16.04.2010
Fermetures d'usines et plans sociaux se multiplient en France et génèrent chez les salariés excédés des comportements extrêmes. A Mâcon (Saône-et-Loire), les salariés d'Essex, dont la fermeture est programmée et qui appartient au groupe sud-coréen LS Cable, ont séquestré pour la deuxième nuit consécutive le directeur de l'usine et le directeur des ressources humaines (DRH).
Vendredi matin, les négociations étaient toujours dans l'impasse, alors que les deux directeurs étaient visibles aux fenêtres de l'étage où ils étaient retenus.
venu faire un point sur place à 7 heures 30, le directeur départemental du travail et de l'emploi, Marc Ameil, a affirmé «faire la navette» entre l'entreprise et le préfet. «Nous souhaitons que le PSE (ndlr. plan de sauvegarde de l'emploi) soit élaboré, sinon à la hauteur des revendications des représentants du personnel, du moins à la hauteur des besoins de reclassements», a-t-il déclaré, évoquant une «marge de manoeuvre» pour d'éventutelles négociations vendredi.
«120 000 euros ou gare à tes locaux»
Jeudi, Manuel Do Vale, représentant CGT du personnel, jugeait la situation bloquée. «Ils ont confirmé qu'ils ne souhaitaient pas négocier. (...) On est face à un mur», affirmait-il . De son côté, la direction Europe d'Essex a déploré dans un communiqué que ses représentants ne soient «toujours pas libres de leurs mouvements» et dénoncé «les dégradations des locaux, du matériel et de l'outil de travail». La direction, qui a porté plainte, a fait savoir qu'elle étudiait avec les «autorités de justice et de police les mesures à prendre pour que le directeur de l'usine de Mâcon et le directeur des ressources humaines soient libérés au plus vite».
Depuis l'annonce, fin mars, de la fermeture de cette usine de fabrication de fils de cuivre, les salariés jugent «insuffisant» le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Ils demandent que la prime supra-légale soit portée de 30.000 à 120.000 euros par salarié notamment, sans quoi ils menacent de jeter dans la Saône l'équivalent d'un demi-million d'euros de matériel. Après que la réunion de conciliation, organisée jeudi matin sous l'égide de l'inspection du travail entre les salariés et le direction, a échoué, environ 80% des 86 salariés de l'usine ont voté la poursuite du mouvement.
Christian Estrosi «profondément choqué»
Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, s'est dit «profondément choqué par le comportement d'une petite minorité de salariés». «La menace est une impasse», a-t-il estimé jeudi dans un communiqué, .
Le président PS du conseil général de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg, s'est rendu sur place jeudi soir. Après avoir rencontré les dirigeants retenus et les représentants des salariés, il a demandé à l'Etat de «prendre ses responsabilités» et de «désamorcer une situation difficile».
Source Le parisien.