Un jeune homme en motocross est entré en collision avec une voiture de police banalisée, hier après-midi, à Gonesse, provoquant aussitôt plusieurs attroupements de jeunes à Saint-Blin (ex-Orly-Parc). La victime, blessée à la jambe et à la tête, a été transportée à l’hôpital de Domont. Le motard serait hors de danger.
Peu après l’accident hier, l’ambiance est tendue dans ce quartier sensible du Val-d’Oise.
Sur l’avenue Georges-Pompidou, lieu de l’accident, la moto est toujours au sol. A côté, une Mégane grise a le pneu avant-gauche à plat. « Félicitations, ironise un jeune du coin en direction de policiers. Maintenant vous êtes contents! »
Hier soir toutefois, le scénario de l’accident faisait débat entre d’un côté la police et le parquet, et de l’autre des habitants du quartier.
Selon la police, les trois agents à bord de la voiture assuraient une surveillance dans le quartier et se sont retrouvés face un jeune qui faisait du rodéo à moto, chevauchant une Kawasaki tout terrain de 600 cm3, signalée volée depuis samedi. Ils ont, dans un premier temps, tenté de s’en approcher. Puis l’homme à moto roulant à faible vitesse et la voiture des policiers qui avançait à la même allure se sont heurtés au moment où ils se croisaient sur l’avenue Georges-Pompidou. L’accident pourrait s’expliquer par un dos-d’âne qui aurait déséquilibré le conducteur du deux-roues.
Cet habitant de Gonesse, âgé de 26 ans, après avoir frotté le côté gauche de la voiture avec sa jambe gauche, est venu chuter contre un poteau interdisant le stationnement sur le trottoir. Blessé à un tibia et à la tête, le motard, semble-t-il connu des forces de l’ordre, roulait sans permis de conduire et ne portait pas de casque. Hier, en début de soirée, la procureur de la République de Pontoise écartait toute responsabilité des policiers dans la collision.
Une version contestée par les jeunes du coin, dont la sœur de la victime. « J’ai tout vu, assure l’adolescente, âgée de 13 ans, entourée de ses amies. Je sortais de l’hypermarché. J’ai vu mon frère sur la moto. Les policiers ont foncé sur lui », assure-t-elle. « Sa moto a cogné sur un poteau. Sa jambe gauche s’est retrouvée coincée, la moto était sur son pied. Quand il a essayé de se relever, un policier l’a plaqué au sol », affirme une autre jeune fille, témoin de la scène. « Quand je l’ai vu par terre, je suis allée le voir, puis j’ai fait un malaise », poursuit, visiblement émue, la petite sœur.
Certains redoutaient hier des débordements. « Je suis inquiet car j’ai entendu dire que ça allait chauffer ce soir (NDLR : hier soir) », s’alarme un jeune homme. « On ne veut pas d’un Villiers-le-Bel bis », glisse une jeune femme, en référence aux émeutes de 2007 qui avaient été déclenchées par la mort de deux jeunes après une collision entre leur deux-roues et une voiture de police.
Plusieurs éducateurs de la ville étaient présents pour « calmer le jeu ». « Au début, les jeunes étaient un peu chauds, mais c’est retombé », rassure l’un d’entre eux.
Le maire socialiste de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, se refusait hier soir à toute déclaration immédiate. Sur place, une surveillance policière accrue a été mise en place pour la nuit.)
Source Le Parisien.