Les salariés de l'usine d'outils pneumatiques Sullair retenaient toujours jeudi à 16 heures leur patron en otage. Après une première nuit passée dans l'usine de Montbrison dans la Loire, Yves de Waroquier, dirigeant de l'entreprise, a vainement tenté de convaincre ses employés de reprendre leur travail, soulignant que l'usine avait «un important carnet de commandes en souffrance».
Même la médiation jeudi matin avec un inspecteur du travail n'a rien donné. «On reprendra le travail et on le laissera partir lorsque notre direction proposera une somme intéressante aux employés qui vont tous être licenciés, sans réelle justification», a répliqué un salarié. «Nous sommes organisés pour rester tout le week-end s'il le faut», a tonné une autre employée.
La troisième séquestration de dirigeants dans la Loire
Depuis le 7 janvier, les 112 personnes employées dans cette filiale européenne du groupe américain Sullair ne digèrent toujours pas l'annonce de la fermeture prochaine de leur site. Pour le secrétaire du comité central d'entreprise, Didier Bouchet, «les salariés ne comprennent pas ce qui leur arrive, car le site de Montbrison gagne de l'argent et son carnet de commandes est plein».
La séquestration d'Yves de Waroquier avait commencé mercredi, quelques heures après sa nomination comme co-gérant de la filiale de Montbrison.
Joint par téléphone, le patron séquestré a lancé un nouvel appel au calme. «Il faut que les gens deviennent raisonnables, cela ne sert à rien, ça ne modifiera pas le calendrier qui a été annoncé. Nous reviendrons devant eux dans deux semaines avec des propositions chiffrées en réponse à leurs revendications».
C'est la troisième séquestration de dirigeants dans la Loire depuis le début de l'année. Quatre cadres du groupe suédois Akers avaient été retenus pendant plus de 24 heures dans leur usine de Fraisses, fin janvier, et deux cadres de Siemens VAI MT avaient été séquestrés à Saint-Chamond début mars.
Source Le Parisien.