Caméras embarquées, patrouilles dans les métros, RER et bus, nouveau «QG»... Le ministre de l'Intérieur muscle son plan transports.
La vidéosurveillance et la création d'une "task force" dédiée sont au coeur du plan national de sécurisation des transports présenté mercredi par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux.
"Je veillerai personnellement à ce que les opérateurs tiennent les engagements et les délais de leur plan d'équipement" de vidéoprotection, a déclaré M. Hortefeux, à Houilles (Yvelines). Il a rappelé que "la SNCF s'est engagée à passer de 14.400 caméras à 25.000 en 2012-2013", avec notamment des caméras embarquées dans les voitures au nombre de "8.100" à ce jour.
Actuellement, en France, 446 gares sont équipées de 6.300 caméras au total, a rappelé Brice Hortefeux. Elles sont concentrées en Ile-de-France, avec 4.100 caméras dans 322 des 389 gares du réseau francilien et 2.200 caméras dans 124 gares de province.
Aujourd'hui, il y a 17.000 caméras embarquées dans les bus et les tramways, a-t-il ajouté.
L'Etat "consacrera, en 2010, 30 millions d'euros à la vidéoprotection dans le cadre des crédits du fonds interministériel de prévention de la délinquance" (FIPD), a assuré Hortefeux.
Le ministre de l'Intérieur entend également réunir "régulièrement" une "task force pour la sécurité des transports", avec le secrétariat d'Etat aux Transports, les forces de sécurité intérieure: préfet de police, directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationale, ainsi que les grands opérateurs, SNCF et RATP.
Il ne s'agira "pas d'un "machin" de plus, c'est tout simplement un "QG" (quartier général, ndlr) pour mener ensemble la guerre contre l'insécurité dans les transports", a-t-il affirmé.
Elle pourra s'appuyer sur les informations quotidiennes transmises par "une toute nouvelle" unité de coordination de sécurité des transports en commun, a-t-il exposé, relevant la nécessité d'améliorer l'anticipation.
Il a cité, à titre d'exemple, la prévention d'une rixe le 2 avril entre bandes rivales des Yvelines et des Hauts-de-Seine sur le parvis de La Défense grâce aux caméras de vidéosurveillance, qui ont permis à la police d'effectuer des interpellations avant leur rencontre.
M. Hortefeux a demandé aux préfets de zone de dresser d'ici à fin mai une "carte des protections, gare par gare, train par train, bus par bus, tramway par tramway". Et "là où le diagnostic existe déjà", il entend "mettre le paquet sur les lignes les plus sensibles".
Il a également évoqué "le développement de patrouilles polyvalentes métro/RER/train/bus pour leur donner la même mobilité que celle des délinquants".
Enfin, les unités d'accueil de police dans les gares parisiennes seront transformées "en véritables commissariats", a-t-il dit.
Le ministre s'exprimait à Houilles, après avoir emprunté la ligne SNCF Mantes-La-Jolie/Paris Saint-Lazare, où le 13 mars une dizaine d'individus avaient agressé sept contrôleurs, blessant l'un d'eux d'un coup de couteau à la main.
Unité-police/SGP (premier syndicat de gardiens de la paix) a "pris acte" mercredi des déclarations de Brice Hortefeux, mais s'est interrogé sur les moyens mis en oeuvre, notamment en terme d'effectifs.
"Si la mise en place de patrouilles polyvalentes peut-être une bonne chose, Unité SGP Police FO s'interroge sur la manière et avec quels effectifs elles seront faites", selon un communiqué.
"Seules des créations de postes de policiers pourront répondre à l'attente et au besoin de sécurité de nos concitoyens", a conclu le syndicat.
(Source AFP/Libération)