19.07.2010, Le Parisien
Trois hommes de 20 ans, interpellés à Grenoble vendredi soir, lors de la première des trois nuits de violences urbaines, ont été condamnés en correctionnelle, lundi, pour «tentative de vol en réunion». Les peines vont de six mois avec sursis à six mois ferme. Ces trois personnes étaient jugées pour avoir tenté de dérober un commerce de motos situé à Grenoble, à quelques kilomètres du quartier de La Villeneuve, en proie à des scènes d'émeutes liées à la mort d'un braqueur le 16 juillet lors d'un échange de tirs avec la police.
«Ces faits ne s'inscrivent pas dans les émeutes mais ne leur sont à mon avis pas totalement étrangers», a soutenu le procureur de la République, Benoît Bachelet, lors de l'audience. «Car lorsque vous avez l'ensemble des forces de l'ordre mobilisés sur des faits aussi graves que ceux qui ont été commis ce week-end, vous avez toujours des petits malins qui se disent que c'est le moment d'aller faire des choses ailleurs», a-t-il poursuivi.
De son côté, l'avocat de la défense, Emmanuel Decombard, a dénoncé un «dossier quelque peu surréaliste, où on vient faire un amalgame malheureux entre ce qui s'est passé ces derniers temps à la Villeneuve et des faits situés à plusieurs kilomètres de distance».
Deux personnes soupçonnées de tirs contre les forces de l'ordre
Les forces de l'ordre ont été la cible de tirs à balles réelles pour la troisième nuit consécutive, dimanche, dans le quartier de La Villeneuve. Vingt personnes au total ont été interpellées depuis le 16 juillet. Outre ces trois jeunes, un mineur a été mis en examen pour avoir incendié un commerce. Trois autres personnes, dont la garde à vue a été prolongée, doivent être déférés mardi. Deux sont soupçonnés d'être impliqués dans des tirs contre les forces de l'ordre. Le troisième pourrait être mêlé à des violences extérieures à celles de la Villeneuve.
La famille de Karim Boudouda, le braqueur tué vendredi par des policiers, a de nouveau lancé un appel au calme ce lundi, alors que se préparent les obsèques du jeune homme.