jeudi 7 janvier 2010

Violentes émeutes à Chaïba (Algérie)

Violentes émeutes à Chaïba (Annaba)
Le Soir d’Algérie, 4 janvier 2010

De violentes émeutes ont éclaté hier en début d’après-midi à Chaïba, localité située à quelque dix kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Annaba.
Près d’un millier de jeunes sans emploi ou ayant bénéficié de contrats de travail, relevant du dispositif des contrats CFI (emploi destiné aux sans-qualification), arrivant à expiration, se sont rassemblés dans la matinée devant le siège de la mairie de Sidi Amar, de laquelle relève administrativement leur agglomération, dans l’intention de faire part de leur situation aux responsables concernés. Ayant attendu longtemps sans pouvoir faire part de leurs doléances aux concernés, et excédés, les jeunes ont procédé à la fermeture de toutes les issues menant vers leur cité. Ils ont utilisé pour ce faire des pneus brûlés, des troncs d’arbres et d’autres objets hétéroclites, empêchant ainsi toute circulation automobile sur l’ensemble des axes traversant Chaïba et reliant la ville de Annaba aux wilayas de Guelma et Souk-Ahras. Les forces de l’ordre, qui se sont rendues sur les lieux pour procéder à l’ouverture des routes au trafic, poursuivent, à l’heure où nous écrivons ces lignes, leur tentative mais sans résultat. Les jeunes nous ont affirmé qu’ils resteraient sur place jusqu’à la satisfaction de leurs doléances. Ils affirment qu’ils n’ont pas d’autre moyen de faire entendre leur voix que celle de l’émeute.

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Annaba. Plusieurs manifestations

La protestation des jeunes chômeurs a repris hier dans les communes de Annaba, d’El Hadjar et de Sidi Amar.
Dans la matinée, les sièges des trois APC ont été assiégés par des centaines de manifestants et la circulation routière tout autour était bloquée par des barrages improvisés par les jeunes manifestants. On appréhendait des dépassements, d’où l’intervention des éléments de la police antiémeute appelés pour protéger les édifices administratifs. Encore une fois, c’est un problème de contrat entrant dans le cadre du fameux dispositif d’aide et d’insertion professionnelle qui est à l’origine de la manifestation musclée des jeunes chômeurs.

A Sidi Amar, les jeunes protestataires ont bloqué – en usant de pierres et de troncs d’arbres – la route reliant cette commune au chef-lieu de wilaya à hauteur de la localité de Chaïba pour demander le renouvellement ou l’accès au Contrat de formation et d’insertion (CFI), obligeant les usagers de la route à rebrousser chemin sous peine de voir leurs véhicules saccagés. Parallèlement, dans la commune d’El Hadjar, les jeunes révoltés ont revendiqué les mêmes doléances devant le siège de l’APC. Une situation similaire s’est produite au même moment devant le siège de l’APC de Annaba pour exprimer les mêmes revendications. Contactés, des élus des trois communes ont promis de prendre en charge les revendications des jeunes manifestants mais, ont-ils souligné, dans le cadre de la disponibilité des contrats DIAP et CFI.

Repris Des Nouvelles Du Front: http://dndf.org/?p=5959