NOUVELOBS.COM | 16.03.2010
Un jeune homme a attaqué samedi au couteau cinq agents SNCF alors qu'il voyageait sans billet, déclenchant une grève immédiate des cheminots de Paris-Saint-Lazare. .
Mehdi Hamouche, jeune homme de 23 ans, a été condamné lundi 16 mars pour l'agression au couteau de cinq contrôleurs SNCF samedi à Villennes-sur-Seine (Yvelines). Cette agression avait entraîné une grève immédiate des cheminots de Paris-Saint-Lazare.
Le tribunal correctionnel de Versailles, qui jugeait le prévenu en comparution immédiate, est allé au-delà des réquisitions prononcées par la représentante du ministère public, qui avait réclamé une peine de 18 mois d'emprisonnement dont six avec sursis.
"J'ai eu un mauvais réflexe"
L'agression est survenue dans le train en gare de Villennes-sur-Seine suite au contrôle du jeune homme, qui ne possédait pas de billet, par cinq agents SNCF. Mehdi Hamouche avait alors sorti un couteau tandis qu'un attroupement d'une dizaine de jeunes s'était formé dans la rame. Le contrôle avait dégénéré après l'intervention de passagers qui ont proféré des insultes à l'encontre des contrôleurs.
Deux agents souffrent de fracture et se sont vu prescrire 45 jours d'interruption totale de travail, trois autres ont été plus légèrement touchés. Les juges, qui ont reconnu la constitution de partie civile de la SNCF et des cinq contrôleurs, ont prononcé un renvoi sur intérêts civils pour la SNCF et les deux employés les plus gravement touchés. Deux des agents ont, par ailleurs, indiqué qu'ils avaient reçu des coups de la part d'autres passagers, et non du prévenu. Mehdi Hamouche, qui portait un tee-shirt déchiré lors de la bagarre et couvert de petites tâches de sang, a dit "avoir été pris de panique" lors du contrôle des billets.
"J'ai eu le mauvais réflexe de prendre un couteau", a-t-il déclaré, avant d'ajouter "mais je n'ai porté aucun coup". Son avocat, Me Yves Beddouk, a fustigé un "contrôle musclé, qui a mal tourné à cause d'autres jeunes". "C'est un enchaînement de faits qu'on ne peut pas lui faire porter à lui tout seul", a-t-il plaidé lors de la comparution immédiate.
Une agression chiffrée à "360.000 euros"
Après l'agression des agents SNCF, contrôleurs et conducteurs ont cessé le travail pour dénoncer l'insécurité entraînant des perturbations sur le réseau Paris-Saint-Lazare jusqu'à dimanche soir.
L'avocat de la partie civile, Me Stéphane Duplan, a souligné que les conséquences de cette agression, avec notamment l'exercice de leur droit de retrait par les cheminots, avaient entraîné une perte financière pour l'entreprise publique de "plus de 360.000 euros".