité (papiers, lettres, photos...). Peu importe, pendant ce sursis, ils pourront servir de vivier de main-d’œuvre corvéable à merci, avant d’être expulsés et remplacés par d’autres... En matière de politique migratoire, Dublin II c’est bien pratique : ça renforce le champ d’application et la performance des dispositifs de traçabilité des migrants, ça opère une sorte de régulation des flux migratoires en fonction des besoins de main d’œuvre, et ça concentre cette gestion aux frontières de l’Europe, comme une ultime étape vers l’« externalisation » finale !
Aide au développement, traçabilité et externalisation de la gestion des flux migratoires
L’« externalisation », c’est le mouvement qui consiste à repousser la gestion des flux migratoires à l’extérieur des frontières physiques de l’Europe. Et ça fait un moment que ça traîne dans les offices européens, cette idée-là. Au sommet de Tampere en 1993, il était déjà question de créer, dans les pays voisins, des guichets où la demande d’asile pourrait être déposée sans avoir à rentrer dans l’espace Schengen, et d’instituer des « zones de sécurité » aux limites de l’Europe, où les demandeurs d’asile déboutés seraient parqués avant que ne soit trouvée une « solution » à leur exil. Si ces propositions n’ont pas été appliquées telles quelles, c’est cependant à ce type de gestion complètement externalisée que les politiques migratoires tendent aujourd’hui. La fermeture des frontières permet de réduire, ou du moins de réguler l’afflux de populations aux portes de l’espace Schengen. Le contrôle administratif et l’augmentation des espaces concentrationnaires aux portes de l’Europe permet une gestion de l’immigration concentrée dans des États tampons. La coopération entre l’Europe et les États voisins vient renforcer cette politique d’externalisation, que ce soit par l’organisation d’accords bilatéraux pour faciliter les expulsions, par la formation conjointe des gardes-frontières des pays tiers, ou par la mise en place, dans ces pays de transit, d’une politique forte de répression de l’émigration.
Il va sans dire qu’en matière de coopération, les États européens disposent d’un argument de taille : la thune qu’ils balancent dans les « programmes européens d’aide au développement ». Une partie de ces crédits européens est injectée dans un programme précis de lutte contre l’immigration clandestine. Ce sont les programmes « Solidarité et gestion des flux migratoires ». À titre d’exemple, le « programme d’aide au Maroc » prévoit de mettre en place des « mécanismes de solidarité » dans quatre domaines : le contrôle et la surveillance des frontières extérieures, le retour des ressortissants de pays tiers en situation irrégulière, l’intégration des ressortissants de pays tiers en séjour régulier, et l’asile. Il faut ajouter que le Maroc a par ailleurs pris des dispositions pour rendre illégale l’émigration : entrée en vigueur le 21 novembre 2003, la « loi sur l’émigration irrégulière » prévoit des peines de prison ferme pour les contrevenants.
Les politiques d’externa-lisation consacrent en fait l’idée d’une sous-traitance de la gestion des flux migratoires par les États limitrophes de l’espace Schengen. Au final, il s’agit d’installer les dispositifs de traçabilité, dans ces pays par lesquels transite nécessairement la main-d’œuvre, avant de fouler le sol européen. Et on imagine bien le bénéfice pour les patrons d’Europe : un vivier de main-d’œuvre à disposition, dont on connaît le profil précis et dont on peut réguler l’afflux à distance, à coups de contrats de travail spécifiques ou de visas de courte durée, en fonction de la demande et des besoins du marché du travail.
Quelles que soient leurs applications, les politiques migratoires s’intègrent dans les politiques plus globales de gestion et de rentabilisation de la population. Les dispositifs de traçabilité apparaissent comme les outils les mieux adaptés à la mise en œuvre de ces politiques. Dans ce monde de la rapidité obligatoire, ils rendent possible le contrôle de nos mouvements sans en affecter la nécessaire mobilité. Parmi ces dispositifs, le fichage est l’un des instruments les plus performants. C’est d’ailleurs quotidiennement qu’on y est confronté, des guichets de la CAF aux bornes des cantines scolaires, en passant inévitablement par les locaux des services de police.
Si nous voulons conclure sur la question du fichage, c’est parce que ça nous a semblé un élément d’analyse efficace pour comprendre comment s’articulent ensemble les politiques de gestion de notre quotidien à tous. Un élément d’analyse efficace pour identifier les dispositifs mis en œuvre par ces politiques, comme autant de cibles et de frontières à abattre dans les combats que nous pouvons mener. Un élément d’analyse efficace pour formuler des angles d’attaques communs...
Pour que, de la machine à expulser à la machine à exploiter, des politiques migratoires aux politiques de gestion de la population, nous mettions enfin le feu, une fois pour toutes, à cette vaste entreprise d’exploitation et de destruction qu’on nomme capitalisme... À ce monde de merde, quoi!
Texte tiré du Bulletin de contre-info en Cévennes
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