Compte-rendu reçu de macerie, 14 mars 2010, et traduit de l’italien
Samedi 13 mars, Rome : depuis un moment était annoncée une manifestation sous les murs du centre de rétention (CIE) de Ponte Galeria. avant d’arriver au rassemblement, un groupe de compagnons recouvre d’affiches les murs des gares de la ligne Rome-Fiumicino. Puis, arrivés devant le centre, certains font passer aux retenus de la bouffe et des boisssons aux retenus : des aliments sans antidépresseurs ni calmants, à la différence de ceux habituellement fournis par la coopérative Auxilium qui gère le CIE depuis deux semaines.
Pendant que commence le rassemblement dehors, à l’intérieur monte la protestation : d’abord des cris, puis les premiers incendies. Les flics tentent alors d’enfermer tous les retenus dans les cellules, mais n’y parvient que dans l’aile des femmes.
30 retenus de la section des hommes réussit à monter sur le toit, pendant que leurs camarades continuent de brûler les matelas. Ils resteront au moins une demie-heure sur le toit, jusqu’à ce que les anti-émeutes les contraignent à redescendre, leur tirant dessus aussi des lacrymos.
juste après, une vingtaine de retenus grimpe alors sur le toit d’un autre bâtiment, où ils resteront des heures, résistant aux menaces et aux tentatives de les en chasser de la police. Tentant de s’enfuir, l’un s’agrippe au lampadaire, d’autres s’entaillent les bras et d’autres encore menacent de se pendre avec des couvertures.
Alors que se dissout le rassemblement et que les individus solidaires (une centaine) s’éloignent, les flics chargent les derniers retenus sur les toits : matraquages en règles et menottes. A ce moment, les compagnons décident d’occuper les voies de la gare "Fiera di Roma", bloquant le trafic ferroviaire dans les deux sens pendant près de 40 minutes. Vers 19h, un groupe de toujours 100 personnes se rassemble sur la place devant la gare Trastevere et part en cortège sauvage non autorisé qui bloque la circulation, derrière une banderole "Fermer les camps pour immigrés - Antiracistes contre toutes les prisons"
Les cris et les interventions au mégaphone rappellent à la foule des passants du samedi romain qu’il y a un camp à Ponte Galeria, et que dans ce camp il y a des gens qui luttent et se rebellent. a l’arrivée des carabiniers anti-émeute, les manifestants ne se dispersent pas et continuent la manifestation dans les ruelles du quartier jusqu’à piazza Santa Maria à Trastevere.
Le lendemain, les journaux nationaux qui pour une fois ne peuvent pas faire comme si de rien n’était, parleront de la visite d’un élu régional annulée parce que la police lui a refusé l’accès au centre !
Repris des Brèves du désordre.