mercredi 16 décembre 2009
Un appel au rassemblement le 31 décembre sous les murs de la prison d'Alessandria (Italie)
La solidarité est une arme, mais uniquement lorsqu'elle se transforme en essence à jeter sur ces feux de révolte que la répression voudrait voir éteints.
Sergio Maria Stefani
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Evidemment, si les oppresseurs doivent craindre une chose, ce ne sont pas nos engins artisanaux (en fin de compte ils nous dépassent de loin sur ce plan), mais les idées qui nous poussent à rompre le status quo, et l'amour qui nous pousse à dépasser chaque obstacle et danger et qui nous donne toujours plus de courage.
Gabriel Pombo De Silva
Le premier janvier est le dernier jour des journées internationales de lutte organisées en mémoire de Mauricio Morales et Zoé, et de tous les combattants tombés au cours de la guerre sociale.
Ces journées, qui commenceront le 20 décembre, ont d'abord été pensées et voulues comme moments de mobilisation dans la lutte anticarcérale, pour donner une continuité aux pratiques et aux idées de Mauri, mort le 22 mai 2009 alors qu'il était en train de porter une attaque à la dynamite contre la Gendarmerie chilienne, et de nombreux prisonniers et prisonnières révolutionnaires, compagnons et copines qui ont su et qui savent transformer les mots en pratique.
Depuis la prison, 10 prisonniers révolutionnaires, Gabriel (Allemagne), Marco (Suisse), Juan Carlos, Francisco, Honorio, Alberto (Espagne), Diego (Argentine), Sergio, Mike et Evelin (Italie) ont annoncé qu'ils participeraient à ces journées en choisissant comme pratique de lutte la grève de la faim.
Ce qu'ils demandent depuis leurs cellules, c'est que la lutte se propage partout, et que ces journées, au-delà du souvenir, contiennent bien d'autres choses..
Pour celà nous croyons qu'il est nécessaire de montrer avec force, et des mille manières que chacun pensera opportunes, la proximité et la solidarité avec ces compagnons et compagnes qui, indépendamment de tout et tous, continuent à lutter pour miner à la base ce système en continuant leur parcours de lutte à l'intérieur de la structure carcérale.
Nous pensons qu'à travers un rassemblement à l'extérieur de ces murs qui voudraient nous diviser, nous pouvons contribuer à renforcer leur lutte qui est auusi la nôtre, et faire entendre notre colère contre cette prison qui enferme nos compagnons, et qui avec Sienne, sont devenues l'emblème de la vengeance étatique contre les prisonniers révolutionnaires.
Depuis avril de cette année, en effet, à Sienne et à Alessandria, après une directive du DAP, deux sections spéciales ont été fondées à côté de celles déjà existantes (parmi lesquelles Latina, Parma, Macomer, Terni, L'Aquila, Badu et Carros) et les conditions de détention dans le vieux EIV -aussi appelé AS2- ont été aggravées, en accentuant la différenciation et isolement des prisonniers en fonction des motifs "politiques" de leur incarcération, ce qui interdit aux prisonniers la moindre possibilité de dialogue avec les détenus dits "communs" et avec les détenus enfermés dans les ailes éloignées des leurs, avec la volonté de contrôler avec plus de facilité la zone "politique" en question et de rompre cette possible union qui, que ce soit dans ou à l'extérieur de la prison, a toujours favorisé le développement de luttes incisives et efficaces.
À Alessandria, par exemple, la section AS2, composée de 7 cellules, est fermée, isolée du reste de la prison. Les places sont limitées, le champ visuel ne dépasse pas les dix mètres du couloir où on ne peut passer que quelques instants par jour, les cours de promenades sont des cubes de 7 mètres sur 5 avec des murs très hauts dominés par des coursives. De minuscules lucarnes appliquées aux fenêtres, qui empêchent la lumière du soleil d'entrer, contribuent à accentuer l'impression de fermeture et d'isolement.
Ce système est en train de devenir chaque jour plus semblable au 41bis où depuis 2002 compagnons et copines révolutionnaires sont enfermé-es et soumis à un isolement total. Le 41bis est l'archétype du système répressif pénitentiaire et qui ne nous laisse que deux issues pour en sortir: le repentir ou la dissociation. L'Etat entend ainsi anéantir la raison de vivre des prisonniers révolutionnaires. Il nous appartient de créer une solidarité vive, complice, qui sache se donner les instruments nécessaires pour que les camarades et les compagnes fassent partie active de la lutte.
Nous serons devant la prison d'Alessandria, proches de Sergio qui participe à la grève, de Leonardo Landi, d'Alessandro Settepani et de tous les prisonniers et les prisonnières en lutte qui continuent à payer pour leurs choix.
En souvenir de Mauricio et Zoé tombés dans la lutte.
En souvenir de Diana et de tous les compagnons et les copines mort-e-s en prison.
Anarchici e Anarchiche di Via del Cuore
Traduit de l'italien depuis Informa-Azione.